Quand j’étais gamin, je croisais régulièrement un Pontiac Trans Sport dans ma commune, alors parlons peu, parlons (des) monospace(s) ! Une sacrée période que la fin des années 1980, entamée dès 1984, avec l’arrivée des monospaces de Chrysler et Renault avec respectivement le Voyager et l’Espace, qui font tout pour séduire les familles.
En Europe, le Renault Espace, qui connut des débuts difficiles, réalise des scores plus qu’honorables. Tandis qu’aux US, le Voyager s’arrache en concession. Ford répond lui en 1985 avec son Aérostar mais General Motors est étrangement silencieux. Surveille-t-il ses concurrents ? Possible. En tout cas, General Motors va répondre à ses concurrents Ford et Chrysler puis plus tard à Renault pour l’Europe. Sa réponse ? Le Pontiac Trans Sport en 1990.
Un concept-car révolutionnaire
Le Renault Espace et le Chrysler Voyager ont été lancés en 1984, GM se doit de réagir. En 1986, le groupe GM présente le prototype d’un monospace, le Trans Sport, un véhicule futuriste aux formes arrondies. Le véhicule correspond totalement à la période dite « biodesign ». Légèrement sportif, avec un aileron, une calandre au ras du sol, des pare-chocs argentés qui s’étirent sur toute la carrosserie et surtout d’immenses surfaces vitrées. Le succès du concept pousse les dirigeants de GM à industrialiser le concept.
Le Concept Pontiac Trans Sport
En 1989, Pontiac dévoile la version de série, on découvre non pas une version mais bien trois ! Le Trans Sport aura deux cousins ou plutôt sera un trio. On le retrouvera en « entrée de gamme » chez Chevrolet avec le Lumina. En version très haut de gamme avec la vénérable marque Oldsmobile en prenant le nom de Silhouette. Le Pontiac Trans Sport aura la tâche d’être la version sportive familiale.
Chevrolet (à droite) et Oldsmobile (à gauche)
Pontiac Trans Sport comme transport et sport pour la famille
C’est la version Chevrolet qui va ouvrir le bal de la commercialisation. Le Pontiac Trans Sport sera dévoilé quelques semaines plus tard et commercialisé sous le millésime 1990. Seule la version Pontiac va traverser l’Atlantique, et sera proposée en France dès 1991.
Sous le (petit) capot, GM met les petits moteurs dans les grands avec des moteurs V6 de 3.1 l de 120 équidés, un 3.4 l de 180 ch et 3.8 l de 165 ch. L’Europe n’est pas oubliée avec un 4 cylindres de 2.3 l 16 soupapes de 148 ch en boîte automatique ou manuelle. En 1995, on parlera aussi d’une version diesel 1.9 l d’origine PSA qui équipait les Peugeot 405. Il semble que la version diesel n’a jamais été distribuée.
Un intérieur… à l’américaine
Le Pontiac Trans Sport possède un intérieur sans (bonne) surprise. Tout en procurant une atmosphère sportive et familiale (qui a dit utilitaire ?). On retrouve des plastiques à l’aspect rigide et un agencement typique des américaines des années 1990. Sans fioritures mais avec 7 sièges, de l’espace et un grand confort pour toute une famille.
Une concurrence écrasante
Au début des années 1990, les monospaces sont la nouvelle coqueluche des clients et des constructeurs (tiens… comme les SUV !). L’offre s’élargit dans tous les sens : les Chrysler Voyager, Renault Espace et Pontiac Trans Sport seront rapidement rejoints par les Nissan Serena, Mitsubishi Space Wagon ou un peu plus tard par le quatuor Peugeot, Citroën, Fiat et Lancia ainsi que le duo germano-espagnol Volkswagen et Seat.
En Europe, entre ses motorisations « à l’américaine », des tarifs élevés et à une heure où les automobilistes ne s’intéressent pas à la boîte automatique, il est désormais trop tard pour Pontiac : le Trans Sport est un bide. Aux US, la situation est différente : distribué sous 3 marques différents, le Pontiac Trans Sport est coincé entre le populaire Chevrolet et le luxueux Oldsmobile. La descente en enfer est totale, le Pontiac Trans Sport disparaîtra en 1996.
Une carrière finalement ratée
Le plus grand mystère qui entoure le monospace est de connaître véritablement les chiffres de production, GM n’a simplement jamais communiqué ces derniers. La débâcle eut-elle aussi violente qu’une décennie plus tard, lors de la crise des Subprimes, en 2008 : Pontiac fut la première marque abattue par l’immense groupe américain alors placé sous le chapitre 11 ? Nul ne le saura… à part les comptables de GM.
L’Avis des Cylindres :
Désormais collection, le Pontiac Trans Sport peut être une bonne alternative américaine à son compatriote, le Chrysler Voyager mk1, et surtout plus rare que le Renault Espace mk1. Le Pontiac Trans Sport est hyper abordable, bien plus que l’Espace !
La cote d’un Trans Sport V6 est toujours sous cotée… dès 850 € en 4 cylindres voire 950 € en V6. Le prix du rêve américain était-il aussi accessible ? Il faudra prévoir pas mal de remise en état moteur et/ou esthétique. On a trouvé un exemplaire à 350 € mais une remise en état moteur importante tout comme esthétique est à prendre en compte. Comptez 2500 € pour un exemplaire en assez bon état. En seconde main, les propriétaires n’ont pas toujours été tendres avec. Pendant la rédaction de l’article, seul 7 modèles étaient en vente en France ou misez sur l’Europe. Que le sort vous soit favorable pour en trouver un !
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