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*Fabriqué pour les Etats-Unis

Aujourd’hui, place à un concept oublié de la marque au lion. Si la Peugeot 406 et son pendant coupé ont été industrialisée et ont surtout connus le succès. Le sort de la Peugeot 405 coupé n’est pas le même, un rendez-vous manqué pour Heuliez.

Peugeot confiant dans son avenir

Grâce à la Peugeot 205, la marque retrouve des couleurs et les caisses se remplissent grâce à la citadine. La vieille Peugeot 505 prend sa retraite et laisse la place, en 1988, à la nouvelle Peugeot 405 et ses dents longues. La marque va mieux et voit l’avenir se dégager, le carrossier français Heuliez va faire du pied à constructeur sochalien pour produire une version coupé de la berline 405.

Peugeot 405coupé sketch
L’un des premiers sketchs de la 405 coupé

Conçue à la fin de l’année 1987, le concept sera dévoilé au Salon de Genève 1988. Le carrossier des Deux-Sèvres, fait un constat simple dans la gamme Peugeot. Depuis l’arrêt de la mythique 504 coupé en 1983, il y a un vide et donc une opportunité pour un contrat pour la carrosserie. De plus, le coupé 504 est encore dans les mémoires grâce à ses lignes signées Pininfarina. Heuliez souhaite faire le même carton commercial avec un coupé Peugeot. Les voyants sont plus que vert, puisqu’au même moment, la berline est élue voiture de l’année 1988. Le carrossier se dit que la marque au lion va donner son accord quant à la commercialisation du coupé.

En plus, la nouvelle berline 405, fait sensation avec ses lignes réussies et son dessin équilibré. La berline peut-être facilement transformée en coupé. Peugeot s’apprête aussi à vendre sa berline aux USA, marché friand de petit coupé. Il n’en faut pas plus à Heuliez, qui débute la conception de notre coupé, des étoiles dans les yeux.

Peugeot 405 coupé
A travers le vitrage arrière, on devine le côté asymétrique du coupé

Une Peugeot 405 coupé pour conquérir l’Amérique

Sous la robe du concept-car, la base est une 405 Mi16 équipée d’un 1,9l 160ch. Petit détail : les jantes sont reprises de la Peugeot 205 GTI 1,9l et non ceux de la 405 Mi16. Bien que prévue initialement pour les Etats-Unis, le coupé franc-comtois est construit sur la base européenne de la berline.

L’histoire va s’arrêter là et le carrossier français va être doucher dans ses espoirs, Peugeot décline l’offre et le concept-car sombrer dans l’oubli comme de nombreux autres. Si en Europe Peugeot redécolle, les ventes aux Etats-Unis s’effondre et le constructeur quittera le pays de l’oncle Sam dès 1991. Autant reconnaître que le coupé qui visait majoritairement les USA n’avait aucun intérêt à être produit pour quelques mois et en plus, il n’était pas dans les plans de la marque de Sochaux.

On pourra dire que ce coupé est le chainon manquant entre la mythique 504 coupé et la splendide 406 coupé. Le coupé était aussi un concept en deux : la voiture est asymétrique. D’un côté la vitre arrière descend dans la carrosserie, tandis que la seconde d’entrouvre comme sur n’importe quel carrosserie 3 portes. L’intérieur s’habille de cuir noir et d’alcantara beige. Le prototype à un plus : elle est roulante.

Un coupé asymétrique

Les portes arrière disparaissent mais les ingénieurs proposent deux versions en un seul du prototype. Cela ne se voit pas au premier coup d’œil mais l’auto est en fait asymétrique. D’un côté la vitre arrière descend dans l’aile et de l’autre elle s’entrouvre comme sur une 3 portes. Pour ce prototype les vitres arrière sont fabriquées en plexiglas. De plus, le coupé profite d’un toit ouvrant.

Heuillez, très méticuleux, monte sur la 405 une plaque constructeur ainsi qu’un numéro d’identification. Tous les véhicules vendus en 2012 par Artcurial, possède une attestation constructeur et peuvent être immatriculé auprès de la FFVE.

Un retour inattendu

Si l’atypique coupé avait disparu au fond d’un entrepôt d’Heuliez, c’est avec la faillite de ce dernier que la voiture va faire son retour. En 2012, lors de la vente des biens de la société par la prestigieuse maison Artcurial, un lot se démarque : la mystérieuse Peugeot 405 coupé. Désormais, l’enfant rejeté est rentré à la maison puisque c’est le Musée de l’Aventure Peugeot qui l’a achetée pour la modique somme de 8 340€, alors que l’estimation était de 20 à 30 000€. Bien que l’annonce d’Artcurial annonçait la voiture roulante, cette dernière n’avait parcouru que 52km et n’avait pas de carte grise (largement faisable en collection). Le prix de l’exclusivité est parfois abordable.

GALERIE

Guillaume Pina

Passionné par l'automobile depuis tout petit, j'adore l'automobile ancienne, mais aussi les plus récentes. Je m'intéresse tout particulièrement au design des voitures, les anecdotes autour de leur conception et encore plus quand elles ont fait un flop !