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En manque d’image, Opel va s’associer à Lotus pour concevoir une barquette diabolique et amusante à mener : l’Opel Speedster (type 116). Ne bénéficiant pas de l’image de Lotus. La petite allemande va rester dans l’ombre de sa cousine d’Ethel, une certaine Elise. En occasion les prix se négocie dans une fourchette plus basse que la britannique mais attention, sa cote remonte.

GM, l’autre cours des miracles

A la fin de la décennie 90′, Opel est en déficit d’image avec une gamme qui s’accroche au bio design. Avec des lignes rondouillarde et molle. GM qui n’est jamais à court de bonne idée pour relancer une marque, va associer la marque au blitz et Lotus. Dont l’américain a été propriétaire de 1986 à 1993, en suivant avec attention la conception de l’Elise. En quête d’un nouveau modèle, GM va s’associer avec la petite marque anglaise pour concevoir à moindre coût la petite Speedster (ou Vauxhall VX220 pour le Royaume-Uni).

Opel Speedster

Son style de barquette, permet des couleurs fraiches

Opel va rapidement disposer d’une petite sportive dans sa gamme et la mettre en avant pour rajeunir son image. En 1999, lors du salon de Genève, la marque allemande présente un concept-car pour prendre la température du public, c’est un plébiscite. La commercialisation de la barquette débute deux ans plus tard. La voiture est un concentré de dynamisme. Un symbole que la marque entend apporté dans le style de ses futures produits.

La Speedster est une stricte deux places, cabriolet, dépouillée au possible. Ce qui la rend d’office exclusive au sein d’une gamme plus classique (qui a dit insipide ?). Sa production est fixé à 10 000 exemplaires. Un chiffre qu’elle n’atteindra jamais malgré une tendance du cabriolet au début des années 2000.

Comme General Motors, flair toujours les bons plans (ou les coups foireux, c’est selon), le groupe réitère les erreurs avec sa remplaçante dans le cadre d’un modèle unique et mondial : l’Opel GT, qui fera également un flop. Ce qui n’est guère surprenant de la part du groupe américain toujours sur les bons coups, jusqu’à sa faillite en 2008. GM va stopper les errements au début des années 2010.

Spartiate, l’intérieur mélange néo-rétro et sport

Une conception sauce à la menthe et à la bière

Très proche de l’Anglaise, la barquette allemande possède malgré tout sa propre personnalité. La ligne de la voiture est anguleuse avec des arêtes vives, des feux arrières translucides avec effet « 3D ». La voiture rompt avec le style tout en rondeurs de la cousine d’Hethel. La voiture doit absolument marquer les esprits et tout en annonçant le nouveau design d’Opel. C’est sous la direction de Doris Bernhardt, que le projet démarre en août 1998, avec une première maquette très proche du modèle définitif est présenté en octobre de la même année, voici donc la type 116.

Le design extérieur est réalisé par Martin Smith et Niels Loeb, l’intérieur est conçu par Steven Crijns. Le premier prototype est construit dans l’usine Lotus d’Hethel dès janvier 1999. Sous le capot, le Speedster, recourt à des moteurs maisons et des jantes spécifique de 17 pouces. Des modifications qui entraine la modification du châssis. Dans le même sens, des modifications sont faites par rapport à l’Elise. Les voies des essieux, l’empattement (porté à 2330 mm) et les fixations de la capote sont retravaillés pour adapter un had-top.

L’allemande dispose sous son capot d’un 4 cylindres essence 2,2l 16V Ecotec, dérivant de la compacte Astra

Un design à la serpe

Très proche de sa cousine d’outre-manche, on retrouve des éléments communs. Comme le pare-brise et son contour, la structure et la trappe à essence en aluminium. Question style, la petite Opel se permet un style décalé et une forte personnalité. Agressive et trapue, elle jouie d’un médiocre coefficient aérodynamique de 0,38, dû à son design cubique. Ainsi seule les ailes avant sont saillantes et courbés. Avec l’utilisation de matériaux composites, comme sur la Lotus, nécessite peu d’investissements et se montre adapté à une petite production.

A l’intérieur, l’aluminium est prédominant dans le style de la voiture, avec sa vocation minimaliste, on est très proche du « light is right » de Colin Chapman (coucou le SUV Eletre). Le démarrage de la Speedster se fait en haut de la console centrale, sous le feu des critique à sa sortie puisque peu flatteur par la qualité du plastique chromé utilisé. Les compteurs sont au stricte minimum avec l’affichage de la vitesse et au compte-tours. La finition est au abonné absent, l’intérieur est comparable à une chambre de moine. C’est rudimentaire et l’ambiance sportive l’emporte sur le reste. Les seuls luxe à bord, sont un chauffage, un volant Momo design en cuir et un autoradio.

Un Hard Top sera proposé en option

Le baquet est étroit, les pédales sont rapprochés et excentrées, les grands gabarits vont souffrir. Reste que les sièges sont confortables. Finalement, le seul espace qui permet de servir de rangement est le coffre. Situé derrière le moteur, il offre à ses occupants 206l, idéal pour deux pour un week-end. La capote souple, se démonte à l’arrêt et de manière plutôt aisé.

Une motorisation maison

L’Opel Speedster, dispose sous son capot d’un 4 cylindres essence 2,2l 16V Ecotec, moteur que l’on retrouvait sous le capot de l’Astra. Plutôt compact, il est également léger avec seulement 138 kg sur la balance, grâce à l’utilisation de l’aluminium. Avec seulement 147ch à 4000 tr/min, le petit Ecotec se prête plus facilement au cruising qu’aux performances. Il est accompagné par une boite à 5 rapports, salué par la critique.

Avec seulement un poids de seulement 870 kg, le 2.2l, est coupleux à bas régime et répond spontanément à la moindre sollicitation. Ce qu’il apprécie, ce n’est de ne pas être pousser mais de ronronner tranquillement sur les petites routes. Loin d’être un foudre de guerre, ce gros chat paresseux avale tout de même près de 11l/100 avec son réservoir ridicule de seulement 36l.

En 2003, le Speedster reçoit une version Turbo, doté du moteur Opel 2,0l Turbo. Il a l’avantage d’offrir plus de couple, et en puissance. Cependant, composé de fonte, il rajoute 60 kilos sur la balance (soit 930 kilos), tout en rendant sa conduite plus sportive et gare à son train arrière qui chasse facilement. Comble du chic, cette version Turbo s’est offerte une édition limitée « Scorpions » de 80 exemplaires, en Allemagne, à l’éfigie du groupe de rock national.

Au final, de mars 2001 à Juillet 2005, 7189 exemplaires trouveront preneur dont 1994 versions Turbo. La disparaitra dès 2004 en France, face après seulement 227 exemplaires écoulées et ceux malgré avoir été bradé par le réseau d’Opel France.

En Asie, la Speedster existe sous la marque Daewoo, sans savoir combien de modèles se sont vendus.

L’Avis des Cylindres

Atypique et attachante, l’Opel Speedster offre à son propriétaire un esprit sportif plus accessible que la cousine anglaise. Il faudra faire fit de sa mécanique d’Astra, volontaire mais peu sportif et se tourner vers la rare version Turbo. Pourtant, Opel semble avoir trouver une excellente recette de roadster radicale et à la fois joueur. Garantie aussi d’un meilleur réseau et d’un entretien plus accessible, la seul ombre au tableau est son manque cruel d’image : c’est Opel et non Lotus sur le capot…

Pour le reste, la version 2,2l débute au alentour de 20 000€ tandis que la version Turbo se négocie à kilométrages égales 5 000€ au-dessus. Des annonces il en existe, il faudra faire le bon choix avec comme toujours avec un entretien à jour. Selon les versions, l’Opel est moins chère de 5 à 10 000€ que l’Elise.

GALERIE

VIDEO

Via Opel

Guillaume Pina

Passionné par l'automobile depuis tout petit, j'adore l'automobile ancienne, mais aussi les plus récentes. Je m'intéresse tout particulièrement au design des voitures, les anecdotes autour de leur conception et encore plus quand elles ont fait un flop !