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Si Lancia est aujourd’hui sous respirateur. Il fut un temps pas si lointain où la marque avait une citadine Lancia Y10 a redéfinie son segment avec la Mini. Remplaçante de l’Autobianchi A112, la Lancia Y10 est une excellente youngtimer multi-facette. Une petite italienne à redécouvrir.

Autobianchi devient Lancia

Le petit constructeur Autobianchi ne parvient plus à concurrencer Fiat et ce dernier rachète le premier en 1968. En 1969, Fiat fusionne Autobianchi et Lancia. La marque à la lance réfléchit rapidement à la remplaçante de la mythique A112. Dont ses multiples versions avec l’inoubliable A112 Abarth et ce nouveau projet prend le nom d’Y10 (prononcé Ypsilon Dieci). Vous l’aurez deviné le nom de code va devenir le nom définitif de la citadine.

En 1985, lors du salon automobile de Genève, la remplaçante de l’A112 pointe le bout de son capot. La petite nouvelle Lancia Y10 est vendue sous trois blasons. Premièrement Autobianchi en France, en Espagne et en Italie, deuxièment, sous Lancia pour le reste de l’Europe et même Saab en Suède. La confusion entretenue par l’italien, ce fera même dans le dossier de presse qui évoque une Autobianchi née Lancia. Pourtant lors de sa présentation, le constructeur italien n’est pas à la fête. La petite nouvelle ne reçoit pas le succès escompté pire les premières réactions font craindre le pire.

Il faut revenir quelques années en arrière pour comprendre que sa création a été des plus compliquée. Conflits d’intérêts, conflits entre projets, mauvaise entente entre les cadres de Fiat et de Lancia. La fin des années 1970 a connue véritablement une période de tension. La marque à la lance est aussi confronté à la gestion de la prochaine Thema. Tout comme la mise au point de la nouvelle Delta. C’est dans une ambiance ambigüe et sous tension que démarre le projet Y10.

Nous sommes en 1982, quand les marques Fiat et Lancia présentent de concert chacun un prototype à un panel de clients potentiels. Les prototypes n’abordent aucun logo afin de ne pas influencer la clientèle. Chez Fiat, c’est le choc : c’est le prototype Lancia qui remporte le suffrage. En effet, les critères qui sont cités par le panel sont les aspects pratiques, confortables et agréables du prototype. C’en est trop pour Fiat, la maison-mère récupère le projet et la commercialise sous le nom de Fiat… Uno.

Revanche Fiat : code Y10

L’ingénieur Ghidella n’accepte pas la perte de son projet et dans sa colère contre la Fiat. Il met en place un nouveau cahier des charges en 1980. Dans son nouveau projet, la citadine doit être aérodynamique, surprenante et surtout innovante. Le nouveau projet ressoude l’équipe. Le projet Y10 est confronté rapidement à la nouvelle mise en place d’économie de groupe.

Elle sera construite sur le châssis de la récente Fiat Panda, tout en bénéficiant d’un train arrière spécifique. Pour le côté innovation, la petite Lancia Y10 inaugure un certain moteur FIRE (Fully Integrated Robotized Engeine) – le fameux moteur Fiat qui disparu en 2020 – le moteur est assemblé dans l’usine de Termoli, en région du Molise, développé conjointement avec Peugeot. Il disposera d’une boîte à 5 vitesses, un choix moderne pour les années 1980.

La carrosserie de la petite Lancia Y10 se caractérise par un excellent coefficient aérodynamique de 0,31. Côte dimension, la petite italienne mesure 3,40 m de long et 1,50 m de large avec une hauteur de 1,43m. Finalement, ce qui parait le plus étonnant en 2021, c’est le poids de la citadine avec seulement 720 à 890 kg sur la balance et selon les versions.

Il faut dire que sous le capot, l’innovation ne vient pas seulement de son moteur mais aussi de son essieu arrière totalement nouveau pour le groupe italien. Cet essieu se nomme Omega avec un ancrage central et des bras de réactions transversaux. Un arrière train qui rappelle la disposition de la Dyna Panhard.

D’une part on retrouve aussi des ressorts hélicoïdaux, désaxés par rapport aux amortisseurs, en lieu et place des barres de torsions. La petite Lancia Y10 est aussi l’une des premières citadines à disposer d’une version quatre roues motrices. Les dessous sont plus classiques avec un passage de l’arbre de transmission rendant impossible l’ancrage Omega.

Lancia confronte son équipe interne à deux grands studios de design que sont Pininfarina et Giugiaro. C’est l’équipe de designers maisons qui remporte le choix du panel. La conception est lancée et comme toujours, c’est à Genève que Lancia lève le voile sur sa future mini-star.

LANCIA Y10 : Ypsilon Dieci

Le 17 mars 1985, le public découvre médusé une voiture carré avec de grandes surface vitrées et surtout un hayon vertical de couleur noir mat. Peu importe le choix de la couleur, le hayon restera noir mat. A l’intérieur, elle a tout d’une grande avec son équipement pléthorique et raffiné. Très futuriste, la petite capsule sur roues se remarque avec ses formes simples, taillées à la serpe et lisses, des feux avant peu expressifs et des feux arrières rectangulaires. Il faudra un peu de temps à la clientèle pour s’habituer à la ligne atypique de la petite citadine qui tranche avec la concurrence.

Si la ligne choque avec son hayon vertical, les mauvaises langues qualifient le design de la Y10 de « passe-partout ». Pourtant la marque italienne va surprendre son monde avec un habitacle aux petits oignons. Digne d’une grande routière, l’intérieur est vêtue d’Alcantara du tableau de bord en passant par les sièges.

Alors que la plupart imagine une citadine pure et dure, on découvre un équipement riche avec de série un autoradio avec un volant de protection, des rétroviseurs réglables de l’intérieur, des vitres de custodes ouvrables électriquement, le verrouillage centralisé ou encore, le combiné numérique. La liste des options est très longue pour une citadine. Le summum arrive en 1986 avec la présentation de la version à quatre roues motrices nommée Y10 AWD.

Tout comme la Mini, la transalpine, va plaire à une clientèle principalement féminine et donnée naissance à l’une des actrices des citadines chic qui bataillera, avec entre autres les Audi A1, Opel Adam ou encore une certaine Mini.

Fin d’Autobianchi, indépendance de Lancia

A la fin de l’année 1989, le contrat d’importation du français Chardonnet et le groupe Fiat touche à sa fin. Nait ainsi Fiat France et Autobianchi est supprimé du marché français, l’Y10 devient officiellement une Lancia en France. En Italie, l’Y10 restera une Autobianchi. La marque disparaitra avec l’avènement de la nouvelle Y – Ypsilon – en 1996.

Le premier vraie facelift interviendra en 1992, avec une nouvelle face avant inspiré par la Dedra apparu en 1990. La Lancia Y10 connaitra trois séries : 1985, 1989, 1992 et 1994.

L’Avis des Cylindres

Pour les 90 ans de la marque du Chiavasso, la marque milanaise remet le couvert avec une nouvelle citadine qui reprend la recette de l’Y10 en l’améliorant et prenant le nom d’Ypsilon, nous sommes en 1996, le flambeau est transmis et la petit Lancia Y10 disparait après 1 133 774 exemplaires vendus.

On surveillera la rouille qui attaque de nombreux éléments sur la petite transalpine. Tout comme l’électronique à bord qui pourrait se transformer en sapin de noël. Les pièces mécaniques sont accessibles et simple à retrouver, concernant les éléments structurels, c’est un autre sujet.

On vous conseillera tout de même de trouver la sympathique version GT ie, avec ses 78ch et 170km/h de vitesse de pointe. De nombreuses séries spéciales ont marqués le modèle comme la version Avenue, typée chic. Le saint graal, est certainement une version Turbo avec 86ch qui peut atteindre les 5000€. La perle rare étant la rarissime version AWD, ce qui vous permettra d’être chic dans la boue.

C’est certainement la voiture la moins chère que l’on trouvera sur le marché de la collection avec des petits prix, éviter tout de même les merguez à 150-200€.

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Guillaume Pina

Passionné par l'automobile depuis tout petit, j'adore l'automobile ancienne, mais aussi les plus récentes. Je m'intéresse tout particulièrement au design des voitures, les anecdotes autour de leur conception et encore plus quand elles ont fait un flop !