Autobianchi a une histoire fascinante, bien que la petite citadine A112 lui colle à la peau. La marque est passée du statut de petit constructeur de vélos, à un pionnier de l’automobile puis à un laboratoire roulant pour le groupe Fiat. Avant de finir absorber complètement en 1992 par Lancia. Bien que l’aventure d’Autobianchi prend fin en 1995, de nombreux passionnés font encore vivre la flamme des malines petites autos de Milan. Retour sur l’histoire de la marque automobile italienne.
Le début de l’aventure en 1900
La marque Autoianchi voit le jour en 1885, à Milan en Italie, sous le nom de Bianchi et débute son activité en tant que fabricant de bicyclettes. En parallèle des deux roues, la société se tourne vers l’automobile en 1900. Edoardo Bianchi, fondateur de la marque, conçoit sa première voiture, la 12HP, en 1902 avec Alfieri Maserati. Très vite, Bianchi concurrence sérieusement Fiat. Durant 5 années, entre 1910 et 1915, trois nouveaux modèles arrivent dont la TO2. Pour uniformiser les appellations et la production, les modèles se regroupent sous la série S : S/4, S/5, ou encore S/8 et S/9.
La marque rencontre le succès malgré les aléas de la Première Guerre mondiale, la marque prospère dans les années 20. La marque italienne va faire de l’innovation et de la qualité son leitmotiv et bâtir une solide image de voiture solide et prestigieuse. Avant la Seconde Guerre mondiale, deux modèles s’inscrivent dans l’histoire de la marque : l’Aprilia et l’Agusta. En outre, Bianchi propose également une gamme de camions.
Cependant, la Seconde Guerre mondiale va emporter avec elle de nombreuses marques de prestige, dont l’italien Bianchi. Malheureusement, un drame n’arrive jamais seul et Edoardo Bianchi meurt dans un accident de la route en 1946. La marque ne disparait pas pour autant : Giuseppe Bianchi, son fils, prend la direction de la marque. L’activité automobile prend l’eau et l’entreprise ne survit que grâce à ses activités dans le cycle et la moto.
1955 : un nouveau départ pour Bianchi Automobili
En 1955, une décision s’impose : il faut se débarrasser de la branche automobile, sinon c’est la faillite. Ferruccio Quintavalle, directeur général de Bianchi, propose de se rapprocher du groupe Fiat. L’entreprise vend ainsi 2/3 de ses parts à Fiat, mais aussi à Pirelli. En somme, Bianchi continue la fabrication des cycles et des motocycles. Tandis, que l’activité automobile devient une nouvelle société qui prend le nom (vous l’aurez deviné) : d’Autobianchi. La société automobile voit le jour le 11 janvier 1955, à la suite de l’accord entre Fiat, Pirelli et Edoardo Bianchi. Fiat fournit les éléments mécaniques, Pirelli, les pneus (et pas le calendrier) et Autobianchi conçoit et produit les carrosseries et l’assemblage. D’ailleurs, les cycles Bianchi sont toujours en activité. Fiat ferme l’usine dans les Abruzzes et ouvre un nouveau site à Desio, en périphérie de Milan.
La Banchina, première pierre à l’édifice d’Autobianchi…
Le 16 septembre 1957 apparait la première voiture de l’accord : la Bianchina. Ce premier modèle pose sur le châssis et la mécanique de la Fiat 500 et 600 D. La Bianchina, va se décliner en plusieurs déclinaisons, dont le cabriolet Stellina en 1963. La Stellina, fait un flop avec seulement 502 exemplaires, à des années-lumière des 300 000 ventes de la Bianchina. La faute surement à sa carrosserie en plastique qui ne séduit pas. La Bianchina se pose comme une alternative luxueuse et plus flatteuse de la Fiat 500.
… Tandis que l’Y10 clôture l’aventure
Le dernier modèle de la marque sort en 1985 et il s’agit de la remplaçante de l’A112 : l’Y10. En 1989, l’Autobianchi Y10 existe en version électrique, sans marquer l’histoire de l’automobile et de son constructeur. Si le badge disparait dès 1992, il faudra attendre 1995 pour que la marque disparaisse des radars, avec l’arrivée de la Lancia Y.
Autobianchi : le laboratoire de Fiat
Le groupe Fiat va faire d’Autobianchi, la marque laboratoire du groupe. Vous savez ce fameux cousin qui vous servait de cobaye gamin, c’est ce rôle que tient la marque milanaise. Les expériences commencent dès 1964, avec la sortie de l’innovante compacte Primula. Cette dernière adopte pour la première fois chez l’Italien, l’architecture mécanique du moteur transversal avant avec boîte de vitesse dans le prolongement. L’architecture va faire date puisqu’elle se retrouve aujourd’hui sur la plupart de nos voitures contemporaines. Par la suite, la marque applique « le concept » de Dante Giacosa à tous les segments.
De plus, l’Autobianchi Primula intègre 4 freins à disque, un embrayage hydraulique et surtout, la compacte propose un hayon (selon les versions). L’Italienne va moderniser la gamme de son constructeur et surprendre le public. En 1968, nouvelle révolution la Primula laisse sa place à l’atypique A111, qui reprend la même recette, mais au format berline. L’année suivante, Autobianchi fait sa révolution en dévoilant la mythique petite citadine A112 puis l’épicée A112 Abarth en 1970. Le groupe Fiat vient entre temps de prendre le contrôle de Lancia, mal-en-point, et fusionne les deux sociétés. Lancia prend le contrôle d’Autobianchi dès 1969.
L’importateur Chardonnet
En France, la distribution des marques du géant italien (Fiat-Lancia-Autobianchi) est confiée à André Chardonnet. L’importateur propose à l’origine dans son réseau la marque Simca, Veritas et AC Bristol. À la fin des années 50, André Chardonnet obtient l’importation de la marque Neckar (des Fiat fabriqués chez NSU, en Allemagne entre 1957 et 1973). Chardonnet devient si influent qu’il bénéficie de modèles spécifiques. En 1962, il acquit la distribution exclusive d’Autobianchi, qui est séparée du réseau Simca. Les ventes de la marque déclinent, mais l’arrivée de l’A112 donne de l’air frais aux concessionnaires. L’Abarth enfonce le clou au sein du distributeur.
Dans le même temps, Citroën va aussi distribuer Autobianchi parallèlement à Chardonnet, sans le même succès. En 1973, le distributeur remporte l’exclusivité de l’importation de la marque Lancia en 1973. C’est grâce à lui que la version Abarth s’étoffe avec la version 70ch. André met la main au portefeuille pour Autobianchi en compétition. Chardonnet se permet d’écouler près de 26 000 exemplaires par an (toutes marques confondues), soit 1% du marché français. L’histoire va prendre fin en 1988, lorsque Fiat décide de reprendre en main la distribution des marques en interne via la filiale Fiat France.
Cependant, en 1985, arrive sur le marché l’Autobianchi/Lancia Y10, la petite citadine se vend en Europe sous le badge Lancia. Sauf, en Italie ET en France, sous la pression d’André Chardonnet. En 1989, avec la fin du contrat qui lie Fiat et Chardonnet, l’Y10 devient Lancia et il faut attendre 1992 pour le badge Autobianchi disparait d’Italie. Par la suite, le réseau Chardonnet met en place un partenariat avec Hyundai, mais l’état français refuse. Chardonnet va donc tourner avec Aro, Maruti et Maserati. Le réseau Chardonnet dépose le bilan en 1992.
La fin de la marque et son (faux) retour
En 1992, Autobianchi est sur la fin. L’usine de Desio ferme ses portes. C’est la fin du blason et de son histoire. Plus aucune voiture du groupe Fiat ne porte le badge de la marque. Les droits de la marque sont cédés au Registre Autobianchi, le club officiel de la marque en Italie.
Pourtant au début des années 2010, une rumeur prend la forme d’un retour de la marque. Fiat réfléchi à une nouvelle gamme low cost pour les pays émergents et qui chercherait des noises à Dacia. On évoque deux modèles qui n’auront pas de suite.
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