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Première vraie Lancia sur le segment des petites citadines. La Lancia Y (dite Ypsilon) mise sur ses rondeurs pour plaire, mais aussi sur son sens de l’accueil et des finitions soignées. Comme toujours, le style de la petite Lancia mise sur un style provocateur et décalé de la concurrence. Elle s’offre une très jolie carrière dans les années 1990 avant de décliner dans l’ombre. Une citadine que j’ai possédé, adorée et que je regrette.

L’audace stylistique

Enrico Fumia son nom ne vous dit peut-être pas grand-chose. En tout cas, le designer italien s’est illustré dans les années 1980/1990 à la tête du style Alfa Romeo et Lancia. L’un de ses premiers projets à la tête du style de la marque à la lance : le remplacement de la Lancia Y10. Suivront ensuite la Lybra, la Kappa ou encore l’Alfa GTV et Spider et la berline 166.

Les carrossiers n’ayant plus pignon sur rue, Lancia leur rend hommage à travers son design. Le raffinement passe par un style huppé et la clientèle veut être vue, distinguée d’une vulgaire Renault Twingo ou Panda. Les années 1990 sont sous le signe de la renaissance et du renouveau au sein du groupe Fiat, comme la Fiat barchetta, avec l’impulsion de Paolo Cantarella. Il demande à Enrico Fumia de dépoussiérer le design de Lancia puis d’Alfa Romeo. Pour le cas de la marque à la lance, notre homme puisse son inspiration dans le passé de la marque. Ainsi la Lancia Ardea de 1939 et le dessin en semi-ellipses forgent la ligne audacieuse et originale de la petit Lancia Ypsilon, apparue en 1995. Elle rappelle tout de même la précédente avec un capot plongeant et un coffre (presque) vertical.

Au passage, la Lancia Y se débarrasse du chiffre 10 dans son patronyme pour fièrement signer de ses ailes et de son hayon la lettre grecque. En Italie, on prononcera bien Ypsilon, puis en France.. Epsilon. D’où la confusion avec la suite de la lignée. ANYWAY, esthétiquement la petite citadine chic, s’offre un capot et un hayon qui évoque l’Ardea tandis que le reste n’est défini que par des courbes qui parcourent toute la voiture. Les feux arrière évoquent une pointe de flèche… clin d’œil au logo.

Lancia Y

Une voiture en demi-ellipse

Trois courbes définissent le profil de la voiture : une relie le sommet des passages de roue, habillé de plastique qui joue le rôle de protection latérale, une seconde relie les parties inférieures de la voiture au large vitrage. À l’avant les lignes et les courbes définissent la calandre (le fameux calice) ainsi que l’arête du capot. L’arrière aussi, les demi-ellipses sont présents comme pour la forme du coffre et du bas de caisse. Autre coquetterie, les poignées de porte se glissent dans les montants centraux.

Avec cette petite voiture, on s’est moqué de moi. Son design clivant ne convient pas à tous. Pourtant, bien construite, vive et réactive, elle a le sens de l’accueil et se faufile aisément dans la circulation. Mais en cours de design, elle profite d’un dessin technique, c’est du vécu.

Lancia Y Kaleidos : la personnalisation poussée à son summum

Tradition Lancia oblige, la marque propose de personnaliser la robe de sa citadine par le biais du programme Kaleidos. Donnant le choix à plus de 112 teinte sur toutes la durée de vie de la citadine (contre 3000 F, 667,02€ actuels). Je me rappelle encore la tête du SAV Lancia, quand j’ai eu besoin d’un stylo retouche pour mon rouge Tiziano… À l’époque, dès le choix de la teinte fait, on vous offrait une statuette de l’Y de la même couleur, chic on vous dit !

La petite Lancia arrive sur le marché en janvier 1996. Elle est construite sur la plateforme de la Fiat Punto, apparue en 1993. Par contre le prix est premium : la version d’entrée de gamme LE avec le 1,2l de 60ch demande 64 300 F (14 163€ de 2023), soit 4 000F de plus que pour la Fiat Punto du même prix. Heureusement, les versions huppées comme la version LX offrent les jantes en alliage.

Lancia Y
Alors vous prenez laquelle ?

Un intérieur original et luxueux

La planche de bord reprend l’esthétique originale de l’extérieur avec encore des demi-ellipses. Les compteurs comme sur l’Y10 se placent au centre et libèrent face au conducteur et à son passager deux grands bacs de rangement ouvert. Un bandeau central permet d’offrir une sensation de boudoir. Avec un habillage qui selon les finitions s’habille de tissu, d’alcantara et même de cuir. La console centrale mise plutôt sur un habillage argenté ou en plastique imitation bois précieux. La finition est soignée, les portes sont dessinées de manière originale avec des poignées de porte qui ouvre les portes.. De manière verticale. L’assise mise sur le confort avec un bon maintien et une banquette arrière façon canapé. Un peu comme sur une Lancia Beta HPE. Il y a pire en référence.

De série, la Lancia Y offre la direction assistée (sauf sur les versions Elefantino) et les vitres électriques. La version LS rajoute le volant et les sièges réglables en hauteur, les antibrouillards, la télécommande de fermeture des ouvrants à distance et l’alcantara. En France le cuir est disponible en option. Cette version propose aussi le fiable 4 cylindres 1,4l de 80ch, indisponibles sur la Punto. La gamme s’étoffe plus quelques mois plus tard avec la très luxueuse LX avec le cuir, la clim et les jantes en alliage.

La carrière de la petite Lancia en France est confortable, mais ne casse pas trois pattes à un canard. On lui reproche des dimensions plus généreuses que sur l’Y10 et l’A112. En 1997, la gamme intègre une boîte CVT. Sous le capot, l’offre s’élargit avec le petit 1,1l FIRE de 55ch sur la version de base Elefantino et par le haut avec le 1,2l Super-fire 16 soupapes de 86ch qui permet à l’italienne de frôler une V/max à 180km/h.

Lancia Y

Évolution de gamme

La Lancia Y ne proposera pas de version 5 portes, il faudra attendre la version 2011 pour que la petite citadine adopte deux portes supplémentaires. Le projet Y11, propose deux autres versions non abouties, à savoir : une version SUV et un coupé. Avec l’arrivée du fire de 55ch, la gamme évolue dès 1998. La citadine accueille deux nouvelles finitions qui remplacent l’Elefantino : la Blu et la Rosso. La Blu se la joue confort avec une calandre peinte dans la teinte de carrosserie, un double airbag, du tissu dans l’habitacle, mais, et la direction assistée, mais sans compte-tour. Tandis que la Rosso se la joue sportive avec une présentation plus sportive avec des jantes en alliage et une sellerie mixte tissu-alcantara… Mais sans compte-tour. Les deux versions profitent des sièges et du volant réglables en hauteur.

En 2000, la Lancia Y évolue : les boucliers sont revus, le tableau de bord évolue par petites touches, les feux arrière sont redessinés. La LX reçoit un GPS de série, puis la petite citadine va attendre patiemment sa remplaçante, qui arrivera en 2003. Elle vivote grâce à différentes séries spéciales mises en avant par des mannequins au summum de leur carrière avec les versions Caprice, Avenue, Unica ou encore Vanity. L’Ypsilon prend sa retraite en 2004 après 802 605 exemplaires. Un joli succès, quoi que, en retrait par rapport à l’Y10.

Lancia Y

L’Avis des Cylindres :

L’Ypsilon connaîtra en 2000 le passage à la norme 2 à la 3. Seule la motorisation 1,2l 16 soupapes peut profiter de la vignette Crit’air 3. Plus nerveux, avec des consos faibles, il a depuis gommé les soucis de jeunesses. Pour satisfaire votre envie de la collectionner, le Graal est une Y LX doté d’une rare finition en cuir. Ou toute autre série limitée ayant survécu à la prime à la casse. De toute manière, quel que soit le moteur choisi, la Lancia Y est fiable, le petit 55ch peut surprendre par sa vivacité et sa réactivité. Bien née, elle souffre de très peu de défauts. Le 1.2l de 60ch a connu des soucis avec le joint de culasse. La faute à une pompe à eau en plastique et non plus en aluminium. Un souci corrigé depuis par une campagne de rappel.

Autre souci que j’ai subit et qui ne demande que le remplacement du demi-train arrière complet. En effet, les bras de suspensions prennent du jeu sur les premières séries (jusqu’en 1998). Dernière avarie connue ; le faisceau électrique qui prend des vacances. Il peut arriver que le témoin d’airbag s’allume, le remplacement des commodos et du faisceau est recommandé. On décommande par contre les versions CVT pas fiables du tout. On notera que l’intérieur bien construit passe bien le temps, surtout l’alcantara plus résistant que par le passé. La corrosion peut aussi sévir sur les exemplaires plus âgés.

Bon pour vous offrir ce manifeste de design, vous en aurez pour votre argent : on trouve des exemplaires avec plus de 200 000 kilomètres pour 700€. Privilégiez les exemplaires propres qui débutent à 1 500€ avec 100 000 kilomètres. On trouve même pour moins de 2 000€ des exemplaires très (très) peu kilométré ! Pour 3 000 voire, 3 500€ on trouve un exemplaire sous blister avec moins de 100 000 kilomètres, toutes options et donc en très bel état. Collectionnez là je vous dis !

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Guillaume Pina

Passionné par l'automobile depuis tout petit, j'adore l'automobile ancienne, mais aussi les plus récentes. Je m'intéresse tout particulièrement au design des voitures, les anecdotes autour de leur conception et encore plus quand elles ont fait un flop !