Après le grand succès de la Fiat Uno, le constructeur italien ne cherche plus la rupture comme il l’a fait par le passé. Il garde la même recette et l’améliore. La Punto est mieux finie, plus séduisante et c’est encore notre maître du design qui s’y colle : G. Giugiaro. Avec la Fiat Punto, l’italien redéfinit encore la catégorie avec un équipement du segment supérieur. Ainsi qu’une taille parfaite en ville et un design moderne et séduisant. Tant de qualités qui valent à la petite Italienne d’être élue Voiture Européenne de L’Année 1995.
Retrouvez les articles sur la Fiat Uno : Partie 1 (le développement) X Partie 2 (la carrière commerciale). *Petite voiture, grande légende
La Fiat Punto : une montée en gamme
À la fin des années 80, Fiat voit bien que la sauce prend : la Uno est l’une des stars des années 80. Seulement, la concurrence à un avantage sur l’Italienne : le design. La Peugeot 205 et la Renault Clio en tête reprennent la recette du tout à l’avant. En rajoutant un design bien plus séduisant. L’argument du prix, de la fiabilité ou de la polyvalence ne suffit plus. La direction de Fiat prend en compte que les clients veulent des véhicules plus séduisant et plus qualitatif. La marque de Turin se tourne à nouveau vers le grand Giugiaro pour concevoir l’esthétique de la voiture. Non sans avoir mis en compétition les équipes internes et Ital Design (et certainement un autre bureau d’étude, comme Bertone, mais cela reste une théorie de ma part).
Avec la Fiat Punto, le constructeur met les petits plats dans les grands. La finition se montre soignée, l’équipement est digne du segment supérieur en inaugurant des technologies (parfois) inédites : direction à assistance variable, compte-tours, fermeture automatique des portes, l’autoradio, l’ABS, les airbags conducteur et passager, la clim manuelle ou encore les vitres teintées. Tous ces arguments font que onze ans après la mythique Fiat Uno, la Punto mk1 remonte sur le podium en remportant le titre de Voiture Européenne de l’Année 1995.
Rendez-vous en terre inconnue allemande
J’espère que vous aimez les saucisses de Francfort, parce que la direction de Fiat en a bouffé de la choucroute et veut en faire avaler à la concurrence. Pour faire comprendre aux Allemands que la nouvelle citadine est au standard européen, la Punto, prend son premier bain de foule durant le Salon de Francfort 1993. Sa ligne plait immédiatement. Certes, la Punto ne reprend pas le design cubique de la Uno, mais installe son constructeur dans une période de recherche esthétique. Période folle inaugurée justement par la Punto.
La citadine adopte un dessin (proche d’un monospace) fait de rondeur et de ligne douce. Le profil propose une immense surface vitrée en 3 comme en 5 portes. La ceinture de caisse remonte doucement sur les feux et l’arrière est vertical. Au passage, la Fiat se passe de calandre, avec un capot qui descend jusqu’au pare-chocs. À la place, l’Italienne opte pour de larges prises d’air. De plus, la fiat Punto innove et surprend avec ses feux arrière verticaux et surélevés. Cela détonne dans le paysage automobile, mais rencontre un vif succès. D’ailleurs une pensée émue pour Bertone avec l’intégration des feux arrière pour le cabriolet.
La petite Punto déjoue tous les pronostics des chiffres de vente à Fiat. Les premières livraisons en novembre 1993 connaissent un succès qui dépasse toutes les attentes. La demande explose, a tel point, que chaque jour 3 500 exemplaires sortent des chaines de Melfi (Italie). La plateforme nouvelle doit servir à différents modèles, pour faire des économies. Ces concepteurs la dotent d’une raideur de torsion exceptionnelle, afin de pouvoir l’adapter selon les besoins. Le châssis va donc servir, par exemple, à la Fiat Barchetta, qui apparait en 1995. La Punto enfonce davantage le clou avec sa palette de motorisation vaste allant de 50 à 140ch.
Des moteurs en veux-tu, en voilà
Détails intéressants, la Punto mk1 est l’une des premières voitures à dissimuler sa sortie d’échappement. En réalité, la sortie d’échappement est orientée vers le sol. D’ailleurs, la Punto offre plus d’espace de vie avec une longueur qui gagne +7cm par rapport à la Uno (soit 3.76m). Ce qui donne un empattement de 2.45m. L’Italienne prend des coudes avec une largeur de 1.62m soit 6.7cm de plus que la Uno.
Côté technique, la Punto, reprend les moteurs Fire (on y revient plus bas), en position transversale et en traction. La suspension avant reprend le système de jambes de force McPherson et les suspensions arrière par des bras oscillants en H (comme sur la Tito et la Lancia Dedra). Le freinage est assuré par des disques à l’avant et des tambours à l’arrière (sauf sur la GT doté de 4 disques ventilés).
La gamme de la Punto démarre avec la 55, soit le Fire 1.1l de 54ch, le 1.2l 8V de 60ch (dispo en CVT), dite Punto 60, ainsi qu’en 75ch, nommé Punto 75. Le sommet de la gamme est occupé par la Punto 90 ou Sporting et son 1.6l de 88ch. On rajoute à la gamme les Punto GT,1.4l turbo de 136ch dérivés de la Fiat Uno Turbo. Sans oublier la D (atmosphérique) et la TD, versions diesel, dont le dernier s’équipe d’un turbo et développe respectivement 57 et 71ch. La Punto GT s’équipe d’un intercooler et d’un turbo qui annonce 136ch et expédie le 1000m DA en seulement 7,95 secondes, avec une V/max à 203km/h. Du côté des transmissions le client a le choix entre BVM à 5 ou 6 rapports ou la CVT.
Une concurrence rude
Lors de son lancement, la Fiat se confronte à une nouvelle concurrence qui s’est largement inspirée de l’architecture de la Uno. Certes, il y a toujours la Renault Clio ou la Peugeot 205, mais il faut désormais compter sur l’Opel Corsa, la Seat Ibiza ou encore la Citroën AX. Les temps changent et Fiat veut montrer qu’il ne se repose pas sur ses lauriers.
À l’intérieur, la montée en gamme se ressent : le mobilier est d’une seule pièce pour la planche de bord. D’ailleurs, elle s’équipe d’une sorte d’étagère pour accueillir du rangement. Si la version s’équipe d’un airbag passager, le rangement disparait. Voulant faire comme une grande, l’Italienne reçoit des barres anti-intrusion dans les portes, des prétensionneurs de ceinture de sécurité ou encore un interrupteur pour le blocage de flux d’essence en cas de choc. Des équipements principalement de série… sur les haut de gamme ou en option.
Il y a du choix avec la Punto, avec pas moins de 31 versions et 14 teintes différentes. En plus des traditionnelles 3 et 5 portes, la gamme rajoute la sportive GT et le cabriolet Bertone, avec 3 niveaux e finition. Sans oublier 4 moteurs essence et 2 diesels compatibles avec une boite manuelle 5 ou 6 rapports ou automatique.
En 1997, le restylage
Pour tenir face à la concurrence qui se renouvelle, la Fiat Punto profite de légère retouche esthétique. Les prises d’air s’agrandissent à l’avant et c’est tout pour l’extérieur. Tandis que l’intérieur connait le plus de retouche. La console centrale revoit son ergonomie et de nouvelles textures prennent le relais. Les haut de gamme perdent le revêtement en cuir pour du similicuir (notamment à cause de la hausse des matières premières). Le compte tour fait le ménage en supprimant certains témoins. La version SX reçoit des clignotants orange à la place des transparents, par mesure d’économie.
La gamme s’étoffe de la 55 Team, en entrée de gamme. Cette dernière offre aux choix la BVM 5 ou 6 rapports, afin de séduire les jeunes et les radins. L’équipement de série est riche avec le volant à 3 branches et son airbag, de nouveaux revêtements intérieurs, les sièges sport, les phares antibrouillards, les jantes alliages ou encore des protections latérales et des clignotants avant blancs. La Punto 55 Team disparait dès le millésime 1999.
Fiat remplace la Punto 90 et son 1.6l… Par la Punto 85 et son nouveau Fire 1.2l 16 soupapes de 86ch (Euro 4), comme sur sa cousine l’Ypsilon. La Punto GT passe de 136 à 130ch (de 6 à 8CV fiscaux) suite au passage de la norme Euro 3. La version diesel atmosphérique est supprimée, au profit d’une nouvelle version TD de 63ch. Tandis que le TD 71ch descend à 69ch.
La fin de carrière
Approchant de la fin de carrière, le début de l’été 1998 marque l’arrivée de trois séries limitées : Sole, Star et Stile. La première propose le 54 et le diesel de 63ch. La seconde propose le 60ch et le diesel de 63ch. Enfin, la troisième propose le 86ch et le 70ch diesel. En mars 1999, la Punto Sole propose à son tour le 60ch.
En juillet 1999, la deuxième génération de la Fiat Punto débarque. Plus carrée et plus moderne, elle prend la suite à une première génération écoulée à plus de 3 500 000 exemplaires.
Nous n’aborderons pas la Punto GT et cabriolet, puisqu’ils feront l’objet d’un article dédié.
L’Avis des Cylindres :
La Fiat Punto a régulièrement trusté les premières places des ventes en Europe. La lignée continuera jusqu’en 2018 (avant que Fiat fasse n’importe quoi avec). Aujourd’hui, la star du segment B n’est plus, mais elle a marqué sa décennie. Comme de nombreuses voitures de sa génération, la Punto souffre de soucis de fragilité des tôles latérales et d’une mauvaise protection des verrous des portières. Si la carrosserie se montre fragile, les moteurs profitent d’une excellente fiabilité.
Côté tarif, une Fiat Punto avec plus de 150 000 kilomètres demande 1 500€ (3 comme 5 portes). Avec 100 000 kilomètres, une Punto réclame 2 900€. Une citadine à l’équipement moderne dont les prestations restent à la hauteur des standards actuels. Enfin pour finir, citons Gianni Agnelli qui dira à son sujet : « La Punto n’est pas née en trois ans, mais est la synthèse d’un siècle de travail ».
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Via Wikipédia, Autoencyclopedie, Motor1 Italia
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