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Version à l’essai : MG 4 Luxury – Electrique 204ch – à partir de 35 990€

On a tous à l’esprit la période Morris Garage sous l’ère Rover. La marque qui produisait des versions épicées et surtout rebadgées des sages et bourgeoises berlines de la marque Rover de la fin des années 1980 et 1990. Avant de sombrer lentement vers une mort certaine, comme l’ensemble du groupe.

La MG 4 a les dents longues

MG est revenue d’entre les morts en Europe en 2020 avec son SUV urbain électrique, le ZS. Deux ans sont passés et la gamme s’est élargie par le SUV hybride EHS. Puis le break 5 et l’arrivée cette année de la version thermique du ZS. Place désormais à un modèle entièrement nouveau et développé en interne par MG. Elle profite d’une nouvelle plateforme, d’un langage esthétique propre et d’une offre tarifaire qui va faire trembler les marques européennes. Voici la terrible MG 4 :

MG 4
Va-t-elle faire un malheur ?

Une nouvelle plateforme plus fine qu’une canette

Avec la MG 4, la marque sino-britannique se base sur une toute nouvelle plateforme. Cette dernière a été étudiée de manière à être la plus fine possible – son épaisseur n’étant que de seulement 110 mm, soit 13 mm de moins qu’une canette de soda (123 mm). De plus, elle ne sera qu’électrique. Le moteur est placé à l’avant tandis que la voiture prend une architecture propulsion. Sorte d’hommage aux MG de la grande période ou pour faire comme l’ID 3 de Volkswagen, la rouille en moins.

La compacte possède aussi une structure à haute résistance grâce à un châssis monocoque et un empattement de 2 705 mm. Elle pourra recevoir, à l’avenir, un pack de batterie liquide ou solide. Une répartition des masses 50/50 et nantis d’un centre de gravité très bas (de seulement 492 mm). Cette plateforme va pouvoir être utilisée pour une citadine comme un SUV, un monospace et même… un roadster (mais chut, c’est un secret).

MG 4

Deux choix de batterie

Sous le capot – ou plutôt sous le châssis – se cache une batterie de 64Kw, soit 60 Kw réels (seulement 51 Kw pour la version Standard). Offrant deux puissances et une autonomie variable selon la version : 170 ch sur la Standard (350 km d’autonomie) et 204 ch sur les versions Comfort et Luxury (450 km d’autonomie pour la première et seulement 435 km pour la seconde car plus lourde pour le haut de gamme), avec 250 Nm pour toutes les versions.

Pour le reste, la MG 4 Electric veut imiter les stars actuelles du segment. Elle offre ainsi une pléiade d’équipements de sécurité passive comme active (ESP, ABS…). 9 aides à la conduite comme le régulateur adaptatif, l’aide au maintien de la voie ou encore l’alerte trafic et la détection d’angles morts. La marque propriété du groupe chinois SAIC propose en plus l’application iSMART qui permet de géolocaliser, déverrouiller et verrouiller la voiture à distance. Mais aussi de gérer la climatisation, vérifier le niveau de batterie et planifier une charge, connaître son niveau de charge… Une appli annoncée comme complète que l’on n’a pas essayée. Alors, sous-équipées, les chinoises ?

MG 4

Une esthétique asiatique mais séduisante

Passons à l’extérieur de la nouvelle MG. Si les actuelles MG sur le marché français sont des cross-badging des autres marques du groupe SAIC. La nouvelle MG 4 oriente le style des futurs produits de la marque. Notre version d’essai est la Luxury 204 ch, habillée d’un orange automnal (enfin citrouille, soyons clairs). Le regard de la sino-britannique est en amande et uniquement en full LED. Les clignotants renvoyés dans les ouïes latérales (factices) et un gros logo « MG » est surplombé d’un creusement du capot moteur (de la même manière qu’une Opel Corsa D).

La prise d’air inférieure sert à refroidir le pack moteur et batterie, et est mobile et s’active selon la prise de vitesse de la voiture. Le bas des pare-chocs s’habille d’une finition « carbone » qui rend la voiture plus sportive. Les jantes sont en 16 pouces pour l’entrée de gamme, et les milieu et haut de gamme optent plutôt pour du 17 pouces. L’aérodynamique est travaillée sur les jantes en partie noires pour masquer le plastique et cachent quatre vrais freins à disque.

De profil, le bas de caisse rappelle une certaine période pas si lointaine de chez Renault. Avec la vague constituée de plastique qui reçoit elle aussi des inserts « carbone ». Les flancs sont sculptés, la troisième vitre de custode est quant à elle… factice. Mais grâce au vitrage noirci, on ne le remarquera pas. À son bord, j’ai eu des craintes quant à la visibilité arrière réduite. Que nenni, la visibilité est bonne et le déplacement bien aidé grâce à la vision 360 dont est équipée la berline.

MG 4
L’intérieur est bien fini, mais la qualité des matériaux est perfectible

Un style proche des références européennes

Les feux arrière nous on fait immédiatement penser à la Hyundai i20, avec le « V » (sans rapport avec les lézards). Pour finir sur la partie arrière, la voiture est équipée sur les versions Comfort et Luxury d’un spoiler en deux parties. Cependant, le bandeau de la malle n’est disponible que sur les versions les plus haut de gamme. Il offre par la même un motif surplombant le coffre dit « constellation ». Puis, le pare-chocs s’habille d’un élégant non moins sportif diffuseur à lames… sans insert carbone. Les versions haut de gamme offriront aussi un toit peint en noir. Pas question d’avoir de série ou même en option un toit panoramique ni même de toit ouvrant. Question de poids.

L’esthétique de la nouvelle compacte électrique est plaisante, presque sportive et s’éloigne de la Volkswagen ID 3. Tout en étant plus soignée et sans souffrir d’un effet « mono-volume ». Tout en étant proche du moins sur l’arrière des récentes Toyota Yaris et Yaris Cross. Il y a pire comme design. Elle nous parait plus justement viser la récente Renault Mégane E-Tech, plus proche d’une compacte traditionnelle avec un zeste de SUV. La Mégane sait à qui parler sur le marché.

MG 4

Un intérieur « Less Is More »*

MG fait un autre pari avec sa nouvelle voiture : un intérieur à la page, c’est-à-dire, épuré, soigné, qualitatif – tout simplement au goût des européens. À son bord, le volant nous surprend : il est presque carré. Enfin, un petit écran va nous servir de compteur, sur lequel même la lecture est sobre, mais nous allons y revenir. La planche de bord est presque « flottante », libérant de l’espace pour les jambes. Au centre, un écran surplombe le tout, avec quelques touches physiques. Le sélecteur de vitesse est lui situé plus bas avec la commande de freins à main électrique (de série sur toutes les versions).

Derrière, la marque propose un repose smartphone avec chargeur à induction ainsi qu’un passage pour la connexion smartphone : les ports USB sont placés sous le sélecteur. Plus de frein à main mais des rangements, et la MG en propose, du rangement ! Pas moins de 28 espaces sont disponibles à bord. Comme à l’arrière avec une housse pour les smartphones et des rangements dans le dossier des sièges avant.

MG 4
Les passagers arrière auront de l’espace

Des plastiques fragile

La finition de la MG 4 est au niveau des voitures européennes : c’est propre, sans reproche, presque premium. L’assemblage est exemplaire mais – il faut un mais – la qualité des plastiques détone. Après dix kilomètres en tant que passager, je me rends compte que le dessus de la planche de bord. Le portière est déjà rayés et le plastique moussé laisse des traces blanches après l’avoir touché.

Si la qualité des plastiques est excusée par le tarif imbattable de la voiture et semble parti pour durer dans le temps (à confirmer évidemment). L’assise est confortable et offre un bon maintien à l’avant comme à l’arrière. Comme cité plus haut, la visibilité arrière est gâchée par l’épais montant C. Une fois installé sur la banquette arrière, l’impression d’espace est présente et confortable pour tout type de gabarit. La visibilité vers l’avant est excellente et on ne souffre pas d’une impression de claustrophobie.

MG 4
Les détails sont travaillés, les inserts carbones n’apportent rien

Un système d’exploitation à la ramasse

Pour le moment, la découverte de la MG 4 est l’une des plus positives que j’ai eues et j’ai du mal à lui trouver des points faibles. Pourtant, il y en a un et il est des plus importants : l’écran tactile et son système d’exploitation. Toutes les fonctions de la voiture sont accessibles uniquement depuis l’écran central. Épurant ainsi la planche de bord et libérant l’espace.

Quelques boutons sont présents comme raccourcis des fonctions, et le graphisme est simple et lisible. Pourtant, le système d’exploitation est lent, ne répond pas à nos sollicitations, crash à répétition et se bloque. C’est d’autant plus décevant que même la climatisation va faire des siennes en ne… s’activant pas. Soufflant ainsi pour mon compagnon de route et moi-même un air chaud. Suite à cette déconvenue, l’équipe de MG France nous a fait savoir qu’une importante mise à jour va avoir lieu dans les prochains jours.

*moins c’est mieux                                     

Tarif : Adieu les Européens

Comme à l’Eurovision, les Français et les Allemands vont encore finir bons derniers. La MG débute à 28 900 euros – 22 900 euros, bonus de 6 000 euros déduit –, soit le prix de départ de la Dacia Spring et surtout 15 000 euros de moins que l’originale ID 3 de Volkswagen et ses 204 ch. La MG 4 enfonce le clou en abattant au passage la Peugeot e-208 et en vieillissant la Citroën e-C4. La version haut de gamme Luxury débute à 34 900 euros hors bonus – 28 900 euros bonus déduit –, soit le prix de départ de la Mégane E-Tech.

Les jeux sont-ils faits ? La MG a un avantage : elle n’est pas fabriquée en France, au contraire de la Mégane ni même des puces de Stellantis, qui conçoit ses chaines de tractions à Douvrins, dans le nord de la France. La MG vient donc de l’autre bout du monde et viendra de plus loin que vous et vos prochaines vacances. À prendre donc en compte au moment de l’achat, si vous êtes patriotes ou si l’inflation ne vous pousse pas dans les bras de la MG 4.

MG 4

Sur la route : dynamique, polyvalente et amusante

Voilà 10 ans que je n’avais pas essayé une voiture électrique, et la dernière fut la Citroën C Zéro, limite-limite comme son autonomie. Dieu merci, dix ans sont passés : il fallait bien me mettre à la page et essayer, une voiture électrique qui ne soit pas un énième SUV, inabordable et l’autonomie égale à mon Dyson. Étant une propulsion, la compacte se révèle sûre, confortable et dynamique.

En ville, son rayon de braquage court (10,6 m) permet de se faufiler aisément. Les reprises et le couple, comme toutes électriques, est disponible immédiatement. La direction n’est pas floue, remontant correctement les informations de la chaussée. La lecture des panneaux est en revanche incompréhensible, annonçant, dans des zones 30, une vitesse autorisée à 120 km/h.

La direction de la MG 4 est précise est redoutable d’efficacité, tout comme le passage de dos d’ânes. Sur routes dégradées, la suspension de la berline se révèle agréable et douce pour nos lombaires. La voiture permet ainsi de sortir de la ville en toute quiétude. La MG 4 se révèle même en extra-urbain amusante à mener grâce à sa propulsion. Elle est presque trop joueuse car, comme toute propulsion, l’arrière chasse, mais heureusement l’ESP rattrape la perte d’adhérence.

Urbain, extra-urbain et autoroutière

Sur autoroute, elle se révèle également à son aise, en étant stable, vive et sans surprise. Elle est dynamique et ne consomme que très peu de watts à vitesse stabilisée. On a testé le régulateur adaptatif et… surprise : dans les virages, la voiture… freine en se stabilisant à 110 km/h. Aussi, sur autoroute, la lecture des panneaux nous affiche une Vmax à 30, 50 puis 70 mais arrivant parfois à annoncer les 110 et les 130 km/h sur l’A8.

Pour le reste, au fil de notre première journée, la MG 4 n’aura consommé en moyenne que 16,8 kilowatts. Au départ, l’autonomie annoncée était de 333 kilomètres. En fin de journée, après plus de 230 kilomètres à son volant sans compter les allers-retours pour des photos et sans recharge, l’autonomie restante est de 110 kilomètres et 20 % de capacité.

La MG 4 propose aussi différents modes de conduite et de régénération très convaincants. Elle offre en mode de conduite les désormais communs : Normal, Eco, Personnalisé et Sport. Le mode normal est typé confort avec de bonnes accélérations, d’ailleurs très proche du mode Sport. Pour la régénération de la batterie, on a le choix entre Faible, Moyen, Fort et Personnalisé. J’ai testé les modes Moyen et Fort : sur l’écran, l’affichage se fait en pourcentage et évoluera donc entre 11 et 25 %. Il permet ainsi de gagner quelques kilomètres tout au long du trajet.

L’Avis des Cylindres :

Tremble, Europe ! MG arrive dans la catégorie des compactes avec un excellent produit. Certes, elle connait quelques petits ratés avec une ergonomie compliquée avec l’absence de boutons physiques et une interface peu réactive.

Excusée par une finition de bonne facture, un intérieur spacieux et aux sièges confortables, on espère que les bugs électroniques vont être corrigés dans les jours à venir. Pour le reste, la plateforme est bien née et amusante à mener. La voiture se révèle polyvalente avec une faible consommation de watts, tout comme une excellente tenue de route obtenue grâce à un centre de gravité très bas. MG offre une voiture confortable, pratique et sérieuse face aux autres références du marché.

Côté tarif, la petite chinoise offre ses services pour un prix presque dérisoire et risque de bien mettre à mal la concurrence européenne. Très bien doté dès le niveau de base, l’équipement s’enrichit au fil des finitions afin de n’offrir en supplément que la peinture. On regrettera aussi au passage des économies de bout de chandelle comme l’absence de poignées au plafond ou encore l’oubli des buses d’aération pour les passagers arrière. Sa garantie de 7 ans ou 150 000 kilomètres vous fera oublier ces petits détails.

GALERIE

Guillaume Pina

Passionné par l'automobile depuis tout petit, j'adore l'automobile ancienne, mais aussi les plus récentes. Je m'intéresse tout particulièrement au design des voitures, les anecdotes autour de leur conception et encore plus quand elles ont fait un flop !