Skip to main content

Version à l’essai : DS 4 E-Tense RIVOLI – Hybride 225ch (180ch thermiques et 45ch électriques) – à partir de 41 550€ (54 200 € pour notre version).

Parfois, dans la vie, on fait des rêves. « I have a dream », disait un homme qui croyait changer le monde. Chez Stellantis, on a le même rêve depuis presque dix ans. En créant la division luxe DS Automobiles, issue des Different Series de chez Citroën, la France possède enfin un constructeur premium (cocorico !). Après des mois d’attentes et avoir fait l’essai des grandes DS 7 et DS 9, nous voici donc au volant de celle qui doit permettre à DS de faire du volume : la DS 4.

Moins de bling-bling, plus d’art du voyage

Visuellement, la DS 4 nous épargne enfin le bling-bling qui nous a violenté la rétine durant quelques années. Adieu donc le surdosage de chrome, l’overdose de clinquant et des choix techniques discutables ! La DS 4 deuxième du nom nous évite le too much. Face à la belle compacte, difficile de ne pas apprécier ses lignes qui se veulent plus dynamiques et qui assoient visuellement la voiture. Les DS Wings sont toujours présentes mais optent pour plus de discrétion, tandis que les lignes sont moins torturées. On sent que les influences de la compacte puisent leurs inspirations dans les différents concepts de la marque comme la DS Divine (2015), mais surtout du concept ASL (2020).

La silhouette de la compacte française opte pour des plis de carrosserie qui jouent avec la lumière et les formes techniques comme les nombreuses lignes qui ceinturent la caisse. Au niveau du montant C, la DS 4 s’inspire ouvertement du concept DS ASL (Aéro Sport Lounge) avec un élément en plastique permettant de diriger les flux d’airs de la voiture. L’arrière de la voiture est tronqué avec ses feux horizontaux qui se rejoignent grâce un élément chromé. Pour le reste, la DS 4 se la joue bon chic, bon genre. Mon avis perso reste qu’il s’agit d’une des plus belles berlines compactes disponibles sur le marché.

La marque semble donc bien s’éloigner de ses anciens mauvais démons avec une cure de chrome, un dessin joliment réalisé et une caisse bien assise sur ses roues de 19 pouces. Seul regret : la disparition de certaines teintes comme le rouge ou encore le bronze ⏤ qui ont existé aux débuts de la commercialisation de la DS4 ⏤ pour ne proposer que du noir, du blanc et cinquante nuances de gris. Bref, pour la joie de vivre, on repasse ! La discrète DS 4 « Cross » a disparu des radars en toute discrétion. Avec moins de 14 000 ventes depuis son arrivée sur le marché en 2021, c’était prévisible. Les clients préfèrent surement le SUV DS 7 plutôt qu’une berline en tenue champêtre.

DS 4 E-tense 225 Rivoli

À bord de la DS 4 : une impression de luxe, de qualité et de défauts

À l’intérieur, DS Automobiles a vraiment opté pour un intérieur sobre, élégant et bien fini. Tout d’abord, l’écran central est pleinement intégré dans la planche de bord (chose plutôt rare). Le système d’info-divertissement est clairement celui de Peugeot mais rebadgé DS, un poil compliqué. Les matériaux utilisés sont de qualité et tout respire le sérieux. Nombreuses ont été les reproches concernant le compteur numérique derrière le volant. En réalité, sa petite taille s’explique par le fait que DS a intégré un affichage tête haute personnalisable rendant inutile le compteur. Rares sont les fois où l’on quitte les yeux de la route pour regarder ce compteur, finalement.

La DS 4 offre une impression de confort une fois installés et la tradition Citroën dont découle DS est respectée. Le véhicule est confortable et s’apprécie sur longue distance. Sur notre trajet Paris-Lyon, la compacte premium a été un plaisir exquis ! Les sièges sont moelleux et ne donnent pas l’impression d’être cassé à l’arrivée. Restons sur les sièges avec la possibilité d’avoir, sur notre version d’essai Rivoli, les sièges chauffants mais aussi rafraîchissants et évidemment plusieurs choix de massages (à deux doigts de la confondre avec Nature et Découverte). Gadget certes, mais terriblement efficace.

Pour le reste, la voiture offre un certain raffinement avec ses cuirs, ses finitions soignées et sa palette d’équipement (système Hi-Fi Focal Electra, toit panoramique ouvrant, accès et démarrage mains libres Proximity, DS Drive Assist, détection de trafic arrière, DS Extended head-up display, DS Iris System avec ChatGPT, DS Matrix LED Vision…). D’ailleurs, parlons d’Iris qui intègre ChatGPT ⏤ une première mondiale. Autant le dire sans détour, j’ai trouvé cela gadget lorsque l’on me l’a expliqué. Et donc… c’est bien gadget ! En appelant Iris par « Ok Iris », on peut échanger avec l’IA pour une recette de gâteau (les dosages, s’il vous plaît !) mais aussi avec des quizz de cinq questions. Le seul intérêt que j’ai eu avec notre Iris, c’est de connaître des lieux intéressants autour de la zone de notre essai. DS a d’ailleurs opté pour une version anonymisée pour ses clients : aucune requête n’est transmise à ChatGPT.

DS 4 E-tense 225 Rivoli

Pour le reste, les sièges sont à réglages électriques. Si le siège conducteur permet de mémoriser deux postures, nous n’avons pas trouvé comment changer de réglages automatiquement en sélectionnant son profil ⏤ chose possible sur une Golf 8, par exemple. On a apprécié le DS Smart Touch qui sert de raccourcis pour l’info-divertissement et qui se montre à la fois intéressant et intuitif à utiliser. La voiture est dans les standards du premium avec un vrai effort de finition et des matières qui semble parties pour durer. L’espace à bord est bon, car hélas loin d’être parfait avec un espace restreint pour les passagers arrières. Selon la taille du conducteur, le passager arrière sera un peu serré. Dommage, car la banquette un peu droite est confortable. La troisième place (celle du milieu que personne ne veut) comprend une vraie trappe à ski avec des portes gobelets. Vous l’aurez compris, ce sera donc une voiture pour un couple ou avec des enfants mais qui ne prennent pas trop de place… À l’avant, le mobilier imposant offre tout de même assez d’espace pour deux. Enfin, le coffre voit sa capacité amputée avec seulement 390 litres ⏤ car il faut bien caser les batteries quelque part. DS a bien compris que le rangement est important et en a placé un peu partout avec deux rangements dans la console centrale (dont un entre les sièges avant, réfrigéré).

Un petit mot sur l’application mobile MyDS. Nous avons pu connecter la voiture à notre compte et activer les différents services sans grande difficulté. Toutefois, l’application n’est clairement pas à la hauteur de la voiture ni de la marque. Nous avons connu pas mal de ralentissements, gênant l’expérience utilisateur. L’activation de la climatisation se fait mais sans savoir ni modifier la température, par exemple. Les choix avec l’application étant limités, elle servira de gadget uniquement.

En somme, une voiture pétrie de qualités par l’ambiance, son confort ou encore son équipement qui a aussi ses défauts (place arrière, volume du coffre, système multimédia un peu lent et toit ouvrant électrique mais dont le store occultant de ce dernier est… manuel) mais qui sait se faire pardonner car pour la tenue de route, c’est une autre histoire.

DS 4 E-tense 225 Rivoli

DS 4 E-Tense 225 : une impression de coller la route

Autant le dire tout de suite : malgré 225ch, la Française n’ira pas dans le prochain Fast & Furious avec Vin Diesel. Elle s’appréciera davantage par son confort et son impression d’être dans de la ouate ⏤ c’est ce qu’elle préfère !. Le Puretech 1.6l de 180ch se montre disponible avec le moteur électrique d’une puissance de 80 kW, permet de faire plus de 500 kilomètres avec un seul plein (soit mon trajet Poissy-Lyon) à vitesse stabilisée et à 130km/h. En ville, la française fait des merveilles en ne consommant que des watts et pas une seule goutte d’essence. De plus, on profite de plusieurs modes de conduites (électrique, hybride, sport et confort). La consommation va de 1,9l en ville à 8,9l sur autoroute en pure thermique et redescend sous les 8,0l en hybride). Des chiffres de consommation classiques et réalistes, car la DS 4 pèse tout de même 1 653 kilos. Attention toutefois, ne vous fiez pas à l’autonomie électrique qu’elle annonce : nous n’avons pas réussi à avoir plus de 35 km en électrique la batterie pleine. Pourtant, en réalité, nous avons pu faire des trajets de 50 voire 60 km en tout électrique.

Heureusement, sur la route, la compacte met le sourire avec des performances certes loin d’être sportives mais qui répondent présent. La direction est précise, le champ de vision large : on sait où l’on va sans se faire surprendre. La voiture arrive à se mouvoir sur les routes de campagnes comme sur les grands axes. DS surprend avec un touché de route qu’on pourrait qualifier de « à la Peugeot » puisque cousine de la Peugeot 308. Autant, le 225 E-tense m’avait paru inadapté au DS 7, mais il va comme un gant sur la DS 4 (comme quoi, le poids…). Durant notre essai, la DS 4 en a vu du pays : Paris, Lyon mais aussi l’Isère avec ses petites routes et ses villages charmants. La compacte m’a charmé par son caractère de voyageuse qui n’a pas peur des longues distances. Un Paris-Lyon ? Du gâteau ! Lyon-Vienne-Lyon ? Une brioche aux pralines. Lyon-Paris ? Un Paris-Brest ! Bon, j’arrête les métaphores culinaires.

Les sièges moelleux et la suspension font le reste et on s’amuse à pousser la berline dans ses retranchements. Seul le freinage manque un peu de mordant et les ADAS sont trop présentes sur autoroutes. De plus, la conduite autonome de niveau 2 n’apprécie guère les dépassements avec des demandes répétés de « Tu as regardé les angles morts ? Tu es sûr de toi ? » qui sera une habitude à prendre.

Si le bloc 4 cylindres est volontaire, la boîte à 8 rapports ne semble pas l’être autant. On sent que le public visé apprécie le confort plutôt que les performances avec un temps d’attente entre les passages de rapport et des départs un peu longs. On est à bord d’une DS et non d’Alpine, une philosophie différente ⏤ certes.

DS 4 E-tense 225 Rivoli

Bilan : donnons-lui sa chance

Au final, la DS 4 se révèle être une excellente surprise. Pétrie de qualités, elle a aussi son lot de défauts qui sont loin d’être rédhibitoires. Finalement, le fait qu’on en croise rarement réside dans le manque d’image haut-de-gamme, la fameuse étiquette « premiome » (à la française) qu’on aime tant donner aux voitures statutaires. La compacte offre un style soigné et agréable à l’oeil avec à bord des finitions à la hauteur du statut qu’elle défend. On aurait aimé un peu plus de standing concernant la boîte auto à 8 rapports qui manque de réactivité. Bref, tout est presque bon dans la française qui a les arguments pour se défendre face au trio allemand. Ne serait-ce qu’on accepte un badge encore (trop) méconnu, qui fait référence à une berline de légende. Mais la marque DS a t-elle l’étoffe de son illustre aïeule ? Telle est la question. Pour le moment, la carrière de la DS est aussi confidentielle que la précédente mais je ferais aussi un clin d’oeil à sa cousine… la Lancia Delta III, aussi bonne que clivante.

GALERIE

VIDEO

Merci à DS Automobiles pour le prêt de la DS 4.

Guillaume Pina

Passionné par l'automobile depuis tout petit, j'adore l'automobile ancienne, mais aussi les plus récentes. Je m'intéresse tout particulièrement au design des voitures, les anecdotes autour de leur conception et encore plus quand elles ont fait un flop !

Leave a Reply