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Version à l’essai : Suzuki Swift Pack (4e génération) – middle hybrid 82 ch SHVS (batterie de 12Volts) – à partir de 18 990 € (21 090 € dans notre version d’essai).

Apparue en 2004, la toute première génération de Suzuki Swift a permis à son constructeur de devenir une alternative aux constructeurs européens, ne se limitant plus aux véhicules de loisirs et autres 4×4 bien trop dédiés à la montagne. Après 20 ans de carrière et près de 200 000 unités, la petite japonaise se refait une beauté adoptant un nouveau look tout en conservant son imitable bouille. Nous sommes allés la découvrir dans le nord de la France, entre les terrils, une carbonade flamande et la Belgique (une fois).

Style : entre manga et chic japonais

Avec la nouvelle génération de Suzuki Swift, le constructeur part sur un nouveau style plus manga, presque clivant. On oublie les lignes simples et galbées de la version sortante. La petite citadine s’éloigne du style façon Mini japonaise pour s’offrir un look beaucoup plus japonisant, fait de lignes et de courbes. Habitué à la version sortante que j’ai possédée pendant 5 ans, j’ai été dérouté de découvrir la nouvelle Swift en photo. Mais qu’ont fait les Japonais ? Hara-kiri dans mon cœur, car si vous ne jurez que par les citadines françaises ou allemandes et que vous n’avez jamais eu de Swift, vous ne comprendrez pas ce qui suit. Flash-back.

Jeune permis à la recherche d’une auto sympa après l’enterrement de ma vénérable Lancia Ypsilon, j’ai cherché celle qui succèdera ma fidèle italienne. Alfa Romeo MiTo ? L’assurance est trop chère. Opel Corsa ? Bof. Volkswagen Polo ? Non. Renault Clio ? L’angoisse. Peugeot 208 ? Non, pas la citadine de Madame-Monsieur tout le monde. Alors que je marchais entre les concessionnaires sous la pluie avec une musique triste, je me suis rappelé de l’existence de Suzuki. Netflix, je suis disponible pour tout scénario. J’ai essayé la Swift, alors disponible en 3 cylindres 110ch, et là : c’est la révélation. C’est un kart, c’est amusant, presque à l’ancienne et elle met le sourire. Je craque, je signe le bon de commande mais pour la version 90ch car je tiens à mon permis. Je la conserve 5 ans, la revend en 2021 et depuis, je remarche sous la pluie avec une musique triste en demandant pourquoi l’avoir vendue. Au fond, la Swift, c’est la bagnole mignonne, au charme « à l’ancienne » et convient pour le quotidien sans trop en faire.

Suzuki Swift

Tout le monde nous inflige des écrans partout, des caisses avec pleins de plastiques autour des roues, une silhouette qu’on nomme « SUV ». Avec la Swift, c’est un retour aux sources : LA bonne vieille citadine sans plastique brut et une ligne simple mais joufflue. Les feux verticaux sont toujours là et la ligne de vitrage caractéristique au modèle aussi. C’est dans beaucoup de détails que la nouvelle Swift s’éloigne des précédentes. La calandre opte pour un nouveau dessin ovale, le profil est plus travaillé avec des flancs creusés, les roues marquées et une ligne sous le vitrage. L’arrière perd les feux en forme de virgule pour du carré. Loin de la révolution, la Suzuki Swift conserve tout de même ce qui a fait son succès : la simplicité. Finalement, une fois devant, la Swift est moins clivante que ce que je pensais. Je retombe sous le charme de la petit citadine. Point fort de la Swift, son nuancier : ici, on a le choix du jaune/vert, d’un orange en passant par le traditionnel rouge, d’un nouveau bleu. Les combinaisons de couleur So’Color sont de la partie et permettent d’avoir un toit de couleur noir ou gris. On a le choix au final entre 9 couleurs et 4 combinaisons bi-ton. Le choix du roi ⏤ ou plutôt de la reine ⏤ puisque l’immense majorité des acheteurs sont des acheteuses.

Suzuki Swift

À bord, la Suzuki Swift, c’est à l’ancienne

Comme je vous le disais plus haut, les écrans sont désormais partout dans nos voitures : derrière le volant, au centre et désormais devant le passager. Chez Suzuki, on rigole avec un truc qu’on avait oublié en 2024 : le compteur à aiguille. Mince, c’est tellement old school en 2024 et c’est tellement simple que l’on crie au génie. Le nouveau mobilier se veut plus raffiné malgré la présence de plastique dur partout. On s’en moque, elle est bien assemblée et il n’y a rien à redire. L’intégration de l’écran semble plus mitigé en culminant aussi haut que les vestiges de l’abbaye de Saint-Eloi. Petit gabarit certes, mais spacieuse avec une excellente position pour les passagers. À l’arrière, on aura moins de place, mais le coffre conserve toujours une belle hauteur plutôt que de la profondeur.

Les sièges sont confortables et on est proche de l’asphalte surtout ! Avec la profusion de SUV, on oublie parfois qu’une voiture nous permet simplement d’aller d’un point A à un point B. La Suzuki Swift, c’est un retour aux sources, à l’essentiel de l’automobile. Le champ de vision est excellent et la caméra de recul apporte un plus pour les marches arrière. On s’étonne qu’une aussi petite voiture puisse autant nous étonner : elle a des qualités mais aussi des défauts.

Le mobilier est plus moderne et donne une impression plus haut de gamme avec les inserts de couleur beige.

Sur la route : Mario Kart

L’immense qualité de la Swift, c’est son poids : 917 kilos pour la plus légère et environ 950 kilos pour la plus équipée ! Peu de citadines peuvent encore se targuer d’être aussi légères. Ce poids permet à son constructeur de lui offrir un nouveau bloc 3 cylindres 1,2l de 82 chevaux, très proche de l’ancien moteur 4 cylindres 1,2l de 83 chevaux. Le nouveau moteur offre plus de couple à bas régime pour des démarrages au feu rouge plus réactifs. En ville, la Swift fait des merveilles et c’est son terrain de jeu. Son gabarit tout riquiqui (3,86 m) est parfait pour se faufiler en ville et son rayon de braquage est bon. Son plus reste encore sa direction précise qui va là ou l’on souhaite. Les sensations à bord sont dignes de son blason : rapides. C’est toujours un petit kart !

On commence à quitter Arras pour prendre la tangente en direction de la campagne. Là aussi, la Swift se plait. Elle a de la reprise et quitte la ville sans aucun soucis. On sent que la Swift est polyvalente. Malheureusement, on commence à sentir ses limites sur la quatre voies. Au dessus de 90 km/h, la petite a des difficultés. Le cinquième rapport est long, trop long. On joue avec la boîte. Sur autoroute, on appréciera la stabilité de la vitesse plutôt que la course poursuite, il lui manque le furious de Swift & Furious avec Vin Troiscylindres. On traverse les villages du nord : les corons s’enchaînent, les terrils aussi et la petite citadine se montre à la hauteur. Elle reste agréable sur la distance. La ville sera son terrain de jeu mais en voiture secondaire ou pour un couple, elle sera l’allié parfaite pour s’extraire de la ville.

Suzuki Swift 4x4
La version AWD ne se différencie aucunement de la version traction.

Les sensations de conduite sont donc à l’ancienne. Le freinage est bon, la direction précise et la sonorité du moteur surprend avec un ronronnement qui donne l’impression d’être turbocompressé plutôt qu’atmosphérique. Malheureusement, les 82ch montrent rapidement leurs limites et on aimerait quelques chevaux supplémentaires en dépassement. L’amortissement m’a le plus déplu. Il est rigide comme la justice et mériterait quelques modifications afin d’être un peu plus souple. Mais à 18 000 € en entrée de gamme, la Swift est une excellente bagnole qui en plus n’est pas chiche sur l’équipement de série. On profite des aides à la conduite dernière génération, d’un écran tactile de 9 pouces (sur toutes les versions) ou encore d’un gabarit parfait en ville.

Durant l’essai, j’ai également pu prendre en main la Swift… 4×4 ! Désormais seule sur ce créneau, la citadine n’a plus aucune concurrente depuis la disparition de la fabuleuse Fiat Panda 4×4 et… prochainement de sa petite sœur, l’Ignis. La citadine est doté d’un système viscocoupleur qui permet à la citadine d’offrir une transmission quatre roues motrices. La première impression est d’être un peu plus haut que sur la version traction. Nous avons fait quelques kilomètres avec elle en Belgique sans vraiment prendre de chemin en terre mais la Swift absorbe mieux les routes dégradées et n’a pas peur de l’unique chemin boueux que nous avons emprunté. Certes, elle n’ira pas aussi loin qu’une Panda 4×4, mais elle fera honneur à l’italienne sur la neige des Alpes ou encore des Pyrénées.

Point fort de la Swift grâce à son petit bloc, son poids et sa taille lilliputienne : c’est sa consommation. Bien aidée par sa batterie de 12 volts, la japonaise offre une consommation ridicule : 5,2l/100. C’est franchement pas mal. Un appétit d’oiseau qui fait la différence. Annoncée à 4,4l/100, la voiture peut descendre encore plus bas que ma consommation en ville en frôlant le 4,9l. Amusante à conduire, la Swift brille par une consommation faible.

Le regard vertical fait référence au Jaguar E-Pace, il y a pire comme référence.

Bilan : C’est bon pour le moral

La Suzuki Swift, c’est un peu une madeleine de Proust avec son ambiance à l’ancienne et qui fait du bien au moral. Loin de la mode du SUV, du tout écran, c’est presque revenir en arrière avec le goût des choses simples. Pas de fioritures inutiles mais l’essentiel seulement avec une voiture loin d’être aseptisée. On a des sensations à son volant et son petit bloc lui permet une consommation ridicule, même le pied au plancher. Elle permet à son propriétaire d’avoir une voiture intelligente qui a tout compris aux enjeux de notre société. Colin Chapman disait : « Light is Right » (moins, c’est mieux). Il semblerait que les ingénieurs de Suzuki aient tout compris.

La petite citadine ne part pas dans le trop much en conservant tout ce qui a fait le succès du modèle, né il y a déjà 20 ans : simplicité, légèreté et fun. Une voiture toujours aussi attachante qui correspond totalement à nos besoins d’aujourd’hui en matière d’environnement : elle est légère, consomme que dalle et offre assez pour s’amuser un peu dans le train-train du boulot-métro-dodo. Et si le petit constructeur japonais avait mieux compris que les autres constructeurs ce qui correspond à la sobriété ?

GALERIE

VIDEO

Merci à Suzuki France pour l’invitation, l’essai et l’organisation.

Guillaume Pina

Passionné par l'automobile depuis tout petit, j'adore l'automobile ancienne, mais aussi les plus récentes. Je m'intéresse tout particulièrement au design des voitures, les anecdotes autour de leur conception et encore plus quand elles ont fait un flop !

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