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Dans les années 1990, le constructeur japonais Suzuki veut s’inspirer de son concurrent, Toyota, avec son SUV Rav-4. Avec le Suzuki X90, on ne sait pas trop comment l’idée, d’un SUV mi-coupé, mi-targa, est apparue aux designers. Pourtant l’idée a fait son chemin, et ce malgré les réticences de la direction. Un concept est ainsi présenté au Salon de Tokyo en 1994, l’accueil positif de la voiture pousse Suzuki à se lancer.

Suzuki veut devenir une marque branchée

La marque Suzuki s’est fait un nom dès les années 1970 avec le Samurai, son minuscule 4×4 qui deviendra le Jimmy. Surtout le constructeur comprend l’intérêt de concevoir une voiture plus polyvalente et mieux motorisée. Ce nouveau véhicule qui va conquérir le cœur des Européens n’est nul autre que le Vitara. Avec ses petits 4×4, la marque gagne des parts de marché, mais le petit japonais a les dents longues. Dans les années 1990, la marque à du flair déduisant que les consommateurs commencent à aimer les petits SUV urbains. Suze’ voit l’opportunité de devenir une marque branchée dans les beaux quartiers.

La marque possède bien le Jimmy dans sa gamme, mais il a déjà 10 ans de carrière et il est de conception rustique. Alors, comment faire ? La marque réfléchit à une voiture plus jeune, au look plus séduisant et confortable. La marque doit développer un SUV urbain qui doit séduire autant les personnes aisées que les jeunes actifs.

Suzuki X90
Le Suzuki fait le choix d’un toit en « T » et découpé en deux parties vitrées

Le Suzuki X90, un XUV (eXciting Utility Vehicle)

Mine de rien, un SUV voire un Crossover c’est avant tout un mélange des genres. Alors comme dit plus haut, Toyota va y parvenir avec le Rav-4 qui a réuni le meilleur des segments. Malheureusement, le petit Suzuki va être un accident industriel. Les designers japonais vont prendre un gros mixer, en suivant une recette aléatoire : ils vont ajouter du SUV, du coupé, du cabriolet et un zest de targa. C’est un cocktail particulier qui va en résulter, un peu comme une Citroën C3 Pluriel, en voulant trop bien faire le positionnement est flou.

Finalement, le seul élément qui manque véritablement à la voiture est une cohérence esthétique. Haut sur patte comme trop court, le style du Suzuki X90 est bancal. Surement pour éviter toute dépense inutile en cas d’échec, le châssis est celui du vieux Vitara de 1988 avec son 1,6l 16S de 96ch et sa transmission intégrale. Le système de suspension utilisé est une jambe de force MacPherson et des ressorts hélicoïdaux pour l’avant. Tandis qu’à l’arrière, ce sont des ressorts hélicoïdaux plus des bras oscillants transversaux avec point de fuite qui sont choisis.

À l’intérieur, le X90 est un strict 2 places avec un coffre grand comme une boîte à gants (237l). Le volume est encore plus ridicule lorsque le toit est replié. Derrière les sièges, le peu d’espace sert uniquement à ranger les deux parties du toit qui se retire comme sur la Porsche 911 Targa. D’ailleurs à son lancement, Suzuki le qualifie de XUV pour eXciting Utility Vehicle (Véhicule Utilitaire Excitant), oui Pierre Palmade devait bosser chez Suzuki.

Le Suzuki X90 dérive du Vitara

Nom complet : Suzuki (Vitara) X90

À bord, le mobilier est entièrement repris du Vitara avec un double levier du mode 4×4… Une boîte classique et donc d’une boîte courte. Une drôle d’idée pour un véhicule qui n’ira que très peu en montagne et qui en réalité se destine à escalader les trottoirs. Avec de nombreux éléments partagés avec le Vitara, le Suzuki X90 n’est pas une sportive, pire le châssis qui convient à un franchiseur ne fait pas de miracle sur le SUV coupé-cabriolet-insérer une carrosserie pas encore citée. Pour ceux qui ne veulent pas de quatre roues motrices, le Suzuki existe en propulsion avec une boîte 5 rapports manuelle ou automatique. Pour ne pas paraître trop « rustique », le japonais dote le SUV d’équipement moderne comme l’ABS, la climatisation, les doubles airbags ou encore d’un chargeur 6CD installé par le concessionnaire.

Suzuki X90
Souvent visible avec un tissu bleu, le X90 a eu aussi eu un intérieur à damier pour les échecs (vous l’avez ?)

Une montée en gamme

En 1996, le drôle d’engin est officiellement présenté au public, mais pour autant ce dernier ne se rue pas en concession. Les journalistes se moquent de lui et les acheteurs se font rares pour signer les bons de commande. Le petit japonais coche la case des nombreux échecs de l’automobile. La situation est tellement cocasse que même en Amérique, il ne dépasse pas les 7 000 unités. Ces difficultés sur le marché son tel, qu’il est finalement retiré du marché dès 1997. Il faudra même attendre 1999 sur certains marchés pour écouler les derniers invendus.

Non mais Patricia tu ne l’as pas payé ? Il y avait les clés sur le contact !

L’Avis des Cylindres :

S’il n’a pas marqué les esprits. Le Suzuki X90, truste depuis des décennies les classements des véhicules qui sont en concurrence avec le Multipla. Presque que vingt ans après son arrivée et sa sortie de route, le SUV n’a pas connu la gloire en seconde main. Dommage, car ce petit SUV a tenté d’insuffler une nouvelle génération de véhicule. Finalement la voiture n’est-elle pas sortie trop tôt ?

Si personnellement je suis un fan absolu de bizarrerie automobile. Le X90 a pour lui la célèbre fiabilité Suzuki (j’en ai eu deux et je sais de quoi je parle). Vous en connaissez beaucoup des SUV coupé-cabriolet-targa doté d’une transmission intégrale ?

Le Suzuki X90 ne profite pas de la même cote d’amour qu’un Renault Avantime. Les prix sont relativement faibles, comptez 3 500€ pour vous offrir ce délire japonais. C’est le prix pour vous offrir une voiture atypique, rare et carrément fiable.

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Guillaume Pina

Passionné par l'automobile depuis tout petit, j'adore l'automobile ancienne, mais aussi les plus récentes. Je m'intéresse tout particulièrement au design des voitures, les anecdotes autour de leur conception et encore plus quand elles ont fait un flop !