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Version à l’essai : DS Automobiles DS 9 « Esprit de Voyage » – Hybride 360ch – à partir de 87 000€

En 2021, DS Automobiles a présenté sa grande berline DS 9 (voire 2020 pour la Chine). Et on peut dire qu’elle en a fait couler de l’encre (de Chine) depuis sa présentation. La grande berline sino-française défraie régulièrement la chronique par sa conception française et sa fabrication chinoise. Nous avons pris le volant de la nouvelle DS 9 dans le cadre de la collection « Esprit de Voyage », une série pas vraiment limitée en exemplaires, mais dans le temps ; mais également pour l’arrivée du nouveau système d’exploitation Iris System, déjà aperçu sur le crossover DS 3, la berline DS 4 et le SUV DS 7. 

La DS 9, le retour d’une berline de luxe à la Française 

Depuis la disparition des Peugeot 607, Renault Vel Satis (et de la discrète (P)Latitude) et surtout Citroën C6, les constructeurs français ne proposaient plus rien sur le segment D/E, certainement terrorisés par le rouleau compresseur du premium allemand. Erreur corrigée en 2020 avec l’apparition de la DS 9 et qui a appris des erreurs du passé. Nous avons à faire à une grande berline de 4,93 mètres reposant sur le châssis EMP-2 de la Peugeot 508 et aux réglages spécifiques, plus premium selon la marque. 

Sur le plan du style, elle joue à la fois la carte de l’originalité et du classicisme. Oubliez la formule bicorps traditionnelle de Citroën, et laissez place à une classique berline au global ! C’est dans les détails que la DS joue la différence. Le design se cale sur le grand SUV de la marque, le DS 7 (2017-2022). On retrouve ainsi de nombreux éléments en chrome (entourage de calandre, DS Wings, la barrette centrale du capot, le contour du vitrage latéral et l’élément sur la malle qui souligne les feux arrière et qui vient presque au niveau des roues arrière), sans oublier les jantes 19 pouces bicolores, modèle Chambord, qui soulignent avec beaucoup de goût notre voiture. 

On sent déjà une opération « chrome détox » sur la DS 9, qui en affiche moins que sur le premier DS 7, mais aussi les DS 4 et 5. Pour terminer, notre véhicule du jour repose sur la nouvelle collection « Esprit de Voyage » que l’on reconnait à ses badges sur le bas des portières. Le fleuron de l’automobile française et le vaisseau amiral de la marque paie malheureusement son retard à l’allumage avec la crise sanitaire : son style. Bien que plaisant et réussi, la grande Française paraît en décalage à côté de la nouvelle DS 4 et de la DS 7 restylée. L’intérieur partagé avec le DS 7 excuse cette DS 9… 

DS 9

Un intérieur raffiné 

L’intérieur puise son inspiration des maisons de haute couture. On retrouve la planche de bord reprise intégralement du SUV, avec son grand écran de 14 pouces surmonté de la très belle montre BRM. La DS 9 Esprit de Voyage inaugure un nouvel intérieur/ambiance intégralement en cuir nappa gris perle. Le cuir est du plus bel effet à bord de notre véhicule d’essai, puisque de toute manière il est partout : sièges, tableau de bord, console centrale, contre porte, volant… tout en sublimant les fameux sièges bracelet de montre. Notre numéro 9 reçoit des éléments de personnalisation inédits, notamment avec des coques de rétroviseurs reprenant le logo de la collection, avec une gravure au laser représentant l’Europe avec en point de centre les bureaux de création du constructeur à Velizy. À bord, la voiture offre de série les seuils de porte rétroéclairés ou l’embossage du cuir à chaud.  

Il ne faut pas oublier ici que la DS offre un empattement de 2 900 mm pour ses passagers. La berline fait vite comprendre qu’elle a été conçue pour les riches Asiatiques avec un espace arrière digne d’une limousine. C’est agréable et on a de l’espace. La Française a le sens de l’accueil (ouf !). Au centre, une sorte de trappe à ski permet d’accéder à des range-gobelet, mais aussi aux fonctions clim et massage pour les sièges arrière : divin. 

DS 9

Un maximum de technologie 

Surtout, la plus grande nouveauté à bord de la DS consiste à l’arrivée du nouveau système d’exploitation. Après les nombreuses critiques sur la lenteur du précédent système d’exploitation, DS déploie un système plus fluide. Tout d’abord, Iris a déjà été vue sur les DS 3, 4 et 7 : c’est désormais au tour de la grande berline d’en profiter. Le système propose la commande vocale « OK Iris », mais aussi une meilleure fluidité avec moins de bugs. La voiture peut désormais faire les mises à jour à distance, ce qui n’était pas le cas du précédent système. 

Outre le système d’exploitation flambant neuf, la berline propose toujours une panoplie impressionnante d’aides à la conduite. Parmi eux, citons le DS Active Scan Suspension (cf. suspensions pilotées) qui scanne la route via une caméra pour plus de confort, la conduite autonome de niveau 2, le DS Drive Assist, le DS Night Vision avec affichage des dangers dans la nuit ou encore le système hi-fi Focal Electra pour une expérience musicale poussée. La liste est longue et citons pour finir le DS Pack Lounge pour les passagers arrière avec commande de clim, de massage et porte-gobelet. Pour le reste, je vous invite à aller chez votre DS Store ou le site de DS pour découvrir moult équipements à bord de la discrète berline.  

DS 9

La DS 9, un art de vivre

Pour animer notre essai de la DS 9 Esprit de Voyage, la marque nous a conviés à découvrir la gastronomie et le savoir-faire français, les valeurs fortes de la marque. Nous avons ainsi découvert les territoires viticoles de Mâcon et fait une initiation à l’œnologie. Un peu plus tard, la marque française nous a amenés dans l’une des dernières usines de fabrication du velours entre Lyon et Clermont-Ferrand. La marque en a profité pour nous glisser un message d’amour auprès de ceux qui font le terroir, mais aussi de ceux qui participent à sa mémoire, sa vie locale et son futur. Un moment de partage entre ces hommes (et femmes), DS Automobiles et nous. 

Sur la route : luxe, calme et volupté 

À savoir : La DS 9 propose quatre modes de conduite : Hybrid, Electic, 4×4, Sport  

Abordons la conduite de la DS 9 M.Y 2023. On n’avait pas encore eu l’occasion de la conduire depuis sa sortie. La DS 9 est un véritable cocon pour ses passagers. Les sièges, réglables électriquement, offrent un excellent maintien et s’équipent d’options de ventilation froid ou chaud. On trouve rapidement sa position de conduite, même si le volant reste réglable manuellement (c’est dommage). Le compteur numérique se montre lui facilement lisible et ne contient que l’essentiel. L’écran contient toutes les infos essentielles et aucun bouton physique n’a sa place. Dommage, il faut passer par le menu pour la régler, même si des raccourcis existent (et sont facilement accessibles). Reste que l’écran peut se personnaliser pour être plus simple à utiliser.  

Dès les premiers tours de roue avec la conduite Hybrid, la voiture s’élance dans un silence religieux, et même les bruits de roulement ne se font qu’à peine remarquer. La conduite en électrique est souple et l’on oublie la taille du paquebot. Notre trajet comprend des axes autoroutiers, de la campagne, un peu de montagnes, sans oublier un circuit citadin. 

Sur autoroute, on apprécie comment la Française avale les kilomètres sans broncher et remonte les informations lisiblement avec une bonne remonté des infos dans la direction. Les suspensions pilotées absorbent les déformations dans un grand confort. C’est qu’elle en redemande en sortie de péage ! On active le mode sport et le 1.6l de 200 ch, bien aidés des deux moteurs électriques, bombarde – mais je tiens à mon permis, je ne suis pas fou. On reste à 130km/h. Onctueuse, la DS 9 l’est également sur les routes de campagnes qui nous mènent vers la roche de Solutré. 

DS 9

Pas de roulis et un moteur joueur 

Sur les petites routes, la DS fait des miracles : pas de roulis ni de remontées désagréables à cause de la chaussée dégradée. Nous sommes sur un tapis volant. Quelques kilomètres plus loin, nous pénétrons un orage et une pluie forte. Super, je n’ai pas pu prendre toutes les images que je voulais, mais ça, vous en moquez. Je bascule de temps à autre la berline en mode Sport ou 4×4 tout en prenant le soin de dégommer l’autonomie électrique. En mode Sport, le surrégime impose au 4 cylindres de recharger la batterie. La voiture charge lentement, mais récupère de la batterie. Il faut attendre les 5 % pour avoir 3 kilomètres. Il existe un mode e-save qui permet au moteur de (re)charger la batterie en roulant, principalement pour les ZFE en ville.  

La berline montre qu’elle en a sous le capot, et se montre presque amusante à mener dans les virages en 4×4. Il pleut ? Elle s’en moque, elle tient le pavé même si l’ESP s’active de temps à autre. La DS 9 se montre rassurante, voire aseptisée, si l’on cherche ses derniers retranchements, mais loin de nous laisser sur notre faim. En ville, le gabarit de la berline qui toise les cinq mètres de long se déplace sans souci, même s’il s’agit d’une autre histoire lorsqu’il faut la garer… 

DS 9

L’Avis des Cylindres : 

Depuis son arrivée sur le marché, on ne peut pas dire que la DS 9 bat des records. Discrète, la grande berline vit sa carrière dans l’ombre de la DS 7 et surtout de la DS 4. Toutefois, il s’agit d’une berline à ne pas ignorer s’il l’on envisage une grande berline plutôt qu’un SUV (surtout les réfractaires aux véhicules surélevées). La Française trouve sur sa route les bien implantées Audi, BMW et Mercedes-Benz. Il fut un temps où le suédois Volvo proposait l’excellente S90, disparue au profit du XC90. Lexus répond encore présent avec l’ES. 

Cependant, la Française ne fait pas dans la dentelle en matière de prix. La version hybride de 250ch en DS 9 Esprit de Voyage demande 75 000 € quand notre version s’approche des 100 000 € avec un ticket d’entrée hors options à 87 000 €. L’art de rouler différent. L’équipement et le soin des finitions pardonnent les prix. Encore faut-il apprécier son style différent et discret. 

Sachez que la collection « Esprit de Voyage » est une collection non limitée en exemplaires, mais dans le temps. Elle coiffe désormais la gamme du constructeur, qui relègue la version Opéra comme milieu de gamme. La finition n’est disponible que durant 10 mois, sans que la marque nous annonce le nombre d’exemplaires produits. 

GALERIE

VIDEO

Merci aux équipes de DS Automobiles France pour l’accueil, les explications et le prêt de nouvelle DS 9.

Guillaume Pina

Passionné par l'automobile depuis tout petit, j'adore l'automobile ancienne, mais aussi les plus récentes. Je m'intéresse tout particulièrement au design des voitures, les anecdotes autour de leur conception et encore plus quand elles ont fait un flop !