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Alors qu’Alpine récupère à son compte la fabrication des carrosseries, les frères Gessalin décident de sortir leur propre marque. La Carrosserie Chappe & Gessalin commercialise sous la marque Automobiles Chappe & Gessalin, dite Automobiles GC, un second modèle en 1968. La CG 1200 S rejoint la 1000 en conservant une motorisation d’origine Simca.

Une histoire de famille

Amédée Gessalin s’associe en 1946 avec les frères Chappe — ou disons ses beaux-frères (Abel, Albert et Louis) — et leur société de carrosserie. L’entreprise familiale construit et assemble des éléments de carrosserie en fibre de verre pour différents constructeurs automobiles dont Alpine. À partir de l’Alpine A108, Jean Rédélé se passe de leur service. Jean Gessalin a l’idée de construire ses propres modèles. Après une GC 1000 qui a eu un succès relatif, la marque dévoile, en complément de la 1000, la CG 1200 S plus puissante et « mieux armée » face à l’Alpine, dès la fin de l’année 1967.

La CG 1200 S, comme la 1000, est dessinée par Jean, le fils d’Amédée Gessalin. Les Frères Chappe cherchent les partenariats pour la motorisation et tous les constructeurs français leur claquent la porte : Renault tout d’abord avec la proximité avec Alpine, Citroën et Panhard qui ignorent les indépendants, et enfin Peugeot. Tous ? Non, un petit groupe, installé à Poissy, va les recevoir et leur fournir les moteurs. Il s’agit évidemment de Simca.

CG 1200 S

La CG 1200 S, une jolie Simca-Bertone 1200 S

La CG 1200 S s’installe au-dessus de la 1000 S qui reste au catalogue en parallèle. D’ailleurs, ce n’est pas une, mais deux versions qui intègrent la gamme : un coupé et un spider (sans version avec hard top). La 1200 S est présentée en juin 1967 au prix de 21 500 F (30 043 € de 2023). Sous le capot, on retrouve le 4 cylindres d’origine Simca qui développe 80ch qui avait été inauguré par le coupé Simca-Bertone 1200 S, lui-même dérivé du coupé 1000 de Simca. Le moteur Poissy cube 1 204 cm3 avec deux carburateurs double-corps Solex. En 1968, les trains roulants et la direction à crémaillère de la Simca remplacent la vieille direction par boitier à vis des modèles 1967.

À l’extérieur, le nouveau coupé 1200S de CG se différencie de la 1000 par ses monogrammes 1200 S repris du coupé Simca 1200 S. Les longues portées dérivent de la Citroën DS et la sportive reçoit une ouverture de radiateur à l’avant. Le radiateur se trouvant désormais à l’avant pour une meilleure répartition des masses et pour assurer un meilleur refroidissement. La bosse sur le capot arrière disparaît, tandis qu’un léger renflement apparaît sur les ailes. Les feux de recul font également leur apparition. L’intérieur adopte des sièges baquets de la Sport 1000 avec trois tailles aux choix. En option, le client peut choisir les phares antibrouillard, les ceintures de sécurité (ventral ou harnais), un arceau ou les jantes Gotti. Avec la 1200 S, le petit artisan devient constructeur automobile.

CG 1200 S

La CG 1200 S soigne les détails

À contrario, le servofrein monté à l’avant permet une bosse plus jolie et mieux intégrée dans le dessin de la voiture. CG réutilise les logos Simca en réussissant l’exploit d’y accoler son logo avec élégance. Le logo trouvera sa place sur le capot arrière, mais aussi sur le tableau de bord. La ligne de production de Chappes et Gessalin se trouve au sud de Paris, à Brie-Compte-Robert, à moins de 100 kilomètres du site de Poissy, au nord-ouest de Paris.

Si la CG ne parvient pas à rattraper l’Alpine en termes de performance, l’artisan joue sur une production artisanale, laissant le choix aux clients de faire leur 1200 S à la carte. Automobiles CG dédouble son offre avec le coupé 1200 S qui n’est qu’un spider avec un hard top amovible et le spider avec un toit en toile. Les CG 1200 S vont connaître le succès et devenir le modèle le plus vendu du constructeur. Cependant, en 1970, le coupé voit son toit devenir solidaire à la carrosserie.

CG 1200 S

Le bloc Poissy

Prenons le temps de revenir sur le bloc moteur en fonte, développant 1 204 cm3 et bien aidé par deux carburateurs doubles corps Solex 35 horizontaux. Si le bloc conserve ses 5 paliers, la culasse passe à l’aluminium avec des têtes de soupapes et des arbres à cames latérales, comprenant également un taux de compression à 10,25. Le moteur 4 cylindres en ligne est placé en porte-à-faux arrière. Tous ces changements permettent au petit coupé d’atteindre 175km/h en V/max. Propulsion, la CG subit en revanche d’une transmission à 4 rapports.

Ce moteur repose sur un châssis poutre centrale avec des sections supportant les traverses avant et arrière (sur le modèle de l’Alpine A110). Pour apporter de la rigidité au châssis, deux longerons latéraux en acier sont ajoutés et rendent le châssis parfaitement plat. La 1200 S conserve au passage les quatre roues indépendantes de la 1000 avec leurs bras tirés à l’arrière à ressorts hélicoïdaux et ressorts transversaux inférieurs à lames et avec des triangles supérieurs à l’avant.

Le train avant bénéficie d’une barre antiroulis, tandis que le train arrière reçoit des cardans à double joint et double amortisseur grâce à un carrossage négatif. Le freinage du coupé se voit bien aider par quatre freins à disque… sans assistance. Par la suite, la CG sera reçoit un servofrein et un double circuit. Les critiques s’en prennent à la direction Gremmer, peu précise, remplacée par la suite par une crémaillère, détaillée plus haut.

CG 1200 S

L’évolution des CG 1200 S

Lors du Salon de Paris 1969, la marque dévoile l’évolution du bloc Poissy qui passe à 85ch comme sur le coupé Simca-Bertone. Désormais, la CG 1200 S peut tutoyer les 190km/h en V/max. De plus, l’angle supérieur de la portière est redessiné, passant malgré tout inaperçu et imposant de modifier le moule du pavillon. Entre-temps, CG et Henri Chemin proposent une version sportive pour la compétition de la 1200 S : la CG 548.

En 1972, la CG 1200 S laisse la place à la CG 1300 après 280 unités, incluant la vingtaine de CG 548 (référence à son poids) pour la compétition, avant que le constructeur ne cesse toute activité en 1974 suite à l’interdiction des courses pour le gouvernement français et le soutien de Chrysler pour la Matra Bagheera. En 1970, la CG 1200 S profite de la hausse de puissance de la Bertone pour avoir droit à 85ch contre 23 400 F (27 942 € de 2023), insuffisant contre l’Alpine A110 1600 et ses 125ch.

L’Avis des Cylindres :

Avec la CG 1200 S, le petit artisan cherche à titiller l’Alpine A110. Sans réellement y parvenir, la Française offre tout de même une alternative à la marque au A de Dieppe. Sans profiter de l’aura de sa concurrente, la CG permet d’avoir une berlinette sportive avec ce qu’il faut de performance et une tenue de route qui se bonifie au fil des millésimes. L’atout de la CG reste son agilité plus que ses performances pures et un poids contenu à 660 kg, sans oublier sa propulsion.

Heureusement, les pièces d’origines Simca se trouvent encore assez facilement, mais la carrosserie moins. Si l’A110 vous énerve avec son bleu, la CG est pour vous. Le plus dur reste d’en trouver une principalement vendue en France. Les prix se situent autour de 50 000 €, soit deux fois moins cher que les éditions limitées Alpine actuelles.

GALERIE

VIDEO

Via Oldiesfan67, l’Amicale CG, Amateur club CG, VeloceToday, Alex d’Aquin

Guillaume Pina

Passionné par l'automobile depuis tout petit, j'adore l'automobile ancienne, mais aussi les plus récentes. Je m'intéresse tout particulièrement au design des voitures, les anecdotes autour de leur conception et encore plus quand elles ont fait un flop !

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