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Alpine, c’est avant tout une marque mythique de voiture de sport. Revenu d’entre les morts sous l’impulsion de Carlos Tavares au début des années 2010. La marque renoue avec le succès à travers l’A110. Mais à la fin des années 1980, avant sa première mort, l’Alpine A710 devait diversifier la gamme du constructeur de Dieppe. La barquette aurait très bien pu devancer Porsche et sa Cayman, sur le créneau des petites sportives.

Le projet W71 : une offre entrée de gamme

Je mets un warning, on ne va pas parler d’une « sous » Alpine comme j’ai pu déjà entendre, mais bel et bien d’une voiture tout à fait abordable. Retour en 1989, Renault veut que sa marque sportive se diversifie et propose autre chose que l’Alpine GTA. L’élargissement de la gamme va se faire par le bas avec la réflexion autour d’une petite sportive abordable. Le projet interne va prendre le nom de projet W71 plus connu sous le nom d’Alpine A710. La marque de Dieppe veut proposer un véhicule léger, capable d’être aussi sportif qu’abordable en respectant l’ADN de la marque. La marque est en avance sur son principal concurrent : Porsche. Il faut attendre l’année 2005 pour que le Porsche Cayman pose ses roues sur la route.

Il faut aussi dire qu’Alpine à un autre gros chantier dans ses cartons, avec le développement de l’A610. Ce futur coupé routier, voulu haut de gamme, doit à l’avenir prendre la relève de la GTA. Cette dernière, n’a pas convaincu malgré une conception très poussée et une réelle volonté de montée en gamme pour Alpine. Renault qui est désormais seul aux commandes de la marque souhaite que le bureau d’étude du Berex participe au développement d’une nouvelle voiture pour Alpine. Laissant le soin à Alpine de développer l’A610. Le Berex se penche sur le projet W71. Le bureau d’étude avait déjà pensé à un SUV pour Alpine : le projet VVA.

Alpine A710

Le Berex s’occupe de l’Alpine A710

Tandis que la conception de l’Alpine A610 est à un stade avancé, le Berex, développe le projet W71. Selon les volontés de Renault, la barquette va se positionner sous la grande A610 en offrant une entrée de gamme comparable à celle de Porsche. Le constat du Berex évoque la marque allemande qui, depuis de nombreuses années, développe sa gamme. Il faut donner la réplique à la mythique 911 mais aussi à la 944 puis à la 968.

Le Berex imagine une sorte de retour aux sources pour la marque Alpine. Le projet prend la forme d’un petit coupé léger avec un moteur en position centrale arrière. Du côté de la carrosserie, l’enveloppe fait la part belle au matériau composite. La prise de poids doit rester contenue et on annonce seulement 900kg pour l’Alpine A710. Déjà en 2017, je vous disais que l’auteur (ou les auteurs) du dessin n’avait pas été identifié. En 2023, on n’a toujours pas la réponse. Cependant, les sources affirment toujours que Yves Legal et Guy Greffier sont les auteurs des lignes de la voiture. Les deux hommes auraient repris le dessin du concept Laguna de Jean-Pierre Ploué, comme inspiration. Le concept ayant été développé en parallèle du projet Alpine.

Pour maintenir un prix abordable, le Berex, se sert dans la banque d’organes du groupe Renault. La plupart des entrailles proviennent de la Renault 19 16 soupapes. Le prix de vente à l’époque doit être très attractif. Selon les sources, on annonce un prix de départ aux environs de 150 000 Fr (39 284,85€ en 2023).

Alpina A710

Alpine laisse sa place à Renault Sport

En 1991, le Berex procède à la construction de plusieurs prototypes. Il semble, de source sûr que 2 prototypes fonctionnels sont construits (même si on parle d’un troisième). Le bureau d’étude propose deux propositions de style pour la face avant et trois autres pour l’arrière. Pour rester dans les clous d’un projet économiquement viable, les équipements de confort misent sur le strict minimum. Suite à un premier test clinique, la surenchère d’équipement entraine une prise de poids, une baisse des performances… Et sur le prix final.

Alpine A710

Louis Schweitzer, considère que le projet perd de son intérêt et décide d’y mettre un terme. Mais ce n’est pas la seule explication : le développement de Renault Sport tombe comme un cheveu sur la soupe. Bon app’ au passage si vous êtes à table. Ce nouveau projet se concrétise en 1995 avec la présentation du projet W94, plus connu sous le nom de Renault Spider. Pour l’anedocte, la Spider et l’A710 bien que proche n’ont rien à voir, et n’ont rien en commun. Les Alpine A710 n’ont pas été détruites, après l’abandon du projet, ils sont stockés dans un hangar de l’usine Renault de Flins. Ils sont aujourd’hui parmi les collections de Renault Classic sous le matricule Berlinette 2. Ironie de l’histoire, le département sportif de la marque vient de disparaitre au profit… D’Alpine.

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Guillaume Pina

Passionné par l'automobile depuis tout petit, j'adore l'automobile ancienne, mais aussi les plus récentes. Je m'intéresse tout particulièrement au design des voitures, les anecdotes autour de leur conception et encore plus quand elles ont fait un flop !