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Renault Sport s’est fini depuis le 1er mai 2021. En ce moment, l’ex-division de la marque au losange fait ses adieux avec le départ de la Renault Mégane R.S Ultime. L’ultime version et l’aboutissement de 47 ans d’histoire. L’ensemble des équipes de l’ancienne division sont depuis peu sous pavillon Alpine Cars. RS un nom mythique dont le pilote d’essai, Laurent Hurgon, est revenu sur les vingt ans d’une aventure folle.

Renault Sport : le mariage d’Alpine et Gordini

Renault Sport (mais aussi Renault Sport Racing et Renault Sport Cars), branche sportive de la marque au losange. Née sous la houlette de Gérard Larrousse suite à la fusion de Gordini et d’Alpine en 1976. Les deux sociétés sont désormais regroupées sous la même entité pour les activités sportives. Le siège des activités Renault Sport élut domicile au départ à Boulogne-Billancourt, Dieppe et à Viry-Châtillon.

Dès sa création, le département sportif de la marque mène différents programmes en Formule 1, en rallye, en tourisme et même en endurance ! En 1995, Renault décide de doter sa branche sportive d’un département « voitures de série » pour le développement… de modèles sportifs. La même année, Renault Sport Technologies pose ses valises aux Ulis. Tandis que Renault Sport Rallyes qui avait son siège à Antony, au sein du pôle technologique Paris-Saclay, déménage. Renault Sport F1 reste basé à Viry-Châtillon, dans les anciens locaux de l’usine Gordini.

Au début de l’année 2016, l’ex-PDG Carlos Ghosn (vous savez le monsieur qui voyage dans une malle) annonce une restructuration du Groupe Renault. Renault Sport se compose en deux nouvelles entités : Renault Sport Racing et Renault Sport Cars. Le premier s’occupe des activités sportives de la marque au losange comme la Formule 1, la Formule E, ou encore le Renault Sport RS 01 Trophy depuis Viry-Châtillon. Tandis que Renault Sport Cars (qui prend la suite de Renault Sport Technologies) s’occupe dorénavant du développement et de la commercialisation de la gamme des véhicules de série du constructeur. Renault « profite » de la disparition de son entité sportive pour revenir sur les modèles de série emblématiques. La marque à demander à Laurent Hurgon, le pilote d’essai de l’ancienne entité de revenir sur les modèles qui ont fait la légende du département sportif.

« Je me considère comme chanceux d’évoluer depuis toutes ces années au sein de Renault Sport. C’est un rêve de beaucoup d’amateurs d’automobile que d’êtres à ma place, missionnés pour développer des véhicules de route de hautes performances. »

Laurent Hurgon, pilote d’essai et de développement Renault Sport / Alpine Cars
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Renault Sport et son Spider

On a tous en tête certains modèles de Renault Sport. On pense immédiatement à la Renault Clio RS et la Mégane RS. Durant le Salon de Genève 1995, Renault frappe fort avec ouvrez les guillemets : une voiture sans toit ou plutôt une barquette. La Renault Spider la première Renault frappée du signe RS. Le constructeur veut être un symbole des voitures plaisirs et une incarnation d’une vision affirmée de l’automobile. Bien aidé par le succès de la Renault Clio Williams. Renault Sport développe le projet W94, sur les bases du défunt projet W71, l’Alpine A710. La Renault Spider surprend la presse et le public par sa radicalité. Véritable ORNI, l’atypique barquette fait sensation à sa présentation.

Il n’en faut pas plus à Renault pour la commercialisation. Je m’en rappelle encore gamin, quand avec mon père j’allais chez notre concessionnaire Renault. Il y avait un exemplaire jaune du plus bel effet qui nous attendait, quand nous rentrions dans la concession. Bref, avec son châssis en aluminium et son moteur 4 cylindres de 2.0l en position centrale arrière, le roadster deux places, se pose en manifeste de la marque et de ses succès en F1. La barquette est fabriquée à Dieppe dans les ateliers Alpine, entre 1995 et 1999.

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La Renault Clio RS et la Clio V6

Après l’incroyable Spider, la marque débride la très sage citadine Clio. La marque impose sa marque (rire) sur des modèles de séries. Ces derniers vont mettre en avant l’exigence de la performance et du plaisir de conduire. En 2000, la Clio RS, basée sur la deuxième génération de la citadine, est la première à appliquer la philosophie de la branche sportive. La Française offre des performances proches de la Clio Williams dans une enveloppe plus discrète. Par la suite, les Renault Clio 3 et 4 bénéficieront elles aussi d’une version Renault Sport.

Les amateurs ont surtout en tête l’incroyable Renault Clio V6, sortie en même temps que la Clio 2 RS. Son V6 en position centrale arrière sort la bagatelle de 230 ch à la place des mioches qui pleurent sur la banquette arrière. Sa robe bodybuildée séduit et elle incarne le côté décalé de la branche sportive. Aussi rare que désirable, la côte de la Renault Clio s’envole.

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La Renault Mégane RS : l’apothéose

Les équipes de Renault Sport, vont monter en gamme avec la compacte de la marque. Pour la Mégane RS, les équipes partagent la même volonté de transmettre leur passion et leur quête de la performance que pour la Clio RS. Celle qui va mettre tout le monde d’accord est évidemment la Renault Mégane 3 RS, sorte de manifeste de ce qui est le meilleur entre les voitures de compétitions et les voitures de madame-monsieur-tous-le-monde.

La compacte prouve qu’elle a réuni le meilleur des mondes avec des solutions techniques reprises du monde de la compétition et du rallye. Grâce à l’enseignement de la marque dans la compétition, un nouveau type de cahier des charges a vu le jour. Pour la Mégane, le département sportif à imaginer LA voiture de compétition de série : suppression de la banquette arrière, vitres en plexi, échappements en titane, capot en carbone, etc. Ainsi, la première génération de Mégane RS bénéficie de quatre roues directrices sur toutes les versions, dont la radicale R26R.

« Cette auto a marqué pour nous le début d’une nouvelle ère. Le cahier des charges était simple : partir d’une Mégane 2 R.S. et la développer comme une voiture de compétition ! Nous avons donc supprimé la banquette arrière, mis des vitres en plexi, des échappements en titane, un capot en carbone, etc. »

Laurent Hurgon, à propos de la R26R
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La signature de Laurent Hurgon sur la Renault Mégane RS Ultime

Des records en série pour Renault Sport

Restons avec la Renault Mégane R26R, le missile est en partie développé sur le mythique circuit allemand du Nürburgring et ses 73 virages. Empruntant régulièrement la boucle du Nordschleife ou la voiture démontre ses qualités. Renault Sport y fait la plupart de ses tests sur les nombreux virages du circuit allemand, car il y a tous les types de virages : du plus lent au plus rapide. Il ne cesse de solliciter la voiture, les trains roulants et les éléments de carrosserie. Toute la voiture est ainsi sous la contrainte. La marque peut même se targuer de nombreux records dans la catégorie traction. Dont la première de cette belle série de victoires, sur le circuit du Nürburgring, est la Renault Mégane R26R.

En 2008, Vincent Bayle signe le premier meilleur temps pour Renault avec une Mégane R26R. Il sera remplacé par Laurent Hurgon qui fera toujours mieux, il s’adjuge trois meilleurs temps au volant d’une Mégane RS : en 2011 avec la Mégane 3 RS Trophy, en 2014 avec la Mégane 3 Trophy-R et 2019 avec la Mégane 4 Trophy-R. L’homme relate une aventure exceptionnelle et l’écoute entre les équipes de Renault Sport. Tous en symbiose pour un objectif commun : battre les précédents records. La marque remporte d’autres records sur pistes comme à Spa, en Belgique, ou à Suzuka, au Japon.

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La fin de Renault Sport, place à Alpine Cars

Toutes les bonnes choses ont une fin et Renault Sport Cars disparait le 1er mai 2021. Désormais la Renault Mégane RS est la dernière représentante d’une longue lignée et d’une tradition sportive chez Renault. Après la disparition de la Renault Clio RS 4 en 2018, la Renault Mégane 4 RS va elle aussi disparaitre. Pour fêter dignement la fin de sa carrière, la marque vient d’offrir un dernier baroud d’honneur avec la version Ultime. La voiture est un concentré du savoir-faire du département sportif de Renault avec le châssis Cup rabaissé, un train avant à pivots indépendants, les butées hydrauliques de compression et surtout le système 4Control à 4 roues directrices.

Elle est limitée à 1976 exemplaires, en clin d’œil à la date de création de Renault Sport, avec une plaque signée par Laurent Hurgon. La Mégane RS Ultime signe la fin d’une histoire prestigieuse et haute en couleur, mais le savoir-faire développé par la griffe RS ne disparait pas. Les équipes ont migré sous le pavillon Alpine Cars, la (re)naissance d’une autre histoire.

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Guillaume Pina

Passionné par l'automobile depuis tout petit, j'adore l'automobile ancienne, mais aussi les plus récentes. Je m'intéresse tout particulièrement au design des voitures, les anecdotes autour de leur conception et encore plus quand elles ont fait un flop !