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Voulu pour remplacer la mythique Porsche 911. Doté d’un V8 et d’une ligne de squale, la Porsche 928 sera la Citroën Dyane de la marque allemande : remplacée par celle qu’elle devait remplacer. Avec son moteur et sa ligne intemporelle, elle mérite qu’on s’y intéresse autant que sa grande soeur à moteur flat-six.

Porsche 928 : une voiture d’ingénieur

A l’aube des années 1970, Ernst Fuhrmann, patron de la marque allemande, ne croit plus au moteur arrière. La firme de Zuffenhausen réfléchit à une nouvelle sportive avec une remplaçante totalement différente. Les équipes planchent sur un coupé à moteur avant. Porsche en profite pour créer une GT qui vise principalement les USA.

Porsche constate que le vent tourne, la Porsche 911 fait partie du passé glorieux de la marque et qu’à l’aube des années 1970/1980. La marque doit se renouveler. Exit le flat-six, la marque veut se moderniser, en attendant la Porsche 924 qui doit populariser la marque. La firme allemande prépare son nouveau modèle phare. Pour plaire aux USA, c’est tout naturellement, que le constructeur mise sur un V8 pour les entrailles.

Porsche 928
Voulu comme la remplaçante de la mythique 911, la Porshce 928 ne va pas connaitre la même destiné

Adieu Porsche 911, bonjour Porsche 928

La nouvelle Porsche reçoit un nouveau moteur en alliage avec une répartition des masses presque parfaites, pour cela la boîte de vitesses est reculé sur l’essieu arrière. Pour rendre le châssis dynamique, on l’équipe d’un train arrière multibras et du principe des micro-braquages aux roues. L’essieu Weissach, du nom du centre technique qui conçoit le système. La vraie réussite n’est pas mécanique, mais la ligne sculpturale de la GT allemande.

C’est l’équipe de Tony Lapine, chef du design Porsche, qui signe la ligne surprenante de la Porsche 928. Surprenante à plus d’un titre avec son dessin fluide, lisse et son aérodynamique. Tout comme l’intégration inédite de bouclier en polycarbonate. L’inspiration de la ligne de la Porsche, vient du concept Bertone Testudo, de l’aveu même de Tony Lapine. Toute la face avant évoque la bestialité avec l’avant bas et les feux tournées vers le ciel. Malgré une ligne qui rappelle la Porsche 911, la ligne est moderne mais inscrite dans la décennie 70.

Comme toutes Porsche qui se respectent, la 928 ne rougit pas avec sa fiche technique face à une 911. La Porsche 928 est très aboutie techniquement avec son V8 de 4,5l de cylindrée à injection mécanique et ses 240ch. La vitesse maxi se situe à 230 km/h, subissant le poids de la GT qui s’établit à 1450 kg. L’entrain de la voiture en prend un coup, en étant bien inférieur à la 911. Pour la petite histoire, lors de l’essai de la voiture par l’Auto-Journal, les journalistes ne parviendront pas à dépasser les 217 km/h.

Porsche 928
L’arrière à été sous le feu des critiques, loin de l’élégance de la 911

Une Porsche moderne et bien dans son époque voire en avance

Revenons quelques instants en 2021. A l’heure actuelle, les vitres électriques, la climatisation, la boite à gants réfrigéré ou encore le régulateur de vitesse sont devenues des classiques de l’équipement automobile mais en 1977, c’est le futur. Tout l’équipement ultra moderne est à bord de l’allemande. Une offre peut-être trop riche, pour les amateurs de la marque.

Avec le surplus d’équipements, la Porsche 928, tient difficilement l’avantage face à la 911, plus abordable mais moins bien équipée. Un équipement qui ne parvient pas à compenser le prix de la bête : 174 500 F (soit environ 96 000€ actuels), ce qui l’a rend trop chère. Avec ces avancées technologiques, la Porsche 928 est élue voiture de l’année 1978, à la surprise générale pour une voiture de la catégorie GT. Malgré son glorieux titre les ventes ne décollent pas.

Pour sauver son modèle phare, la marque allemande lance en 1979, la 928 S avec un V8 qui atteint 300ch et la cylindrée revue à 4,7l. Ce n’est pas tout, puisque la 928 va évoluer à plusieurs reprises avec l’arrivée dès 1983 de la Porsche 928 S2. Grâce à l’adoption de l’injection électroniques le V8 passe la barre des 300ch et s’établit à 310ch. En 1985, la version américaine, canadienne et japonaise, gagne une nouvelle modification du moteur avec une cylindrée qui monte à 5l et 24 soupapes. Elle prend le nom de 928 S3.

GT plutôt que sportive

Patatra en 1986, les normes antipollution américaine devienne plus draconiennes, Porsche, s’adapte et revoit la motorisation, qui tombe à « seulement » 288ch. La mise à jour du bloc annonce aussi la Porsche 928 restylée, présenté la même année. La nouvelle Porsche européenne, prend le nom de 928 S4, elle s’offre une cure de puissance qui grimpe à 320ch et une pointe de 270 km/h.

La 928 est une bonne GT mais ce n’est pas assez pour Porsche, en 1987, la marque va la doter d’une piquante version Club Sport, allégée de 100kg avec un châssis aux petits oignons sans augmenter la puissance qui reste à 320ch. La Porsche 928 Club Sport va intégrer la gamme et devenir en 1988, GT mais au passage grossit avec une nouvelle augmentation de la puissance à 330ch.

Un intérieur propre à la décennie 1970

Bouquet finale

Approchant de la fin après 10 ans de carrière, la 928 va faire de la résistance car sa carrière continu au début des années 1990. La Porsche 928 S4 n’est plus que disponible qu’en boite automatique, dès 1992, la S4 et la GT sont remplacées par la GTS avec une ultime mise à jour du V8 à 5,4l de 350ch et au différentiel à pilotage électronique.

Le coup de grâce, arrive en 1996. La Porsche 928 quitte le marché dans l’ombre de celle qu’elle devait remplacer. Durant la longue carrière de la 968, la star de Zuffenhausen, une certaine 911 est renouvelé à deux reprises (1989, 1994). Au total, 60 977 exemplaires trouvent preneurs, un excellent chiffre au vue des débuts compliqués mais très en deçà de la 911.

La 928 est une réussite par sa ligne futuriste, tout comme par sa fiche technique. C’est une voiture d’une complexité folle dont l’entretien peut très vite devenir exorbitant. Si ce dernier est réalisé en temps et en heure, la 928 est une horloge suisse sinon… bonjour les dégâts ! Notez tout de même que le coup du remplacement de la distribution est de 2000€ mais la bonne nouvelle c’est que ce changement a lieu tout les 5 ans ou maximum 80 000 kilomètres.

La remplaçante remplacée

Une 928 qui n’a pas bougé depuis un moment, va subir quelques petits défauts de vieillissement comme de nombreux soucis électroniques. Les connecteurs se corrodent et subissent des dysfonctionnements difficiles à résoudre. Attention aux témoins lumineux qui seront un bon indicateur sur l’état de santé de votre allemande. A noter, que l’ordinateur de bord ou encore le boîtier électronique peut flancher et connaitre des ratés à l’allumage. On connait aussi des pannes liés au dessèchement du fluide des composants. Ce souci sera réglé avec une vidange des fluides.

Autre détail important : tester le fonctionnement des vitres et des sièges électriques, tout comme de la climatisation. Heureusement, la carrosserie est galvanisée et les ouvrants sont en aluminium.

Le facelift se reconnait surtout à l’arrière avec des feux redessinés

L’Avis des Cylindres :

Comme cité plus haut, la 928 à été produite à plus de 60 000 exemplaires. On retrouve pêle-mêle 17 521 4,5l, 11 320 S, 5684 S2, 5697 S3, 15700 S4, seulement 19 Club Sport, 2090 GT et 2904 GTS. Autant être clair tout de suite, la Club Sport est une licorne. Cependant, la GT allemande n’est pas la plus demandée en occasion et de ce fait, elle est plutôt abordable. Comptez 20 000€, pour une 928 avec 240ch… mais en boîte automatique et un kilométrage élevé. Pour une manuelle, compter 2000€ de plus.

Une S4 reste abordable avec un minimum de 25 000€ en boite automatique et 28 000€ en boîte manuelle. Une GTS boite automatique réclame 45 000€ et une boite mécanique une différence … de 20 000€. Au passage, les Club Sport et GTS sont les versions les plus prisées par les collectionneurs, autant choisir les versions S plus abordables pour s’offrir l’exclusivité Porsche.

Si vous avez toujours rêver de conduire une Porsche mais que la 911 est inaccessible pour votre budget, la 356 est trop ancienne pour vous ou que les Porsche 924 et 968 sont ne font pas assez Porsche, il vous reste la 928 et son puissant V8 qui a évolué au fil des millésimes.

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Guillaume Pina

Passionné par l'automobile depuis tout petit, j'adore l'automobile ancienne, mais aussi les plus récentes. Je m'intéresse tout particulièrement au design des voitures, les anecdotes autour de leur conception et encore plus quand elles ont fait un flop !