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Au côté du développement de la Fiat Uno, Giugiaro et Italdesign s’occupent de la création d’une version tricorps et d’un break. Destinée au marché brésilien, la nouvelle famille de berline du géant italien séduit sur des arguments de confort et d’habitabilité. Les carrières de la Fiat Duna, Elba, Premio et Penny se feront en Amérique du Sud, mais aussi en Europe.

Giugiaro, des dunes à Elba (enfin pas tout à fait)

La version brésilienne de la Fiat Uno a le droit à une version tricorps, une nouvelle fois conçu par les équipes d’ItalDesign. Le projet est lancé en mars 1982, quelques mois après le gel du design de la citadine italienne. La conception du projet se fait plutôt rapidement, car le dessin se fait à partir de… photo. Des photos reprises des maquettes de la Fiat Uno datant de 1980. Giugiaro, connu pour ses pratiques peu orthodoxes, en matière de conception, conçoit la Fiat Duna à partir de photomontage.

Mario Maioli, directeur du design Fiat, surveille de près l’évolution du projet. À l’été 1982, la Fiat Duna voit son design gelé. Les optiques avant et arrière, les boucliers, la ceinture de caisse et les bas de caisse se différencient de la Uno. Au mois de novembre 1982, le break Weekend qui passe entre les mains d’Italdesign. Pour la conception le prototype voit son arrière réalisé en bois et epowood et monté directement sur une Uno de série. L’intérieur de la Fiat Duna et Weekend est confié au designer Rodolfo Bonetto.

Fiat Duna
Discret mais si on regarde attentivement l’arrière, on remarque la malle ajoutée

La Fiat Elba se triple

Une fois nos véhicules validés, les dénominations sont choisies et c’est encore une logique Fiat qui s’applique : la berline prend le nom d’Elba au Brésil et Premio en Argentine, pour nous européen, la berline prend le nom de Duna. Le break prend le nom de Fiat Elba Weekend pour l’Amérique de Sud et Duna SW pour l’Europe. Et ce n’est pas fini : la version utilitaire 3 portes, en Europe, prend le nom de Penny.

La famille Fiat Elba/Premio arrive sur le marché sud-américain en avril 1985. D’abord au Brésil après quelques modifications pour le réseau routier local. L’Italienne prend la suite de la Fiat 147 Oggi, elle aussi à malle arrière. L’Elba arrive en mars 1989 en Argentine où elle sera également fabriquée. La première version apparait comme un coupé avec deux portes et la malle, sous le nom d’Elba, un peu plus tard arrive la version 4 portes suivies du break. La version Weekend brésilienne rejoint l’Europe.

Le succès est immédiat pour la nouvelle famille de la marque italienne, au point où toutes les versions de la 147 disparaissent. En mars 1986, le dernier représentant break de la 147, le Panorama, cède sa place au break Weekend.

L’alcool c’est le moteur qui le boit

La carburation E10, à base de sucre de canne, historiquement très ancrée, en Amérique du Sud, se retrouve sous le capot des Fiat. Dès le lancement l’Italienne propose deux versions E10 : un 1.3l et un 1.5l essence/alcool ainsi que deux diesels 1.3 et 1.7l pour le marché argentin. Malheureusement, je n’ai pas trouvé les puissances, si quelqu’un les connaît qu’il n’hésite pas. La Fiat Elba/Premio innove puisqu’elle est la première voiture vendue au Brésil avec un ordinateur de bord de série.

Fiat Duna

De la Fiat Elba à la Fiat Duna

En 1986, Fiat entend les soupirs des conducteurs européens qui regrettent la disparition de la Fiat 128. Ni une, ni deux, Fiat ramène d’Amérique du Sud le duo Premio/Elba qui prend le nom de Fiat Duna en Europe. La berline arrive du contient sud-américain, en version 4 portes et break. Malheureusement, la berline va faire un flop en partie dû à sa mauvaise qualité de construction, qui ne correspond pas aux standards européens. Par contre, en mars 1987, la version break Elba Weekend débarque en Europe. La Duna SW connait un plus grand succès grâce à sa soute. Fun fact, la Duna SW ne sera jamais proposée en conduite à droite au contraire de son pendant utilitaire : la Penny.

La Penny reprend la configuration de la Fiat Duna SW 3 portes et complètement tôlés. Sur les marchés du Commonwealth, la Penny devient.. La Cityvan. De la famille Duna/Elba/Premio, la Penny est à la seule à être proposé en conduite droite. Chose encore plus surprenante, la Penny, bien que construit au Brésil, elle ne foulera jamais ses roues là-bas de crainte de cannibaliser le Fiat Fiorino. Lui-même déjà cannibalisé par la version break de l’Elba, moins cher. En 1989, la filiale argentine, débute la fabrication de la famille Duna et retravaille les finitions intérieures qui montent en gamme.

Fait Duna
En 1993, l’heure du repoudrage

Les chaises musicales – spécial patronyme

En juillet 1991, patatras ! La famille Duna quitte le catalogue Fiat pour rejoindre celui d’Innocenti, filiale du groupe Fiat. En passant chez Innoncenti, la Fiat Duna devient… L’Innocenti Elba. En 1994, La Fiat Duna Oh pardon Innocenti Elba quitte l’Europe avec l’arrivée de la Fiat Punto, remplaçante de la Fiat Uno. La famille Elba continue sa carrière en devant en 1997au Brésil. Jusqu’en 1999 en Argentine sous le nom de… Fiat Duna. Ce jeu de chaise musicale spécial patronyme prend fin en 1999 avec l’arrivée de la nouvelle Fiat Palio. Les derniers exemplaires de la Duna rejoignent leur propriétaire début 2000.

GALERIE

VIDEO

Via, Car Design Archives, Stellantis

Guillaume Pina

Passionné par l'automobile depuis tout petit, j'adore l'automobile ancienne, mais aussi les plus récentes. Je m'intéresse tout particulièrement au design des voitures, les anecdotes autour de leur conception et encore plus quand elles ont fait un flop !