En 2002, alors que le tube de l’été n’était nul autre que Jenifer et son titre « Au Soleil », chez Peugeot, on termine la conception d’un cabriolet d’un nouveau genre : la Peugeot 307 CC. Les coupé-cabriolets apparus avec la Mercedes SLK et popularisés par la Peugeot 206 CC permettent au lion de proposer un nouveau format de cabriolet. Avec la 307, Peugeot décide ne pas choisir la remplaçante de la 306 Cabriolet : elle sera cabriolet et coupé. Surtout, par rapport à la 206, on peut profiter à quatre du grand air.
Avec la Peugeot 307 CC, on veut une voiture coup de cœur
La Peugeot 307 CC apparaît en octobre 2002 sous la forme d’un charmant concept-car lors du Salon de l’automobile de Paris, face au concept Sésame. Le concept dans sa robe rouge annonce à 95 % la forme finale du coupé-cabriolet. C’est durant le salon de Genève 2003 que la version définitive prend son premier bain de foule et apparaît sur les routes au début de l’été 2003. Le concept du coupé-cabriolet s’agrandit et s’étend à tous les constructeurs. Par ailleurs, Peugeot coupe l’herbe sous le pied à Renault ou encore Ford.
La lionne souhaite réitérer le succès de la 206 CC, mais avec 4 places. Dans une période où les cabriolets ont encore du succès, les constructeurs rivalisent d’ingéniosité pour offrir des modèles plus complets. Peugeot compte sur son habitabilité et son style pour séduire, quand Renault joue la carte de la luminosité avec une voiture au système avec toit vitré panoramique. Toutefois, la 307 CC joue la carte de la famille, du coupé et du sport. La marque sochalinne préfère miser sur le coup de cœur avec une ligne séduisante et un style un peu à l’américaine du moins pour l’arrière.
Un design soigné
Bon… la face avant est connue et reconnue avec son style. Le dessin se modifie plus profondément au niveau du profil et de l’arrière. La 307 s’étire pour offrir assez d’espace à ses occupants, leurs bagages mais aussi le toit rétractable. La malle arrière, plutôt imposante, permet de distinguer la 307 CC de ses autres sœurs. Les feux sont inédits et reprend la technologie à diodes. Le bouclier laisse apparaître une jolie sortie d’échappement chromée. La malle se montre peu élégante avec son porte-à-faux plus long de 14 cm que la berline. Heureusement, selon les versions (dont le 2.0l de 180ch), la 307 CC reçoit des jantes alu 17 pouces qui remplissent les roues et allègent la ligne.
Avec les années et depuis son lancement, j’ai toujours trouvé un certains charme à la 307 en cabriolet comme en coupé. Qu’elle soit coupé ou cabriolet, la Peugeot 307 CC possède une ligne dynamique malgré l’obligation pour les designers et les ingénieurs d’intégrer de manière élégante le gros volume du toit en dur. Peugeot a appris de ses erreurs avec la Peugeot 206 CC et réalise un coffre plus spacieux. Le volume du coffre varie selon la configuration de 204L en cabriolet à 350L en coupé (tout de même 2L de plus que sur l’actuelle 308, oups…). Avant la venue de la Megane Cabriolet, la 307 CC pouvait alors se vanter de sa surface vitrée qui atteint les 2,61m².
Par rapport à sa petite sœur, la compacte sochalienne conserve une vraie roue de secours au fond de la malle, en lieu et place de la bombe anti-crevaison. Le toit ouvrant en deux parties se déverrouille et se replie automatiquement en seulement 25 secondes pour transformer la 307 en cabriolet. Pour le mécanisme, ce n’est pas Heuliez qui fournit les modules mais l’allemand CTS (Car Top System) qui fournit déjà Mercedes pour le SL et le SLK.
Un intérieur plus raffiné
À bord, l’expérience commence à l’ouverture de la porte avec la vitre qui s’abaisse automatique de quelques centimètres, grâce à un capteur capacitif. L’effet fait son effet et la roue tourne, tourne. La Peugeot 307 CC offre un supplément que n’a pas la 206 CC : deux vraies places arrière. Certes, l’espace à l’arrière permet un meilleur confort, mais pour les plus grands gabarit l’espace reste compté. Les places arrière subissent principalement les remous inexistants à l’avant. Toutefois, Peugeot y apporte un mobilier à l’aspect plus soigné que sur la berline. Le tableau de bord est intégralement repris de la berline, à l’exception des cadrans à son blanc plus chics, et d’une finition plus soignée. Le levier de vitesse et les pédales ajourées sont en imitation chrome. La version 180ch reçoit un pédalier en aluminium. Plus cossu, le coupé-cabriolet se veut aussi plus luxueux : une sorte d’invitation au voyage au long court. De base, la sellerie mêle tissu et cuir avec un volant trois branches recouvert de cuir, et, en option, l’on peut choisir le cuir intégral en quatre teintes qui se retrouve également sur le mobilier. C’est sans oublier le rétroviseur central photosensible qui s’adapte à la luminosité contre l’éblouissement.
L’équipement monte en gamme avec une dotation complète dès l’entrée de gamme. Le haut de gamme doté du moteur 180ch offre même une dotation très complète avec l’alarme et la condamnation des ouvrants, l’ESP, ABS, ASR, les rétroviseurs rabattables électriquement, l’aide au freinage d’urgence, les radars de recul, 4 airbags, la climatisation automatique et bien d’autres. Question sécurités active et passive, les versions hautes n’ont pas à rougir avec les arceaux déplorables automatiquement en cas de retournement. La voiture se veut haut de gamme et Peugeot veut qu’on le sache. À 28 300 € (37 513 € actuels), la 307 CC séduit les acheteurs avec son équipement et son prix compétitif.
Sous le capot… c’est pas fou-fou
Avec sa vocation mondiale, la famille 307 est vendue dans 134 pays. Tout comme la berline, la 307 CC reçoit trois blocs : deux essence et un diesel. L’unique bloc 2.0l quatre cylindres diesel développe 90ch, tandis que les bloc essences sont plus intéressants avec un 2.0l 110 et un 2.0l 138ch. En 2004, la palette des moteurs évolues. Un nouveau moteur essence 90ch apparaît, tandis que le 2.0l 110ch est remplacé par un 1.6l de 110ch (le même que sur la C3 Pluriel). Le 2.0l de 138ch laisse également sa place à un nouveau 2.0l de 136ch. Le bloc le plus puissant est un 2.0l 16 soupapes de 180ch. L’entrée de gamme devient la finition XR Line.
Si la marque modifie aussi rapidement la gamme moteur, c’est qu’il y a une raison : de nombreux propriétaires rencontrent des soucis de fiabilité. Les blocs essence subissent un défaut de conception du volant moteur bi-masse qui empêche le bon fonctionnement de l’embrayage. Le 136ch diesel, doté d’un turbo, connaît des soucis de casse turbo. Ce seront là des soucis qui nuiront à la carrière de la 307, que Peugeot tente par tous les moyens de corriger, la famille 307 étant celle des modèles les plus vendus de la marque. Pour le reste, les transmissions passent par des boîttes 5 rapports manuelles ou séquentielles Tiptronic-System Porsche à 4 vitesses. La BVA propose 2 modes de conduites : le mode « auto-actif », s’adaptant automatiquement au mode de conduite, et le mode « séquentiel », qui permet de sélectionner les rapports, sans embrayer.
Du côté des finitions, la marque ratisse large avec sept finitions : XR Présence, XS, XT, XS Premium, XT Premium et enfin XSi. Quelques mois plus tard, la gamme s’étend par le bas avec la XR. La même année, la Peugeot 307 WRC s’impose en rallye avec à son volant Marcus Grönholm. Peugeot commercialise également la Peugeot 307 CC Griffe, très loin de l’esprit de la 205 GTI, le coupé-cabriolet optant pour la carte du raffinement.
Tradition Peugeot oblige, le châssis se montre aux petits oignons avec un vrai plaisir de conduite. La Peugeot 307 se montre sûre avec un comportement routier dynamique et rassurant. Le train avant adopte des jambes de force de type Mac Pherson, avec des triangles en acier forgé, une barre antidevers pleines et des amortisseurs à clapets pressurisés. Le train arrière se dote de traverse réformable renforcée. La lionne peut se permettre d’être à la fois le cruising mais aussi un peu de sportivité avec un poids maîtrisé (1 500 kg selon les versions).
Evolution de gamme
En 2005, Peugeot redessine la phase avant avec un nouveau regard et une nouvelle calandre plus béante. La gamme n’évoluera plus du tout en attendant la venue de la première génération de la 308 et sa remplaçante. En 2007, la gamme du CC est simplifiée avec l’arrivée de la 308. Puis, la 307 CC disparaît en 2008 avec la commercialisation de la nouvelle 308 CC. Sur les 3 600 000 exemplaires de 307 produits, la version 307 CC représente à elle toute seule un peu plus de 160 000 exemplaires.
L’Avis des Cylindres :
La Peugeot 307 CC, malgré des défauts de jeunesse, se montre aujourd’hui fiable. Il faudra bien vérifier les joints du toit et le fonctionnement de ce dernier. Pour le reste, la 307 ne pose aucun soucis et elle reste un moyen de se faire plaisir en toute saison avec une voiture polyvalente pour pas trop cher.
On trouve des 307 CC à tous les tarifs. En mauvais état et très fortement kilométré, la 307 se trouve dès 1 000 €. On vous conseillera plutôt un modèle 110ch avec plus de 250 000 kilomètres pour 3 500 €. Sous les 150 000 kilomètres, une 307 CC (toutes motorisations confondues) demande 3 990 €. Entre 100 000 et 150 000 kilomètres, les prix atteignent les 4 990 €. Sous les 100 000 kilomètres, on trouve des exemplaires en phase 2 et même en phase 1 pour 5 000 € (autant les choisir car les motorisations n’ont pas connu d’avaries particulières). Un bel exemplaires avec le pack cuir intégral semble entre une sorte de graal avec le 180ch. Il faudra bien fouiller entre les poubelles.
GALERIE
VIDEO
Via My307.com, Peugeot, Caradisiac
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