Avec le Suzuki Vitara, la marque japonaise ouvre une nouvelle voie au sein de sa gamme. La marque a acquis un certain savoir-faire dans les petits baroudeurs simples et fiables. Après le succès des Samurai et puis du Jimmy, les Japonais ont l’intuition d’un modèle qui fait le lien entre 4×4 et berline. La réponse arrive en 1988 avec le petit 4×4 qui annonce la folie des SUV.
Le Suzuki Vitara est un 4×4 de ville
Suzuki rime depuis très longtemps dans l’industrie automobile avec les 4×4 robustes, mais accessibles. La marque a bâti sa réputation sur le SJ10/LS10, SJ410, Samurai, Santana, etc. Au début des années 1980, le japonais remarque un vide entre les petits 4×4 purs et dure et les 4×4 plutôt haut de gamme comme les Mercedes Classe G, Range Rover ou encore le Mitsubishi Pajero. Il n’y a aucun véhicule entre les deux. La marque part de ce constat pour combler le vide et développe un petit 4×4 urbain, économique et qui offre un maximum de confort.
Suzuki s’engouffre dans cette faille avec l’arrivée en 1988 sur le marché japonais de l’Escudo et ailleurs sous le nom de Vitara. Le petit véhicule 3 portes offre deux configurations aux choix : toit en tôle ou hard top. Le style du petit SUV (appelons-le ainsi) reprend les éléments d’un 4×4 avec ses garde-boues, sa garde au sol, roues de secours sur la porte arrière et des proportions élégantes et sophistiquées. À l’intérieur, la marque mise sur la simplicité : c’est avenant, propre et sans fioritures qui accueille quatre passagers confortablement. Le Vitara offre même la direction assistée ! Un concept de 4×4 urbain qui donnera des idées à Toyota avec un certain… Rav 4 à la philosophie similaire.
Une technique traditionnelle pour le Vitara
Le Suzuki Vitara reste fidèle à une architecture qui a fait ses preuves en tout-terrain avec son châssis échelle. Du côté de la suspension, la marque mise sur de l’inédit ; roues indépendantes type McPherson à l’avant et essieu arrière à triangle central avec bras tirés avec des ressorts hélicoïdaux. Il permet ainsi du franchissement et du confort. Le petit Vitara offre des empattements courts qui lui permet quelques échappées belles hors des sentiers battus. De plus, le japonais est léger (1200kg) et se montre économique grâce à sa longueur de 3,62m.
Sous le capot, le Vitara propose un 4 cylindres essence de 74ch. Puis en 1991 la puissance grimpe à 80ch avec une injection multipoints. Avec l’arrivée de la version 5 portes, une motorisation 16 soupapes de 95ch s’ajoute, d’origine Mazda. En 1995, la gamme reçoit même le renfort d’un V6 de 2,0l de 134ch. Quelques mois plus tard arrive un 4 cylindres turbodiesel d’origine PSA de 79ch. Un second diesel atmosphérique est proposé avec une puissance de 68ch. Finalement, la marque fait le ménage et remplace les diesels par un seul 2,0l HDI de 87ch. L’année 1997 signe l’arrivée d’un autre moteur tout en aluminium de 2,0l de 95ch. Dans le même temps, le V6 voit sa cylindrée passée à 2,5l sans augmentation de vitesse.
Le Suzuki Vitara 5 portes encore plus polyvalent
Alors que le succès du premier Vitara se confirme au fil des mois, la marque au S propose dès 1991 une version 5 portes. Seul l’empattement évolue avec la longueur qui atteint 4,03m. Le design de la version 5 porte mise plus sur l’utilitaire que sur l’élégance… Malgré un design d’armoire normande, la version longue du Vitara rencontre elle aussi le succès. D’ailleurs en 1995, le Suz’ évolue avec l’adoption d’un dessin plus agressif avec une nouvelle calandre, un nouveau pare-chocs et l’apparition d’un garde-boue. Le restylage apporte aussi la possibilité d’opter pour des bas de caisse noire ou argentée, alors à la mode.
En 1996, surement grisé par le succès du Vitara et surtout en réponse face au Toyota Rav 4. Suzuki après une soirée bien arrosée décide d’être la marque japonaise qui défriche de nouveaux segments. Les Japonais dévoilent l’improbable, mais bancale Suzuki X90, qui repose sur la base du Vitara 4×4, en réponse au Rav 4. Finalement, après un an de commercialisation d’échec, le véhicule est retiré de la vente.
Approchant de la fin de carrière, le Vitara revoit sa palette moteur (voir plus haut), la gamme est pléthorique entre le 3 portes, le 3 portes à hard top et la 5 portes et son option toile souple pour le transformer en découvrable. Le Suzuki Vitara disparait en 1998, laissant la place à un nouveau Vitara et Grand Vitara. En dix ans de carrière, le Vitara s’écoule à un peu plus d’un million d’exemplaires.
Le Suzuki Vitara à travers le monde
Petit aparté, dans le monde le Suzuki devient Escudo, mais aussi Santana ou Sidekick (pour le cabriolet). Aux États-Unis, il est rebadgé sous les marques de GM : Chevrolet Tracker, Pontiac Sunrunner et Geo Tracker. Au japon, le Suzuki devient… Le Mazda Proceed Levante ou Asuna Sunrunner.
L’Avis des Cylindres :
Le Suzuki Vitara est finalement increvable, au point où l’on trouve de nombreux exemplaires sur le marché de la seconde main. Preuve de la fiabilité du japonais. Peu de chose à dire mise à part la rouille qui perfore le châssis, mais aussi le plancher, surtout pour un véhicule fait pour grimper aux arbres. Les moteurs sont fiables et d’ailleurs en France, on trouve de nombreux modèles en diesel.
On trouve de nombreux exemplaires sous les 50 000 kilomètres pour 3800€. Les versions 5 portes sont les plus kilométrés avec pas mal de modèles à 150 000 kilomètres et plus pour 2 500€ et les moins kilométrés pour 5 000€. La version collector ou la plus demandée reste la version cabriolet qui peut facilement demander entre 5 000€ à 100 000 kilomètres contre près de 8 000€ pour les plus beaux exemplaires.
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