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Peugeot fait partie de ces constructeurs qui ont eu la brillante idée de collaborer avec les carrossiers, tel que Pininfarina. Une collaboration longue qui s’étend sur plusieurs décennies. L’avant dernier projet en est l’apothéose du travail commun : la Peugeot 406 Coupé.

Une berline discrète, un coupé de bon goût

Si je vous demande de qualifier la Peugeot 406 berline, vous allez m’avouer qu’elle ne vous a pas marquer. Son dessin réussi est plutôt sobre et discret, son look de bonne berline de province fait le boulot. Ne chercher pas d’exubérance à l’intérieur, même combat pour la planche de bord, réussi mais sans excès.

Depuis la disparition de la Peugeot 504 coupé, la marque au lion, n’avait plus de coupé dans sa gamme. On pense immédiatement à la Peugeot 405 coupé, proposé par Heuliez et qui sera sans suite. Dans la grande tradition des coupés Peugeot. La 406 coupé est la digne héritière d’une lignée née dans les années 1930.

Peugeot 406 coupé
Crédit image : Car Design Archives

Un lourd héritage à porter

Les années 1990, est une période qui bouge et qui ose, des carrosseries naissent et d’autres réapparaissent : comme les coupés. Disparu dans les années 1980, les coupés connaissent un engouement important. Pour le constructeur au lion c’est une carrosserie qui a toujours répondu présent depuis la 203, jusqu’à la 504 coupé disparu en 1983. Autant dire qu’un coupé dans la gamme Peugeot était attendue.

Depuis 1955, Peugeot travaille de concert avec le carrossier Pininfarina et c’est tout naturellement vers l’italien que Peugeot se tourne à nouveau pour la Peugeot 406 coupé. Avant même la mise en concours du bureau de style interne et Pininfarina, Gérard Welter, abdique en prétextant une surcharge de travail de ses équipes. Le directeur du style se doutait qu’il aurait été perdant face au savoir-faire de Pininfarina.

On parle aussi de l’agacement de G. Welter qui tenait pour acquis le projet de l’italien, qui ne risquait pas de se louper, du fait que le coupé serait forcément construit dans les usines de Grugliasco et San Giorgio Canavese et Italie. Les attentes de la future Peugeot 406 coupé sont grandes aussi bien du côté de Peugeot, de Pininfarina et des clients.

Peugeot 406 Coupé

Une montée en gamme pour la Peugeot 406 coupé

En 1992, Pininfarina, propose plusieurs dessins à Peugeot et c’est le projet du designer Davide Arcangeli qui sont choisis. Le style de la Peugeot 406 coupé est figé dès 1994.

Développer en même temps que la berline, la 406 coupé avance rapidement, les choix technologiques sont faits : c’est une traction, les trains roulants sont soignés avec un essieu arrière multibras, les qualités routières typé confort séduisent le publique.

En 1995, la berline apparaît, le succès est immédiat. Peugeot a mis la barre très haut pour la 406, avec une finition soignée, qui n’a rien à envier au premium allemand qui monte en gamme dans cette période. Le rôle de la 406 est de faire oublier le lancement catastrophique de la Peugeot 605 et ses ennuis de jeunesse. La seule faiblesse de la 406 sont ses moteurs légèrement en retrait et des tarifs salés.

Peugeot 406 coupé

Le petit coupé des nineties

Un an après le lancement de la 406 berline, Peugeot présente pendant le salon de Paris 1996 la 406 coupé. Sa ligne est d’une grande pureté, teinté d’une élégance toute l’italienne et d’un dessin équilibré. La 406 coupé à un atout de taille : son habitabilité pour un véhicule de ce type.

Sous sa carrosserie, les voies sont élargies, tout comme l’assiette diminué et la possibilité d’amortissement piloté en option. Pininfarina fait le choix de ne pas peintre les rétroviseurs de la teinte de la carrosserie mais de les assombrir afin de les rendre invisibles.

Le nouveau coupé est encensé par la presse et gagne plusieurs titres pour son design et ses qualités.  Coupé piu Bello del Mondo 1997 au Triennale de Milan, Car Design Award 1997 ou encore Plus Belle Voiture de l’Année 1998. Signalons aussi qu’un sondage réalisé pour Auto Live révèle que la 406 coupé est la voiture de rêve N°1 devant la BMW Z8 ou encore Ferrari 456 GT etc.

Petite originalité, les montants arrière, la lunette est incrustée et non pas affleurante.

Sous le capot, la 406 coupé montre les particularités d’une époque qui nous semble lointaine. On retrouve tout d’abord un 4 cylindres de 2.0l 16 soupapes essence de 135 ch qui évoluera à 138 ch au cours de la carrière de la 406 coupé. Une unique offre diesel avec un 2.0l HDI 16 soupapes de 136 ch. Comble du raffinement, sous le capot la possibilité d’opter pour un V6 3.0l de 194 ch.

Tous les modèles sont équipés d’une boite manuelle 5 rapports et bénéficie d’une offre automatique… à 4 vitesses. Impensable à l’heure où l’on atteint les BVA à 10 rapports.

Peugeot 406 coupé

Plus GT qu’ultra sportive

C’est avec le V6 que la française se montre en véritable GT. Si la ligne est sportive, la 406 Coupé n’est pas vraiment une vraie sportive. A son lancement on reprochera à la Peugeot 406 coupé sa planche de bord intégralement reprise de la berline. Un léger manque de sportivité mais qu’importe puisque Peugeot remplit ses objectifs et le carnet de commande est pleins. La voiture profite d’un tarif bien placé, d’un excellent confort et dans la plus pure tradition Peugeot. De plus le comportement routier est excellent.

Comme évoqué plus haut, en 2001, Peugeot pari que l’on peut vendre un coupé avec un moteur diesel et pas avec n’importe quel diesel. En plein lancement des nouveaux moteurs HDi sur la gamme 406 berline et break dès 1998. C’est ainsi que la 406 coupé hérite du plus gros moteur du constructeur : un 2.2l HDI de 136 ch. Horreur chez les puristes ! Le diesel est mal vu auprès des amateurs de coupé essence. Pourtant cette alliance séduire et même relancer les ventes grâce au succès du diesel à cet époque et par de faible consommation.

Dès 1999, le cap des 50 000 exemplaires est atteint. Signe qu’une française haut-de-gamme et se vendre (coucou DS Automobiles). La même année, la 406 coupé à le droit à un tableau de bord revue légèrement. Un nouvel ordinateur, des cadrans cerclés de chrome, un airbag passager rendu invisible sur le haut du tableau de bord et un nouveau circuit électrique partiellement multiplexé. En 2000, le V6 évolue et atteint les 210 ch !

Peugeot 406 coupé
En mai 2003, le drame arriva, Pininfarina redessine l’avant de la 406 coupé

Un facelift agressif

En mai 2003, le drame arriva, Pininfarina redessine l’avant de la 406 coupé. A la place d’un léger coup de crayon, l’italien massacre littéralement l’avant félin et élégant pour un regard agressif et une calandre béante. Ce choix a été opéré après les nouvelles directives européennes concernant les chocs piétons. Pininfarina en profite pour faire correspondre la 406 coupé aux évolutions du style de la marque française. Faisant aussi référence à la Ferrari 612 Scaglietti et annonçant la future famille 407.

Des séries limitées à collectionner

Si le cœur vous en dit, plusieurs séries limitées ont jalonnés la vie commerciale, la première : la version Griffe. Apparue en avril 2003, cette série est extrêmement rare et non numéro, n’a été produits qu’à 835 exemplaires. Sa seule originalité ? Uniquement disponible en gris Hadès, gris Thallium et noir Granit. Moins rare car produite à 2 597 exemplaires, la Sport ou Black&Silver selon les marchés, apparait en 2002, elle offre une sellerie semi-cuir/Chess et des jantes Nautilus et des poignées de portes aluminium.

En fin de carrière, la 406 coupé supprime toutes ses finitions et ne conserve que la version Ultima Edizione, numérotée à 2000 exemplaires, elle clôture la carrière du modèle. Elle arrive en mai 2004, avec de nombreux équipements de série. Officiellement il y a eu 2097 Ultima Edizione. Même si la dernière version de la 406 coupé, route écarlate doté d’un 2.2l HDI est numéroté 2107.

Notre coup de cœur : C’est la première série limitée apparu en octobre 2000 : la Settant’anni. Elle fête les 70 ans de Pininfarina. Elle bénéficie d’un habillage exclusif et des dernières évolutions techniques de Peugeot. L’intérieur bénéficie d’un cuir blanc Settant et bleu Hyperion ou d’un cuir Alean et Gris Hades.

Sur les appuie-têtes sont brodé du logo de l’italien, tout comme d’inserts loupe de noyer sur le tableau de bord et d’une plaque numérotée. Elle gagne les nouvelles jantes Nautilus bi-tons et un ensemble de bagagerie en cuir. Sous le capot la Settant’anni se déguste uniquement avec le V6 de 210 ch en boite manuelle ou automatique. Sur les 1200 initialement prévues le succès est tel que la marque en produit 105 exemplaires de plus qui porte la production de la série limitée à 1305 modèles.

Peugeot 406 coupé

L’Avis des Cylindres :

Le succès de la Peugeot 406 coupé est immense, l’objectif de production était de 70 000, elle s’écoulera à 107 000 exemplaires. Trouvé la perle rare ce fait facilement, dès 1500€ pour un exemplaire avec un budget rénovation et approchant des 200 000 km voire l’ayant dépassé. Passer les 3 000€ on commence à trouver la première série d’avant 2000 en bonne état avec 150 000 kilomètres minimum. Les V6 débutent à 4000€ avec 100/150 000 kilomètres. Tandis que tous les exemplaires en 4 cylindres à moins de 100 000 kilomètres se situent aux alentours de 7000€. Attention la cote monte ! Le V6 à moins de 100 000 kilomètres tourne à environ 9 000€.

Attention si vous souhaitez une version Settant’anni, il faudra mettre le budget et comptez 14 000€ et 16000€ pour la moins chère avec moins de 100 000 kilomètres. Alors que les autres versions s’alignent sur le prix des autres versions.

Côté fiabilité, pas de gros soucis, la Peugeot 406 coupé est fiable. Quelques exemplaires du début de carrière ont connu quelques soucis de bobines défectueuse sur les V6 et de la distribution sur le diesel depuis résolus. Comme toujours attention à la rouille et à l’état générale du véhicule. Mentions spéciales pour la carrosserie qui se révèle être chère à remplacer. En 2005, le coupé 407 prend la succession de la 406 coupé, mais avec son ligne lourde et son léger surpoids, la marque se passe surtout de Pininfarina pour la concevoir et c’est l’échec et la fin de la lignée des grands coupés chez Peugeot.

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Guillaume Pina

Passionné par l'automobile depuis tout petit, j'adore l'automobile ancienne, mais aussi les plus récentes. Je m'intéresse tout particulièrement au design des voitures, les anecdotes autour de leur conception et encore plus quand elles ont fait un flop !