Le projet M24, démarre en 1977 et deviendra la Peugeot 205 en 1983. La berline est pleine de charmes et de qualité. La Peugeot 205 GTI voit le jour en mars 1984 avec son « petit » 1.6l 105 ch talentueux, mais manquant de peps face à la concurrence. Heureusement, la marque au lion va réagir avec les versions 115 et 130ch. Le lion rugit et la GTI va rentrer dans le rang des légendes.
Le constructeur qui sort ses griffes
Au début des années 1980, Peugeot n’est pas en grande forme. La gamme est complète et fiable, mais trop classique et surtout vieillissante. La marque est au bord du gouffre sans avoir de réelle produit à succès. La Peugeot 104 trop bourgeoise est délaissée par le public pour la Renault 5. De plus, à la fin de la décennie précédente, la marque a racheté Citroën et surtout bien embêté par le rachat du groupe Chrysler Europe, qui vide les finances.
Face à cette situation, pas très agréable, la marque cherche une solution pour s’en sortir. Heureusement en 1977, Peugeot planche sur celle qui va sortir la marque du bourbier : la Peugeot 205. Peugeot sait qu’il manque à la voiture un peu d’image. Peugeot Sport va concocter une 205 Rallye, la Turbo 16, menée par Jean Todt et la faire triompher, dans le groupe B. Il faut désormais à Peugeot un modèle qui peut aller chercher la Volkswagen Golf GTI. La 205 GTI est saluée par la presse et les passionnés par son homogénéité, ses performances et sa vivacité. La lionne a pour elle un look agressif, un réseau Peugeot qui bénéficie d’une bonne image et surtout l’argument prix. Au fil des millésimes, la concurrence réagit et Peugeot répond aussitôt à la concurrence, comme avec la 205 GTI 1.9.
La 205 GTI se base sur la 205 3 portes, avec une classique structure à coque autoporteuse en acier. On retrouve pour le train avant des roues indépendantes de type McPherson avec des ressorts hélicoïdaux et des amortisseurs hydrauliques. En outre, l’arrière a toujours des roues indépendantes mais les trains sont à bras tirés. Des barres de torsion transversales et des amortisseurs hydrauliques complètent la technique.
La Peugeot 205 GTI vieillit la Golf GTI
La Peugeot 205 apparait en janvier 1983 et les premiers exemplaires sont livrés dans la foulée. La version GTI ne va pas se faire attendre, elle débarque le 1er mars 1984. Sous le capot la lionne est d’abord disponible en version 1.6l de 105ch avec le moteur XU5J. Dès son lancement la Française fait une bonne impression. Elle concurrence rapidement la Volkswagen Golf GTI, désormais moins bien équipée et vieillissante. Quand la Golf est équipée de jantes tôles, la 205 GTI possède des jantes alu 14 pouces de série faisant écho à la Peugeot 205 Turbo 16. La GTI 1.9 130ch se paie le luxe d’atteindre la V/max de 205 km/h, rien que ça.
Esthétiquement la sportive sochalienne, gagne des élargisseurs d’ailes, des baguettes et des pare-chocs avec un liseré rouge. A l’avant, apparaissent de série des phares antibrouillards, des badges « 1.6l » et GTI sont ajoutés sur les montants de custode arrière ‘pis c’est tout. Côté technique, la citadine reçoit des freins à disques ventilés à l’avant et des tambours à l’arrière, des sièges baquets en tissu et la fameuse et caractéristique moquette rouge. En option, la 205 GTI propose des vitres électriques.
La GTI française est un succès
Les ventes décollent immédiatement et la Française va rapidement rencontrer la deuxième génération de Volkswagen Golf GTI mais aussi la Renault SuperCinq GT Turbo et la Fiat Uno Turbo i.e. Alors que la seconde moitié des années 1980 goûte aux motorisations turbo, étrangement la Peugeot en fera l’impasse. Moderne, la lionne mise plutôt sur du solide et du traditionnel avec des moteurs 4 cylindres qui feront le bonheur des conducteurs. En 1986, les ingénieurs de Peugeot Sport décident de répondre à la Supercinq et ses 115ch. En effet, la 205 GTI est désormais proposée en version 115ch puis dès la fin de l’année en 1.9l 130ch. Remisant la Supercing GT Turbo et mettant la pâtée à la Uno Turbo i.e et ses 118ch. Pour l’histoire, la 205 GTI fut la voiture préférée des indépendantistes corses qui appréciaient sa puissance et sa maniabilité, on peut être méchant et avoir bon goût.
Le kit PTS
Face au succès de la sportive, la branche Peugeot Sport (ou Peugeot Talbot Sport), propose le kit PTS pour 15 000 frs (4 683.44€ de 2023). Il s’agit d’une modification du 1.6l avec une nouvelle culasse, un nouvel arbre à cames et des soupapes modifiées, le résultat ? 125ch sous le capot. Le kit est à faire monter par son concessionnaire Peugeot. Ces modifications donnent droit à une garantie d’an pièces et mains-d’œuvre dans le réseau Peugeot-Talbot (si installé par un agent de la marque) et une plaque d’homologation du kit. Le kit PTS sera aussi disponible pour la version 115 avant de disparaitre fin 1986 avec l’arrivée de la version 130. De plus, le kit PTS bénéficie de projecteur à double optique avec clignotants déportés dans le bouclier (nécessitant une découpe de ce dernier) permettant de reconnaitre les GTI pourvu du kit.
La Peugeot 205 GTI 130
Présentée au salon de Paris, en septembre 1986, une nouvelle Peugeot 205 GTI fait son apparition : la 1.9l doté du moteur XU9JA de 130ch. La marque veut proposer une version plus poussée en termes de performances. La Peugeot 205 GTI est ainsi revue avec un nouveau train arrière et des freins à disque. Le train avant est toujours triangulé, mais bénéficie de disques avant plus gros et au meilleur freinage. Pour finir la transformation, la GTI 130 gagne de nouvelles jantes alu de 15 pouces, différentes des versions 1.6l. Sur le montant C, apparait un badge « 1.9 », à l’intérieur le volant, le levier de vitesse s’habillent en cuir et la sellerie est en mixte tissu-cuir. Les jantes de 15 pouces, sont les mêmes que celle qui équipent les Peugeot 309 GTI et 309 GTI 16.
L’intérieur de la Peugeot 205 GTI est revu en juillet 1987 (avec le millésime 88). La phase 2 connait des modifications en 1.6l 115ch et en 1.9l 130ch. La presse salue la version dotée du 1.9l malgré son poids, la voiture est un monstre de souplesse et de reprises. En juillet 1992, la version 1.9l perd 8ch à cause de la catalysation et la diminution du taux de compression, pour développer 122ch. En octobre 1992, les dernières versions 130ch sortent d’usines. Toutes versions confondues, la Peugeot 205 GTI s’écoule pendant 10 ans à 332 942 exemplaires.
Des séries spéciales alléchantes
La vie commerciale de la Peugeot 205 GTI est rythmée de différentes séries limitées : Grand Prix, Le Mans, Top Line, ou encore la perle rare ; la version Griffe avec sa couleur « Vert Fluorite » et ses jantes reprise de la 1.9l peintes en gris anthracite. Cette dernière limitée à 3 000 exemplaires, dont 1 000 pour la France. La Griffe mise tout sur son esthétique, car mécaniquement la série limitée n’a aucune spécificité.
L’Avis des Cylindres :
Etonnamment en 1994, la Peugeot 205 GTI disparait en toute discrétion. Une manière bien curieuse de saluer celle qui a dépassé les 300 000 exemplaires en dix ans de carrière. La 205 GTI est désormais un mythe roulant, que ce soit en 1.6l ou encore plus en 1.9l. Elle redonne le sourire aux plus aigris des conducteurs. Mais avant de vous faire plaisir au volant d’une 205 GTI, en état d’origine et entretenu c’est une autre histoire…
La cote s’est envolé pour la Peugeot 205 GTI ! En 2010 une 205 GTI réclamait seulement 5 000€, celle qui était vendue 99 800 Fr (28 684,84€ de 2023) est devenue élitistes dans ses tarifs. Véritable star du marché de la seconde main, la 205 est devenue le modèle le plus vendu en 2022 (dans la catégorie des plus de 30 ans). Pour ceux qui en cherchent une, évidemment de nombreux exemplaires ont été massacré par du tuning sauvage. Les modèles a l’historique quasi nul sont à fuir. Côté mécanique, les moteurs de la 205 GTI sont fiable et robuste. Attention au silent-blocs fragiles, la distribution complète est à changer tous les 60 à 80 000 kilomètres selon la conduite. Attention, au système de freinage qui fatigue vite avec des fuites de ce dernier.
Si peinture craque, signe que la caisse est fatiguée. Autre point à vérifier, l’état des bas de caisse : s’il y a des marques de marbre : fuyez. La corrosion, ronge aussi la carrosserie et les trains arrière. Une 205 avec plus de 150 000 kilomètres demande 13 000€. Tandis qu’un exemplaire propre avec seulement 100 000 kilomètres demande minimum 18 000€, les exemplaires avec moins de 50 000 kilomètres tutoie les 30 000€. La 105ch est la moins recherchée, la version Griffe réclame plus de 20 000€ et la cote de la 205 GTI est stable. A vous de trouver le modèle qui vous convient.
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