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Le constructeur allemand Opel n’est pas connu auprès du grand public pour ses modèles sportifs. Pourtant, au milieu des années 2000, la marque ose : elle commercialise le roadster GT. Né sous le blason Pontiac, l’Opel GT aura eu une vie éclair au sein de la marque et l’idée du roadster mondial ne décollera pas avec.

Une GT dans la gamme Opel

S’il y a déjà eu une GT dans la gamme Opel à la fin des années 1960, les deux autos n’ont strictement rien à voir. La première GT de 1968, aux lignes évoquant la Corvette C3, connut un succès incroyable. Sous le capot, l’on retrouve un petit 4 cylindres qui évoluera au fil des millésimes, passant de 60 à 90 ch pour la plus puissante.

Le succès du petit coupé allemand n’est plus à prouver après 103 473 exemplaires vendus. Il disparut en 1973. Pendant quelques années, la marque allemande ne s’aventura plus sur le segment des coupés plaisir, si ce n’est quelques incursions dans le domaine avec les grands coupés Manta ou encore la Calibra. La différence se joue dès le départ avec une carrosserie de coupé et non de roadster.

Voulant surfer sur le succès insolant de la Mazda Miata puis Mx-5, mais aussi des Fiat Coupé ou Barchetta, Opel travaille de concert avec Lotus à partir de la base de la récente Elise pour avoir sa part du gâteau de ce juteux marché de niche, vecteur d’image auprès du consommateur.

Pour la nouvelle génération d’Opel GT, exit le coupé, place au roadster. Pour concevoir la petite Opel qui doit succéder à la Speedster, conçu et fabriqué chez Lotus, Opel n’investira pas de somme folle. La marque allemande va directement se servir chez son cousin d’Amérique avec la Pontiac Solstice, tout en misant sur le concept du roadster mondial. Avec un peu de « poudre de perlimpinpin », la marque allemande offre dans son haut-de-gamme, à moindre frais, un petit bolide décalé et fun.

Opel GT
L’Opel GT : même nom mais pas la même philosophie

Un haut-de-gamme pas simple

Les années 2000 vont être compliquées pour le haut-de-gamme généraliste européen. Pendant que les allemandes s’imposent, les Lancia Thesis, Citroën C6 ou encore Peugeot 607 sombrent. Renault, comme Opel, joue l’originalité et connaissent des déboires également, les Vel Satis et Signum ne réussissent pas à s’imposer. Pour se démarquer, il faut oser les modèles de niche, le roadster s’inscrit parfaitement dans la démarche de la singularité.

De la Lotus Elise à la Pontiac Solstice

Lotus ayant quitté le giron de l’américain GM en 1993, Opel se tourne tout de même vers lui pour concevoir un coupé à l’esprit grand tourisme. L’allemand va reprendre la base de la Lotus Elise et en faire un roadster moins radical et plus vivable au quotidien. Le modèle allemand sera plus haut-de-gamme et offrira à la fois une tenue de route soignée, de la performance et du confort, le tout avec un design plus agressif que sa cousine britannique.

Le Speedster ne déplacera pas les foules, mais connait un succès d’estime avec une fabrication artisanale, puisque fabriqué à Hethel chez Lotus. En quatre ans de carrière, il trouve 7 189 clients. Le GT dans tout ça ? C’est à la fin de la Speedster que l’idée de produire un roadster mondial nait dans l’esprit des dirigeants de GM. Et si un modèle moins radical, séduisant et compétitif n’avait-il pas sa place en Europe et aux Etats-Unis ?

L’Opel GT : un roadster pour le monde

Un roadster pour les gouverner tout ? C’est ainsi qu’en 2006 que l’Opel GT est dévoilée, en même temps que la Saturn Sky ou encore la Vauxhall GT. Basées sur la plate-forme propulsion Kappa, avec pour unique cœur un 4 cylindres Turbo de 1,9l qui développe 264 ch au lancement. Ce moteur est dérivé de l’Astra GTC OPC. Le roadster allemand n’ayant pas les faveurs du 2.4l Ecotec atmosphérique de 177 ch de la Solstice. Toutes les versions du roadster sont fabriquées dans l’usine GM de Wilmington, dans le Delaware aux Etats-Unis.

Le design du roadster est signé par Franz Von Holzhausen. Le dessin s’adoucit, tout en s’éloignant du design clivant et très européen du Speedster. Avec sa vocation mondiale, le modèle doit plaire aussi bien en France, qu’en Californie ou encore en Corée.

Par son patronyme GT, le modèle est destiné à être plus qu’une simple sportive. Elle doit séduire une clientèle plus large que la Speedster. Tout en offrant un bon compromis entre le sport, les performances et une utilisation quotidienne. Dès la première année, l’allemande et sa sœur anglaise s’écoulent à 2 365 exemplaires. L’année suivante, ce sera 4 851 exemplaires. Tandis que les versions américaines s’écoulent respectivement en deux ans à 30 229 exemplaires. Un démarrage en douceur qui va être vite arrêter : en 2008 éclate la crise financière des sub primes et l’économie va s’effondrer.

La logique GM

La messe est dite : GM s’enrhume et stop les frais. Le monstre américain vend les bijoux de famille. Avec la crise, SAAB est revendue à Skyper. Tandis que Pontiac, Hummer ou encore Saturn vont simplement être mis en faillite et disparaître du marché. N’ayant plus aucune vocation mondiale, le roadster disparait à son tour en Europe. Au total, la version américaine s’écoule à 34 415 exemplaires, « seulement » 7 519 versions européenne trouvent preneurs. Plus rare, le constructeur Daewoo proposait sa version, estimée à 500 exemplaires.

Avec sa plastique rutilante et des performances tout aussi agréables malgré son poids de 1 395 kilos. Le pari du roadster mondial est un échec. Entre un Pontiac sur la fin, guère séduisant, Saturn qui n’a jamais convaincu chez l’oncle Sam, Daewoo inconnu dans le véhicule plaisir et un Opel pas au top de sa forme. Rien n’a aidé le modèle à s’installer dans le paysage des amateurs de roadster.

Opel GT

L’Avis des Cylindres

La cote de l’Opel GT remonte. Au prix d’une Corsa, offrez-vous une voiture rarissime et digne d’intérêt. Déjà, le style ne ressemble pas à une banale Corsa : vous aurez un bien beau roadster. Ses performances honnêtes et sa rareté en font un collector. Son double bossage et ses petits arceaux tout mignon elle sera rendre votre argent… content. Comme évoqué plus haut, la bête est lourde : 1 395 kilos. Alors que l’électronique à bord est rudimentaire, la fermeture et l’ouverture du toit en toile est manuelle.

Pas de soucis technique ou électronique particulier. Niveau motorisation, l’on a un seul choix, tout se fera par vos choix esthétique. On cherchera le Saint Graal avec la très rare version Gt’aime de Königseder, dont la préparation moteur délivre 300 ch ou encore la version Steinmetz.

Les prix sont actuellement bas : les plus kilométrées débutent à 15 000 €. Sous les 100 000 kilomètres, la cote démarre à 16 500 €. Pour celles qui sont sous les 50 000 kilomètres (oui, il en existe !), comptez 17 500 €. Les versions GT’aime ou Steinmetz demanderont d’avantage et c’est… le Graal.

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Guillaume Pina

Passionné par l'automobile depuis tout petit, j'adore l'automobile ancienne, mais aussi les plus récentes. Je m'intéresse tout particulièrement au design des voitures, les anecdotes autour de leur conception et encore plus quand elles ont fait un flop !