À la fin des années 1970, Ford renouvelle à nouveau le coupé Capri. Entre-temps, la concurrence s’affute et se développe. La nouvelle génération de Ford Capri III va devoir affronter les Toyota Celica, Opel Manta, Volkswagen Scirocco ou encore les Renault 15 et 17. Le succès de la troisième génération ne sera pas au rendez-vous et la lignée va s’éteindre avec elle. Comme toutes trilogies au cinéma, le troisième volet sent toujours le réchauffé, la Capri mkIII en donne (presque) l’impression.
Le projet Carla
La troisième génération affronte une concurrence qui se densifie avec l’arrivée des Renault 15 et 17, mais aussi du très apprécié coupé Volkswagen Scirocco. L’hiver 1978 voit arriver une nouvelle génération qui ne fait que remettre à jour la base technique de la précédente génération sortante. Ford met donc en route quelques années plus tôt le projet Carla. Il s’agit surtout d’une refonte à l’économie de la Ford Capri de deuxième génération, elle-même issue de la première Capri. La Ford Capri de troisième génération apparait pour la première fois pendant le salon de Genève 1976.
La Ford Capri III n’est qu’une Capri II fortement remaniée avec un avant qui puisse son inspiration à travers l’Escort RS2000. On retrouve quatre phares ronds et une calandre à lattes noires. À l’arrière, on retrouve un aileron qui signe la malle arrière. Les premiers modèles sont disponibles dès le mois de mars 1978. Les débuts sont rassurants et la voiture se vend bien.
La Ford Capri III : une esthétique plus moderne
La voiture adopte un capot débordant sur la calandre, cette dernière porte le nom de « Aeroflow » (aperçu pour la première fois avec la Ford Fiesta). Le tout accompagné par de doubles phares ronds de série. À l’arrière, le coupé adopte des feux arrière dits lentille de style dents de scie. La Capri adopte aussi un nouveau langage esthétique, avec des pare-chocs peints en noir mat introduit, par le designer de Ford Europe, Uwe Bahnsen. Des éléments déjà vus sur la Fiesta en 1976, Cortina en 1979, l’Escort Mk III de 1980 ainsi que sur la Granada Mk II b de 1981. De plus, les chromes disparaissent et les couleurs chatoyantes font leurs apparitions.
La nouvelle Capri profite d’une aérodynamique plus poussée, conduisant à des économies améliorées avec de meilleure performance par rapport à la précédente génération. Les équipes de Ford ont abaissé le capot pour la rendre plus agressive. L’habitacle est à nouveau revu pour plus de sobriété. On remarque que la Capri III orne à nouveau l’ovale sur sa calandre.
Une gamme toujours aussi vaste
Dans la tradition de la lignée des Capri, la gamme est large et d’ailleurs sent le réchauffé. On retrouve les mêmes versions que sur la précédente version, à savoir les 1300, 1600, 2000, 2300 et 3000cm3. Des puissances allant de 70ch à 138ch. La vitesse de pointe de la version 3000 qui atteint les 200km/h. Les versions S et Ghia sont conservés. La Ghia bénéficie de série de la boîte automatique avec son V6 et d’une finition plus luxueuse.
Mais la concurrence s’organise et le constructeur américain doit réagir, la Capri est en perte de vitesse en cette fin des seventies. Pour attirer le chaland, la marque va miser sur les séries limitées (Capri Cabaret, Calypso, Caleo, Laser, etc.), mais aussi sur des versions plus sportives. La marque va miser sur les versions à hautes performances. En mars 1981, à l’occasion du Salon de Genève, apparait la Capri 2L8 à injection électronique. Elle reprend le moteur de la Ford Granada, qui développe la folle puissance de 160ch, avec des disques de freins avant ventilés et pour la première fois, une boîte de vitesse à 5 rapports.
La même année, au salon de Francfort, apparait la Capri 2800 Turbo. Cette dernière mise sur les appendices aérodynamiques et revendique 188ch. La Ford Capri III 2800 Turbo atteint la vitesse de pointe de 215 km/h. C’est la Capri la plus rapide commercialisée par Ford. Malheureusement, sa carrière est courte et ne sera pas importée en France.
Une mort programmée
En fin d’année 1982, les Ford Capri III S et 2.8l injection s’équipent d’une boîte à 5 rapports et un overdrive pour les 2.8l. En 1983, la marque fait le ménage et les versions 1,3l et 3,0l sont purement et simplement supprimés. La gamme Capri semble enfin plus homogène, hélas ! La Capri ne séduit plus et la fin est proche. Le châssis et les mécaniques antiques paraissent dépassés. Les GTI à traction, plus efficace, poussent le coupé vers la retraite. Il faut aussi dire que la gamme Ford évolue dans les années 80, avec l’arrivée de la Ford Fiesta XR2, mais aussi des Escort XR3 et XR3i et Sierre XR4i. Toutes ses nouvelles itérations sportives des berlines Ford condamnent le coupé Capri.
À la chute des ventes, Ford se concentre sur le marché britannique, qui reste friand du coupé Capri. Les Anglais vouent un véritable culte au coupé américain. Dans le même temps, la Cortina berline principalement vendue aux entreprises avec des marges plus faibles, la Ford Capri III permet à Ford de conserver des marges confortables outre-Manche. Ainsi en 1977, la marque présente les options Ford Rally Sport, Série X et X Pack, avec des éléments de la gamme RS. Ces pièces orientées performances peu couteuses ont connu un certain succès.
Le clap de fin
Ford prend une décision radicale, en avril 1984, la Ford Capri III disparait de l’offre française. Au mois de novembre de la même année, la Capri à conduite à gauche disparait à son tour. Seul poursuis la Capri conduite à droite pour le marché britannique et toujours construite à… Cologne. La période n’est plus au coupé et au milieu des années 80, les coupés sont supprimés l’un après l’autre. La première à disparaitre est la MG B, Opel supprime la Manta et la Renault Fuego n’a pas de descendance après son arrêt en 1986.
Ford met un terme à la vie de la Capri le 19 décembre 1986. Non sans avoir réfléchi à lui donné une descendance. Malheureusement, le segment en pleine perte de vitesse dissuade Ford de la renouveler complètement. Le dernier modèle, une Ford Capri Brooklands en version 280, est la dernière altération du 2.8l Injection. Cette dernière est d’ailleurs dans les réserves de la marque. Au total, en 17 ans de carrière, la Ford Capri III s’écoule à 1 886 647 d’exemplaires. Un très joli score réalisé face à la Volkswagen Scirocco, 765 100 exemplaires ou encore le duo Renault 15/17 et ses 300 443 exemplaires.
L’Avis des Cylindres :
De mon avis perso, je trouve que la Capri troisième du nom est la plus désirable esthétiquement parlant. Les dessous n’étant qu’un recyclage des deux premières générations, notre Capri, souffre des mêmes maux que ses grands-mères : la rouille. Elle se retrouve un peu partout sur la voiture, réservoir, train avant, longeron, ailes, etc. Il faudra bien surveiller votre exemplaire, sinon passer à autre chose, car les pièces sont rares et il faudra (encore).
La 3000GT, la plus rare, est peut-être bien un collector en puissance, tout comme la 280 non importés en France. Mais toutes versions sont bonnes à prendre et à conserver. Côté finance, la Ford Capri III est peut-être la plus accessible et les prix des plus belles versions se placent dans la suite des deux autres générations. Selon le kilométrage, compte toutes versions confondues entre 8 000 et 11 000€.
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