Il est toujours difficile de succéder à un mythe. Surtout quand cette dernière a marqué une véritable rupture dans le monde de l’automobile. Pourtant, la Citroën CX va avoir la lourde tâche de prendre le relais de la mythique DS, apparue en 1955 et à la carrière incomparable.
La Citroën DS, mythe parmi les déesses
Avant de véritablement rentrer dans le sujet de la Citroën CX. Il faut rappeler que la Citroën DS fut dévoilée en 1955 lors du salon automobile de Paris et qu’elle a absolument surpris tout le monde. À commencer par la concurrence. Renault et sa vieille Frégate, n’a pas fait le poids et ne parlons pas de Mercedes ou encore Lancia. Au début des années 1970, la DS accuse le poids des années et la marque doit penser à sa remplaçante. La marque est face à un dilemme : se reposer sur ses lauriers et reproduire une DS ou alors, partir d’une feuille blanche quitte à créer une nouvelle berline ?
La Citroën CX, est-elle conservatrice ou iconoclaste ?
La Citroën DS a brisé les codes avec sa silhouette, signé Flavio Bertoni, la marque DS Automobiles a tenté de capitaliser dessus. En France, on salue le trait de la Citroën CX, alors que la marque s’est librement inspirée du concept BMC 1800 apparut en 1968. D’ailleurs, la berline anglaise va inspirer les Rover ou encore Lancia, avec sa Beta.
La grande berline française n’était évidemment pas la voiture au destin que nous connaissons tous. Elle devait être la voiture de la bascule vers la vraie remplaçante de la DS. Une grande berline inspirée par le coupé SM. Le choc pétrolier et le manque de fonds vont faire basculer le destin de la berline bicorps.
Tout va se jouer en deux actes. Tout d’abord, le manque de liquidité va mettre le projet à l’arrêt. La SM, va rajouter une couche avec son échec sur fond de crise pétrolière et de soucis de fiabilités. Enfin, le manque de trésorerie enterre définitivement le projet de la berline. En 1976, Michelin, agacé par les pertes de la marque, vend Citroën à Peugeot sous la pression de l’État. Ce dernier ne veut pas voir la marque partir avec Fiat. Trop avant-gardiste, Citroën ne peut pas partir avec l’italien. Tandis que Maserati est vendu aux Italiens de De Tomaso.
Dans le projet initial de la marque du quai de javel. La CX devait se positionner en tant que berline milieu de gamme, sous la berline SM et prendre la suite des versions ID. Finalement, ses dessous ne sont pas nouveaux. La nouvelle berline française est conservatrice malgré son look novateur.
La grande Citroën CX s’inspire de la GS
Le projet L débute en 1967, Robert Opron est le responsable du design extérieur. L’homme et son équipe commencent les recherches autour d’un facelift de la DS. L’essentiel du travail est porté sur l’aérodynamisme… Avant d’aboutir d’une certaine façon au prototype de la GS, qui fut présenté en 1970. Ce profil dit tronqué était très en vogue dans les années 1970.
Du concept BMC 1800, Opron va donc concevoir les différentes maquettes qui donneront naissance à la CX. La marque reste bien sûr campée sur certains détails de la DS comme une silhouette en goutte d’eau, une suspension hydraulique, ou encore les passages de roues arrière cachées. La grande Citroën est aussi considérée comme la dernière vraie grande Citroën avant l’ère Peugeot.
Lors du salon automobile de Paris 1974, le monde découvre la nouvelle berline française. Le public est perplexe, alors que la crise pétrolière n’a même pas encore un an. La marque aux chevrons dégaine une grande berline. L’art et la manière des chevrons de se mettre dans une position alambiquée. On prend la marque pour des fous ! La berline est commercialisée l’année suivante, raflant entre temps plusieurs prix pour son design. Dès la première année, le fleuron de la marque atteint les 100 000 ventes et elle s’écoule à 1 042 223 exemplaires lors de sa disparition en 1991.
Bien qu’étant le fleuron de la marque, la grande berline ne bénéficie d’aucun moteur “noble”. La berline française ne se déguste qu’en 4 cylindres transversale. Sachez pour la petite histoire, sous son capot, devait se loger un moteur Wankel. Cependant, la crise pétrolière a ruiné le projet et Peugeot ayant les caisses vides… Refuse l’implantation du moteur glouton.
L’Avis des Cylindres
La Citroën CX disparaîtra en 1989 pour la berline et 1991 pour le break. Si vous souhaitez sauver cette extraordinaire berline atypique. On en trouve sur tout les bons sites de vente aux alentours de 2000€ pour les plus communes. Les autres versions s’envolent. Ainsi une version « Mandarine » et sa rare configuration se négocient à partir de 25 000€ et le must étant la version Pallas. On fera attention à l’entretien du système hydraulique, tout comme de la rouille qui dévore les derniers exemplaires.
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