Depuis la DS de 1955, Citroën rime avec grande berline de luxe atypique et innovante. La lignée va connaître différentes interprétations avec la Citroën C6, la XM et CX. Dans la grande tradition des chevrons, toutes ces berlines ont apportées leurs lots d’innovations et d’élégance. A partir de la XM et de ses déboires en fiabilité, la lignée va s’éteindre et disparaitre avec sa dernière représentante : la Citroën C6.
Citroën C6 Lignage Concept
Véritable manifeste de style, la C6 Lignage Concept annonce en grande pompe la remplaçante de la Citroën XM. Revisitant avec brio les lignes de la Citroën CX et évoquant par des détails la mythique DS. Ce concept n’est qu’une lettre d’intention pour le prochain modèle de la marque Citroën.
Endormi, la marque aux chevrons se réveillent enfin de son long sommeil. PSA mise enfin sur la marque du quai de javel. Après plusieurs concepts qui annonce tour à tour les futurs grandes lignes du design de la marque. Suivant le succès du concept Lumière, qui annonce la première Citroën C3, la C6 Lignage dévoile le fleuron de la marque. Grisé par le succès des derniers concepts, la marque est confiante sur l’accueil des modèles définitifs. Des modèles définitifs que la marque se prépare à dévoiler au début des années 2000. Pour la version définitive de la C6, il va falloir être patient…
Citroën C6 : la patience est d’or
Entre la présentation du concept et le modèle définitif, six ans ce sont écoulés. Avec la C6, Citroën va jouer avec nos nerfs. Problème de fiabilité ou d’étanchéité repousse la sortie de la grande berline. Il faudra vraiment être patient découvrir le modèle, une éternité à l’échelle de la vie d’un modèle. Pour rappel, la Citroën XM a disparu en 2000.
La Citroën C6 s’est faite désirée car la mise au point à été des plus compliqués, les ingénieurs ont-ils mis la barre trop haute ? En tout cas, durant le développement de la voiture, différents problèmes techniques vont apparaitre. Le défaut le plus connu étant les infiltrations au niveau des vitres sans montant. La marque refroidie par les soucis de jeunesse de la XM va tout faire pour qu’à la sortie de la C6 aucun soucis de fiabilité. Surtout la marque veut éviter toutes remarques. Citroën avance le motif que la marque souhaite d’abord renouveler totalement sa gamme avant de commercialiser la C6. La berline doit représenter la quintessence du meilleur de la maison Citroën.
La Citroën C6 de série, est enfin présenté au public lors du Salon International de l’Automobile de Genève en 2005. Elle pose ses roues dans le réseau de concessionnaire officiellement le 16 novembre 2005. Sa carrière commerciale démarre enfin ! La publicité de lancement met en avant le côté sensationnel de la voiture : son grand confort. Qu’on soit patron ou son chauffeur, on veut la conduire et profiter de son confort et de sa technologie.
Une palette de motorisation large
La Citroën C6 met la barre haute se voulant encore plus haut-de-gamme que la XM qu’elle remplace. Au début des années 2000, la gamme est doté d’un carburant, aujourd’hui mal aimé : le diesel. Autre détail incongru, la gamme est constitué d’un bloc disparu des radars chez les marques françaises, un V6. Il y a deux moteurs V6 sous le capot. Une version V6 HDI qui cube à 2,7l et développe 204ch. Un cran au-dessus en essence, la marque offre un V6 essence 3,0l de « seulement » 211ch.
Au cours de sa carrière, les V6 HDi vont évoluer : le V6 essence 3.0l passe à 215ch et le V6 diesel 2,7l gagne 4ch à 208ch, la cylindrée passe à 3,0l. Le même V6 3,0l va aussi évoluer et offrir une puissance de 240ch. Insuffisant pour faire revenir la clientèle en concession. Pour démocratiser un peu la C6, l’entrée de gamme, offre un 4 cylindres diesel 2,2l HDI de 170ch qui évoluera à 173ch. La berline laisse aussi le choix entre une BVM6 ou une BVA6 afin de réduire la consommation. La Citroën C6 est l’une des premières berlines à disposer de la technologie FAP (filtre à particule) sur les versions diesels.
Dans le sillage de la Lignage… et de la CX
On découvre une berline longue 4,91m, avec un style calé du concept C6 Lignage et qui fait écho à la CX. Les détails évoluent avec les besoins de la sécurité routière, ainsi les blocs optiques avant sont plus volumineux, des antibrouillards ronds apparaissent en bas du pare-choc et les poignées de portes intègre les portières. Malheureusement les portes antagonistes disparaissent avec le passage à l’industrialisation pour des portes à ouverture traditionnelles. A l’arrière, la vitre est concave, clin d’oeil à la CX, la vitre latérale n’a pas d’encadrement à la manière des coupés.
La berline française s’inspire de la C6 Lignage qui elle-même puisse son inspiration de la CX. La malle arrière est légèrement détaché de la berline bicorps. Laissant ainsi le champ libre à une grande luminosité à bord grâce à un vitrage très étiré. Ce bain de lumière mettant en avant… un tableau de bord daté dès sa sortie. Malheureusement les premières critiques vont pleuvoir sur la planche de bord qui semble avoir subit les retards de conception et dont le dessin fait vieillot.
La Citroën C6 respecte une tradition très importante pour les amateurs de la marque : la suspension hydropneumatique hérité de mamie DS. La suspension qui prend le nom Hydractive III avec un nouveau système de variation plus réactif et plus précis de la hauteur de caisse et désormais pilotable électriquement. De plus, la grande berline profite d’un détail digne d’une Porsche avec un aileron rétractable – en 3 positions – qui s’active dès 65 km/h et jusqu’à 125 km/h, dans le but de faire baisser la consommation et d’améliorer la stabilité de la voiture lors du freinage à haute vitesse. La grande Citroën est fabriqué en Bretagne sur le site de Rennes-La-Janais.
Un intérieur tout en cuir et en critique
La Citroën C6 cherche à être résolument haut-de-gamme et confortable en misant sur beaucoup de cuir, du bois précieux et une finition soignée. La marque soigne aussi sa planche de bord voulue aérienne et tout en douceur. Elle évoque par détails des clins d’oeil à la Citroën DS et la CX. La boite à gants sur glissière, comme sur la CX, un plancher plat et vaste pour offrir un maximum de place aux genoux. De plus, aucun tunnel ne vient gêner les passagers arrière.
Comme cité plus haut, toutes ces bonnes attentions seront sous le feu des critiques pour le design vieillot du mobilier. Ne restant pas sur ces acquis en terme de finition et d’espace, la marque offre des équipements de sécurité et de confort high-tech.
Le vitrage est feuilletée sans montant pour réduire les bruits extérieur, l’affichage tête haute, l’alerte de franchissement de ligne, rappel de clignotant sur le pare-brise, vibrations du siège si oublie du clignotant ou franchissement de la ligne, GPS, etc.
Une concurrence sans pitié
Au début des années 2000, la concurrence est encore nombreuse chez les généralistes. Elle vient de la marque cousine avec la Peugeot 607. Ou de l’originale Renault Vel Satis, de l’Alfa Romeo 166, de la Fiat Chroma, de la Lancia Thesis ou encore de l’Opel Omega puis Signum. La vraie cible à abattre est nulle autre que le trio allemand avec Mercedes-Benz Classe E, Audi A6 et BMW série 5. Le lancement n’est pas tout rose, Auto Plus trouve que certains détails de finition sont indigne du standing défendu par la marque.
La berline française va trouver majoritairement sont publiques en France avec le gouvernement français, l’administration et quelques particuliers qui seront ravis de la berline. Malheureusement, les premières pannes vont ternir le tableau et égailleront les forums des anti-françaises.
Vivant paisiblement sa vie commerciale qui n’est pas couronnée de succès. La C6 ne va pas évoluer au fil de sa carrière, très vite oubliée au fond des concessions. En 2010, la marque va gommer les défauts et il ne reste qu’une seule motorisation au sein de la gamme : le V6 3,0l de 270ch diesel. Les chevrons vont aussi adopter le nouveau design plus arrondie dans leur dessin ainsi qu’une teinte bi-color. Ce changement ne sauvera pas la malheureuse Citroën C6 qui disparait dans l’anonymat total le 19 décembre 2012, après 7 ans de carrière.
Pour l’anecdote en 2010, seule deux exemplaires sortaient des chaînes de l’usine bretonne. Aujourd’hui, l’héritage de la Citroën C6 se perpétue avec la DS 9, la marque premium de Stellantis. Même si auparavant il y a eu la DS 4 et la DS 5 qui ont connus une carrière terne à l’image de la C6.
L’Avis des Cylindres :
On se moque régulièrement de la Renault Vel Satis pour son physique pas facile. Pourtant, la Citroën C6 plus réussie fera commercialement pire que la Renault avec seulement 23 384 exemplaires produits. Soit autant que la Lancia Thesis. Dire qu’elle est rare n’est pas un euphémisme et elle est désormais collector pratiquement 10 ans après sa disparition. La plus belle réussite avec la C6 est que son design n’a pas pris une ride.
Si le coeur vous en dit, la grande berline française est peut-être la « dernière » berline de luxe à la française. Alors si vous cherchez à rouler différemment, la plus belle berline du monde est devant vos yeux. Côte fiabilité plus rien n’a signalé, les problèmes de jeunesse ont disparus.
Côté tarif, la C6 ne vous coutera pas un bras. On trouve des exemplaires V6 2,7l et plus de 200 000 kilomètres à 4500 €, prévoyez un exemplaire avec plus de 150 000 kilomètres en finition exclusive dès 6000€. Les exemplaires avec moins de 100 000 kilomètres se négocie dès 8000€. On a ainsi dégoté un exemplaire de 2009 avec seulement 60 000 kilomètres à 15 000€. La côte monte !
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