AUDI TT Quattro Sport : Le Graal (2005)

Toute proche de la retraite, Audi fait plaisir aux amateurs de coupé sportif. Le constructeur premium Allemand dévoile une version extrême : l’Audi TT Quattro Sport. Sous le capot, le terrible coupé conserve propose un bloc 1.8l turbo en ligne de 20 soupapes gonflé à 240ch. Pour gagner du poids, le coupé va se montrer hédoniste avec seulement places. Il s’agit de la version la plus rare de la première génération de TT, avec son système Quattro.

Une dernière fournée

L’Audi TT apparait à la fin de l’année 1998, après un concept-car du même nom en 1995. D’ailleurs, toute l’histoire du coupé allemand est ici. En 2005, le véhicule star de la marque d’Ingolstadt doit prochainement laisser sa place à une nouvelle génération. Seulement notre Audi TT ne peut pas partir sans un dernier coup d’éclat. Ça tombe bien, la marque profite donc du 25e anniversaire du système Quattro et du succès en compétition de l’Audi Sport Quattro pour coller un petit badge Quattro sur le coupé. En plus, le constructeur profite de l’occasion pour offrir une version plus sportive, car plus légère que la V6 de 250ch. Un nom qui fait référence au département sportif d’Audi, mais aussi au système 4 roues motrices.

L’Audi TT Quattro Sport : exclusive et rare

L’Audi TT puise son inspiration parmi l’école du Bauhaus, avec pas moins de six designers pour son dessin. Le résultat, une voiture à la ligne séduisante et aérodynamique. L’Allemande va se faire désirer, non parce qu’il va falloir être patient, mais le TT Quattro Sport ne sera disponible qu’à seulement va 24 exemplaires pour le marché français. Pire, le coupé sort des chaînes de production de Quattro Gmbh (ancien nom d’Audi Sport) qu’entre le mois d’avril et août 2005. Ce qui finalement en fait le Graal de cette génération d’Audi TT. À peine sortie qu’on peut d’ores et déjà parler d’un collector. Ce petit bijou réclame tout de même 42 500€ (soit 54 157€ de 2023), tout de même 10 000€ de plus que la version de base en 2005.

Outre sa ligne qui reste remarquable malgré les années, avec sa fluidité et ses rondeurs. L’Audi TT Quattro Sport se remarque par son pavillon peint en noir « Fantôme Nacré » associant une seconde teinte de carrosserie (rouge Misano, gris Avus, bleu Île Maurice, noir Fantôme pour les nacrés, et un gris Argent métallisé). Ce qui allège visuellement la voiture et la rend (presque) plus sportive. Évitant par chance la touche Jacky tuning. La peinture noire se trouve également sur plusieurs éléments de carrosserie comme les sorties d’échappement, le baquet, les rétroviseurs et la calandre. Pour plus de sportivité, le coupé allemand s’habille de jantes 18 pouces en aluminium à 15 rayons. Derrière les impressionnantes jantes forgées, Audi installe des étriers de frein peint en rouge laqués.

Un habitacle résolument sportif

Commençons par l’arrière avec la banquette qui disparait et laisse place à une barre de renfort et un filet de séparation. Pour plus de sport. Audi veut montrer le côté performance de son coupé et l’effet est à la hauteur des attentes. L’Audi TT Quattro Sport n’offre plus que deux places. La configuration colle complètement avec l’esprit Tourist Trophy, dont découle le concept initial.

À l’avant, le TT offre une atmosphère résolument sportive avec sa sellerie cuir/alcantara noire qui habille les sièges baquets Recaro. Les coques arrière des sièges reprennent la couleur de la carrosserie, pour apporter un peu de gaieté (parfois, les Allemands ont un grain de folie). Pour être maintenu au maximum, point de ceinture classique, Audi installe des harnais. Le volant, le frein à main ainsi que le levier de vitesse composent avec un revêtement en alcantara.

Au passage, les airbags latéraux sont supprimés pour gagner du poids. Autre équipement supprimé : la climatisation automatique. Ce qui permet de gagner douze kilos à la voiture et vous-même. L’objectif n’étant pas votre summer body, mais le rapport poids/puissance. La fusée allemande affichant ainsi un poids de 1390kg sur la balance (un gain de 75kg) soit un rapport poids/puissance de 5.8 kg/ch. Cependant, le constructeur aux anneaux laisse le choix de pouvoir la conserver contre aucun supplément.

Un moteur 4 cylindres gavés au turbo

Le moteur n’est point un V6, mais le 4 cylindres 1,8l turbocompressé à injection électronique poussée à 240ch à 5 700 tr/min et 320Nm. Le TT Quattro Sport a le bon goût de reléguer la version RS et le V6 à simple version un brin sportive. Elle profite pour envoyer la puissance aux quatre motrices du système Quattro avec un différentiel Haldex. La V/max est ainsi limitée à 250km/h, le 0 à 100 réalisé en 5.9sec. Pour entraîner le tout, Audi fait confiance à une boite manuelle à 6 rapports. Le châssis est repris de la version 3.2l qui déporte la batterie dans le coffre pour libérer de l’espace pour le moteur. Le TT se permet même d’avoir un réservoir de 62l pour plus de 600km d’autonomie (avec le pied léger). Côté conso la marque annonce un appétit d’oiseau avec 9.3l/100 (lol).

L’Avis des Cylindres :

Encore une licorne ! Avec seulement 24 exemplaires pour la France, le TT Quattro Sport est rare. Comme dit le proverbe, tout ce qui est rare est cher. Il faut également prendre en compte celle qui a rejoint le paradis, avec des propriétaires très peu aguerris. Selon les sources, on annonce entre 500 et 1 000 exemplaires produits. En Allemagne, cette version du TT n’étant pas une série limitée. D’ailleurs, c’est principalement en Allemagne et en Angleterre que le TT QS s’est écoulé. Pour reconnaitre une version limitée, il faut regarder du côté de la boite à gants, sinon c’est un import. Selon Automobile Sportive, c’est une occasion de faire une négociation.

L’Audi TT Quattro Sport se montre fiable malgré l’augmentation de la puissance. Même si on remonte des déboires avec le turbo. On surveillera le calorstat et le débitmètre. De plus, le bloc moteur a connu des soucis de bobines, mais Audi a reconnu le problème et pris en charge le changement des pièces incriminées. L’entretien se fait tous les 15 000km. La courroie de distribution tient les 120 000km tandis que l’Haldex demande une vidange tous les 5 ans ou 60 000km.

Si le cœur vous en dit, une Audi TT Quattro Sport vous demandera une recherche très minutieuse et un temps précieux. À l’heure où l’on écrit ces lignes, aucune TT QS n’est en vente. La cote a même tendance à s’envoler, quitte à faire une importation si un TT apparait sur les sites d’annonces. Aux dernières nouvelles, un exemplaire vous demandera au minimum 25 à 30 000€. Qu’importe le kilométrage.