L’insolent succès de la Mazda MX-5, créer la convoitise chez les autres constructeurs. L’insolent roadster japonais doit répondre de ses actes auprès des constructeurs anglais, autrefois, maître des petits roadsters. La MG F est la nouvelle arme du Morris Garage pour faire revenir son constructeur dans la course aux voitures plaisir accessible.
Voilà 16 ans, qu’il n’y avait plus de roadster, ni de cabriolet chez le constructeur anglais. Il faut dire que les années 1980 ont été des plus compliqués pour les marques anglaises. Faillite de la BMC, disparition de la marque Triumph, Rover qui vacille, fusion entre la BMC et la British Aerospace puis en 1994 rachat du canard boiteux par le puissant groupe allemand : BMW. Le grand retour de la voiture plaisir arrive en 1996, avec la MG F.
MG F : un retour inattendu
En 1996, le petit roadster anglais ravive la flamme et réuni le public grâce à son architecture à moteur central K-series, le même que celui de la Lotus Élise. Il permet par la même occasion à MG de se refaire une image. Il faut dire que depuis plus de 10 ans la marque MG est à l’agonie. La marque revient en force dans un créneau qui a fait sa gloire durant les décennies 60 et 70 : le roadster.
Tomber dans l’oubli, les roadsters vont connaître un retour inattendu en 1989. Avec le pari un peu fou de Mazda, qui relance la mode du cabriolet deux places avec la petite Miata. Ce retour, va donner des idées à d’autres constructeurs comme Fiat dès 1994 avec la Barchetta, BMW et son Z3 en 1995, etc. La marque anglaise arrive un peu en retard sur ce créneau. il est conscient qu’il y a une place à prendre. Bénéficiant de son patrimoine historique, la marque anglaise se distingue par son architecture inédite dans la catégorie. La MG F est une propulsion avec un moteur implanté en position centrale arrière.
Projet Phoenix pour battre la MX-5
Le projet Phoenix, est confié à trois équipes : une étudie la traction, la seconde moteur avant et propulsion et la dernière moteur central/propulsion. En 1991, c’est le dernier choix qui l’emporte non pas par nostalgie, les anglais considère une voiture plaisir par le biais de la propulsion mais par manque d’oseille. Pour faire des économies on récupère le châssis de la Rover 100, on la retourne et par magie, le moteur est à l’arrière.
Comme entre temps, BMW Group a mis la main sur le groupe Rover, le roadster n’aura pas le droit un moteur plus puissant que le k série de 120 ch. Le dessin est signé du designer maison Gerry McGovern. Pour la suspension, MG fait le choix du système Hydragas développé par Alex Moulton. Combinant hydraulique et azote déjà vu sur la Rover 100.
légende : le design du roadster serait inspiré par le roadster MG B
Le choix du moteur central arrière impose à la marque, certaines contraintes esthétique mais aussi techniques. Qui n’aide pas l’habitabilité. Pourtant la ligne est équilibrée, la MG F profite d’un profil lisse, d’entrée d’air latérales à l’avant des arches de pneus arrière pour refroidir le moteur (contribuant au style sportif). Plutôt basse avec les jantes 16 pouces, elle offre à l’arrière une double sortie d’échappement séparée d’un extracteur d’air qui renforce l’aspect sportif.
Cependant, c’est le regard qui ne fait l’unanimité avec ses deux petits feux rond ; manquant d’agressivité. Lors du facelift (devenant par la même occasion la TF), les designers rendront la petite anglaise plus agressive avec un nouveau regard.
Un roadster bien anglais
Dans l’esprit des roadsters des années 60-70, à bord la MG F est dépouillé de série. Il faut alors passer par les options pour profiter des vitres électriques, de la radio ou de la climatisation. Le coffre s’ouvre sur 210dm3 (avec la clé) juste derrière le compartiment moteur ; attention à la chauffe des produits frais.
Conçu à l’ancienne, la capote est manuelle et constitué d’une simple lunette en plastique. Le maniement de cette dernière est simple et rapide. La position de conduire est très étudié et on proche du sol. L’ergonomie a été très bien étudié avec un levier de vitesses qui tombe bien sous la main. La finition est aussi soigné malgré quelques plastiques durs provenant de chez le cousin Rover. L’intérieur cuir avec des petites touches de bois rajoutent une touche british et une atmosphère charmante.
Au fil des millésimes, MG enrichi l’équipement de série avec l’ABS, l’Airbag passager, etc. ainsi que plusieurs séries limitées richement dotées. En fin de carrière une version « Trophy » avec une présentation plus sportive apparaît. Elle est équipée de jantes à 11 branches, des optiques sur fond noir et d’un aileron de coffre. La sellerie s’habille d’un tissu assorti à la teinte de carrosserie.
Le K-serie en guise de cœur
Sous le capot coffre arrière, on retrouve le moteur 1,8 l Rover délivrant la puissance de 120 chevaux. Le moteur se montre relativement à son aise grâce aux poids contenus du roadster (1100 kilos). Le roadster par le biais de sa sonorité se montre à la hauteur de sa vocation sportive, les équipes de MG ayant travaillé la ligne d’échappement. Il possède une très jolie sonorité et ses vocalises sont audibles dès qu’elle monte dans les tours. De son côté, la boîte est bien étagée et aide aux reprises. Manquant de poumons le vieux 1800 obtient avec la boîte des reprises énergétiques, sans le rendre trop sportif.
En cours de carrière, le petit moteur Rover va gagner en puissance avec un système d’admission variable VVC. Le moteur K gagne 25 chevaux passant à 145 chevaux à 6500 tr/mn. Dans sa nouvelle version le moteur apprécie la conduite à hauts régimes. De plus, il gagne en souplesse mais déçoit dans les chronos et manque de souplesse ce qui prive la MG F de bonnes reprises. Quelques mois avant son remplacement, la MG F reçoit une version limitée « Trophy » qui inaugure une ultime version du K série VVC qui développe cette fois 160 chevaux.
La MG F évolue
Rover se penche à nouveau sur le moteur en retravaillant l’admission ainsi que les pistons, les injecteurs et les paliers de vilebrequin. La nouvelle formule est une réussite, car le moteur sort 15 chevaux supplémentaires. Linéaire sous les 4500 tr/mn, le moteur s’exprime véritablement au-dessus. A l’approche de la zone rouge, il devient fougueux. Pour atteindre un bon niveau de sensation il faudra jouer de la boîte. Dans cette configuration, il lui suffit de 8 secondes pour atteindre les 100 km/h, un temps équivalent à celui de la Mazda MX-5 motorisé de « seulement » 140 ch avec le 1.8 l. Bonne surprise : la MG F dépasse rarement en moyenne les 8,0l/100 km.
L’Avis des Cylindres :
Si vous cherchez une version épicée, il faudra vous tourner vers la version Trophy. Pour le reste la version 120 ch est suffisant pour le quotidien et assez plaisant pour avoir des sensations. Attention, à l’accessibilité du moteur, pénalisant lors des interventions. Le refroidissement difficile est aussi à l’origine de casses prématurées du joint de culasse, voire plus. Étant équipé de suspension hydragas il faudra veiller à l’entretien de ces dernières. On note aussi quelques soucis d’étanchéité de la capote au niveau des portes. On fait attention à la lunette arrière qui vieillit assez vite et s’abîme avec le soleil et le frottement.
Côté finance, une MG F demande 4 000€ pour les premières versions et monte à 6000€ pour les versions spéciales avec plus de 150 000 kilomètres. Sous les 100 000 kilomètres, les tarifs débutent à partir de 5500€. Les plus belles versions comme la Trophy ou la 75eme anniversaire ne dépasse pas les 9500€.
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