Une longue tradition de coupé
Sous le capot du petit Fiat coupé, on retrouve des moteurs 5 cylindres ravageurs et un châssis aux petits oignons. Avec de tels ingrédients, il fallait une robe tout aussi épicée au nouveau coupé Fiat. C’est l’équipe mené par Chris Bangle qui signera la robe radicale du nouveau coupé italien.
Fiat Coupé : nouvelle air
A la fin des années 1980, le colosse italien connaît une sorte de renaissance. Il faut dire que l’ami de toujours, Pininfarina, vient d’arrêter la production de la Cadillac Allanté. Le carrossier propose à l’italien de lui concevoir et de produire un nouveau coupé. Fiat voit ce retour d’un bon œil et accepte la proposition. Cela fait 10 ans que la gamme de l’italien ne propose plus aucun coupé.
Pour le dessin de la voiture, Fiat met en concurrence ses designers en interne et ceux de Pininfarina. La première maquette du carrossier ne plaît pas : pire, elle est à mourir d’ennui. Au Centro Stile Fiat, un jeune homme s’inspire de l’œuvre du maitre Marcello Gandini, période Bertone et se met au travail. Il propose sa vision du coupé : lui, c’est Chris Bangle. En prenant le contre-pied total du concept Pininfarina. Chris Bangle dessine un véhicule qui divise même le centre de style de la marque de Turin. Reconnaissant des années plus tard que les sketchs étaient infâmes, ils parviennent à séduire Roberto Testore, patron de Fiat, qui le donne vainqueur.
Ce nouveau Fiat coupé doit être l’étendard du renouveau de la marque porté par la petite Punto qui pointe le bout de son capot quelques mois avant la coupé. Roberto Testore souhaite un style tranchant qui doit mettre en valeur le style Fiat. Finies les petites voitures qui se suffisent à leurs fonctions, il veut couper le souffle à l’ennemi d’Outre-Rhin : Volkswagen et son Sirocco. Bangle obtient le feu vert de sa direction.
Un constructeur en grande forme
Les modeleurs commencent à mettre en forme le projet et, petit à petit, on obtient un prototype séduisant. Le prototype choisi met en avant des lignes originales, équilibrées ainsi que radicales et droites des premiers dessins. Pininfarina n’est pas mécontent du résultat, même si l’extérieur n’est pas signé de la grande maison italienne, l’intérieur sera conçu par les équipes de Grugliasco.
Nombreuses seront les références aux années 1960. L’on retrouve à bord des influences des précédentes collaborations des deux italiens avec un style en douceur et délicieusement rétro. Malgré la profusion de plastique. C’est là un certain charme italien à son bord, souligné par un fin bandeau de la couleur de la carrosserie qui entoure également les passagers avants. Le mobilier intérieur rappelé furieusement les Alfa Romeo de la même période.
Des dessous surprenants
Sous sa robe radicale, la plate-forme est reprise de la compacte Tipo. Les voies sont élargies grâce à des bras de suspensions spécifiques avec McPherson à l’avant et des bras tirés à l’arrière. Sous le capot, nous avons là un seul bloc mais avec deux versions. On retrouve le fameux moteur Lampredi en 2,0l avec 142ch (en atmosphérique) et 195 ch grâce à l’ajout d’un turbo. Le coupé se montre sain, efficace et surtout terriblement performant dans sa version turbo. Ce dernier hérite d’un viscocoupleur sur le train avant afin de limiter le trop de puissance agissant sur les trois premiers rapports et améliorer la motricité.
En 1993, la nouvelle Fiat coupé est dévoilée au salon de Bruxelles. Le nom surprend aussi bien par son patronyme que par son look. Elle se nommera simplement coupé. Le style général est sobre mais ce sont les détails qui feront la différence : un museau agressif avec de larges entrées d’air, les feux en deux parties, des projecteurs avant intégrés au capot moteur, les ouvertures au-dessus des passages de roues et des ailes larges. Le reste de la voiture est sage, sobre et se termine par des quatre feux ronds. Reste que le style de la voiture ne fait pas l’unanimité.
Un style décalé, un intérieur riche
En installant à son bord, on découvre que de série la voiture est très bien équipée avec la sellerie cuir, la climatisation ou encore les jantes 16 pouces. Le rapport qualité/prix est imbattable pour l’époque, avec un premier prix débutant à 172 000 Fr (soit 37 000 € actuels) : c’est imbattable ! Malgré tout cela, la petite Fiat coupé ne se vend pas. Certes, elle gagne le titre de sportive de l’année grâce au magazine Echappement, mais son succès ne casse pas la baraque. Le premier défaut est dû à sa ligne trop atypique et son prix trop élevé pour une Fiat.
Dès 1996, le modèle va évoluer. Sous le capot, tous les moteurs sont remplacés par le bloc 4 cylindres Pratola 1,8l de 130 ch et le haut de gamme est composé d’un 5 cylindres 2,0l de 147 ch en atmo, et surtout le 220ch en suralimentation et gavé au turbo (20v Turbo). C’est tout simplement la Fiat la plus rapide de son histoire avec une V/max à 250 km/h. Les essayeurs de l’époque sont surtout sous le charme de sa sonorité envoûtante. Toutefois, les ventes ne décolleront pas plus.
En 1999, le 2,0l 20v passe à 155ch (au lieu de 140ch) tandis que le 220 ch passe à la boîte 6, gagne des sièges Recaro, un bouton de démarrage et un kit carrosserie (à la plastique original). Cette version prend le nom d’EL, pour Edition Limitée, puis intègre la gamme sous le nom de Turbo+. Cette finition sera le chant du cygne puisque l’année suivante le coupé disparaît à l’été 2000.
L’Avis des Cylindres :
Dire qu’elle est rare n’est pas un euphémisme : « seulement » 72 762 exemplaires de la Fiat coupé seront produits. La sauce n’a pas prise et les clients n’ont pas compris les prises de risques esthétiques de la petite Fiat. Du coup, la Fiat coupé reste relativement accessible aux alentours de 5 000 € avec une version 1,8l voire une 2,0l 142 ch pour 5 500 €. Une 2,0l 20v démarre à 5 500 €. Les autres motorisations demandent entre 8 000 et 9 000 €. Enfin, mention spéciale pour les versions plus puissantes qui s’échangent dès 10 000 € pour une version 220ch. Preuve du réveil à l’égard de la petite italienne. Les plus belles versions atteignent des sommets avec plus de 15 000 € avec le 220ch.
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