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Ferrari California : échappées belles (2008-2014)

Ferrari California

À l’apogée du concept coupé-cabriolet, popularisé par la Peugeot 206CC et apparu avec la Mercedes SLK, Ferrari débarque à son tour sur le créneau. Avec la Ferrari California, la marque décline une grand tourisme qui s’apprécie aussi bien fermé que cheveux aux vents. Son petit plus ? Une ligne moderne, séduisante et un moteur V8 atmosphérique à 90 degrés de 4.3l de 460ch. La California c’est aussi un lot d’avant-première technique chez son constructeur.

Un patronyme qui sent les années 60

Lors du Salon de l’Automobile de Paris 2008, Ferrari crée la surprise avec ce séduisant coupé-cabriolet. De toute manière dès que le constructeur de Maranello sort une nouveauté c’est l’euphorie ! L’Italienne n’échappe pas à la règle et divise les fans : on adore ou l’on déteste, mais la GT ne fait pas dans la demi-mesure. Les premières livraisons interviennent durant le printemps 2009. Certains commentaires à sa sortie la comparent à la récente Maserati Gran Turismo quand d’autres admirent sa ligne svelte. La Ferrari California est d’ailleurs le second modèle de la marque à disposer d’un toit en dur depuis la 575 Superamerica (2004-2005).

Quant à son nom de baptême, le cabriolet du cheval cabré, rend hommage à la mythique 250 GT California Spyder (1957) et la 365 California (1966). L’objectif derrière ce nom est symbolique : elle vise en priorité les Américains. Pour sa conception, Ferrari s’est naturellement tourné vers le maître du design italien : Pininfarina. Les designers du carrossier et des designers internes, menés par Donato Coco, en font une voiture aux lignes puissantes, en l’inscrivant au passage de somptueuses courbes et une zone passager s’inclinant vers l’arrière pour lui offrir ce qu’il faut de dynamisme et de fluidité. Le studio respectant le cahier des charges avec une volonté de la rendre aussi spectaculaire en cabriolet qu’en coupé.

California, comme Californie pour marché prioritaire

Pour le reste, Pininfarina fait des clins d’œil au passé de la marque avec des prises d’air proche de la Ferrari 250 de 1957. Le carrossier prouve encore son savoir-faire avec une voiture aux lignes simples auxquelles s’ajoutent des formes concaves et convexes. La traditionnelle calandre à lames de Ferrari est présente sans oublier les feux arrière oblongs. La face avant n’est pas sans rappeler la 550 Maranello. Avec l’intégration du toit ouvrant en aluminium, l’arrière se montre plus haut que le museau du bolide. Grâce à son aérodynamique soignée, notamment avec un gros travail des joints, le Cx obtenu se situe à 0,32.

Puisque le coupé-cabriolet vise les Américains, la carrosserie se fait compacte, non sans dilemme. La Ferrari California est en réalité une 2+2, dont les places arrière se résument à un espace dévolu à des enfants ou vos amis unijambistes. La voiture se doit d’être polyvalente, facile à utiliser et surtout plus confortable que jamais. Pouvant servir aux trajets quotidiens, aux vacances et aux loisirs. En France, le prix de lancement se montre stratosphérique et gourmand : 179 200€ (215 159€ actuels). Ce qui ne l’empêche pas de rencontrer le succès.

Sous le capot, la Ferrari California cherche le meilleur

Du côté de la technique, dirigée par Roberto Fedeli, directeur technique de la marque, mise sur de l’avant-première chez Ferrari. Premièrement, la California installe son V8 à l’avant, enclenchant le désespoir chez les puristes. Le moteur V8 est installé en position longitudinale avant sur la Ferrari California (derrière l’essieu avant). Le bloc atmosphérique à 90° possède 32 soupapes, cube à 4,3l avec une injection directe (encore une première chez Ferrari). La puissance du V8 offre de base 460ch à 7 750 tours/min. Le couple se montre dantesque avec 485 Nm. Ferrari annonce 75% de la puissance disponible dès 2 250 tr/min. Le bloc V8 est conçu conjointement avec les équipes de Maserati. Tout cela permet de faire un 0 à 100 km/h en seulement 4 secondes avec une V/max à 310 km/h.

Des solutions techniques inédites chez Ferrari

Le bloc moteur est (presque) inédit chez Ferrari puisque dérivant de la F430. Il annonce avec une consommation raisonnable (oui, oui), de 13,1l/100. La marque au cheval cabré a aussi fait des efforts pour que le moteur soit aussi mélodieux en configuration fermée qu’en cheveux au vent.

Le châssis de la Ferrari California est, quant à lui, développé directement chez Scaglietti. Intégralement en aluminium, il est plus léger de 30kg que les autres châssis de la même période du constructeur. Un exploit sachant que la voiture embarque un toit en dure rétractable. Outre son châssis, la carrosserie s’habille en aluminium, gage de réduction de poids et de solidité (autre clin d’œil à la 612 Scaglietti). De série, les jantes montent à 19 pouces et 20 pouces en options. Pour se démarquer du reste de la gamme, la California inaugure une inédite double sortie d’échappement verticale.

Deux transmissions sont proposées sur la California : BVM 6 rapports et une séquentielle à double embrayage à 7 rapports (encore une première chez Ferrari). La boîte se positionne selon le principe Transaxle pour équilibrer la répartition des masses. Système que l’on retrouve sur les Alfa SZ et RZ. Au titre des nouveautés techniques, la California adopte en dernier lieu une suspension arrière multibras.

Un intérieur inspiré par la lune

À bord, la Féfé joue le raffinement : le dessin de la planche de bord forme une demi-lune. Au centre, la console centrale regroupe l’ensemble multimédia et la climatisation. S’habillant de matériaux haut de gamme et prestigieux. Tout inspire au luxe, calme et volupté… Inspirant n’est-il pas ? Le volant à trois branches embarque à sa gauche le bouton « Start » pour le démarrage de la voiture. Tandis qu’à droite on retrouve le fameux Manettino (petit levier), qui permet de modifier la suspension, du différentiel électronique, du rapport de la boîte à vitesses, du contrôle de traction, etc.

La voiture est loin d’être une ballerine avec 1 735 kg sur la balance pour 4,56m de long. L’intérêt de la Ferrari California reste sa polyvalence. Les ingénieurs Ferrari en ont fait une voiture pratique pour tout type de trajet. Le coffre varie ainsi entre 240 à 340 dm3 pour partir en week-end ou en voyage. Les sièges pouvant se basculer pour permettre l’accès au coffre et mettre des objets divers (les skis par exemple, et non un corps).

Profusion de cuir et une finition soignée

L’évolution de la Ferrari California

En 2012, la Ferrari California profite d’un petit rafraîchissement. Elle prend le patronyme de Ferrari California 30, pour +30ch et -30kilo. La puissance du V8 grimpe à 490 (+10ch), avec un couple gargantuesque de 505 Nm. La boîte manuelle disparait au profit de la séquentielle qui envoie toujours la puissance sur le train arrière. En effet, la California est le dernier modèle de la firme de Maranello à offrir une boîte manuelle, retiré faute de succès. Il se dit qu’une California sur dix se vendra en manuelle. L’Italienne maigrit au passage de 105 kilos pour atteindre un poids de 1 630 kg. Côté performance, la diva reste en V/max à 310 km/h bloqué automatiquement. Le 0 à 100 passe de 4,0 secondes à 3,8 secondes.

On retrouve de série, monté dès les versions de 2009, l’antipatinage F1-Trac, permettant de contrôler électroniquement la motricité inspirée du monde la F1. Le système comprend une suspension à réglage magnétique conçu par Delphi et des freins Brembo en carbone et céramique. Gage d’une grande endurance lors des phases de décélérations. En option, le client pouvait piocher le pack Handling Speciale qui offre des amortisseurs magnétorhéologiques et une suspension affermis pour la modique somme de 5 382€. Le coupé-cabriolet est salué par la critique, qualité de l’écran tactile, design intérieur soigné, position de conduite aux petits oignons et finition lécher.

Pour conclure, alors à son apogée, la Ferrari California se métamorphose en 2014 avec l’ajout d’un turbo et devient la California T. pendant six ans, la California a plus que séduit la clientèle avec plus de 10 000 exemplaires produits. En 2017, la California T laisse sa place à la Portofino, tout aussi délicieusement italienne.

En 2012, la Ferrari California soigne sa présentation en évoluant de manière… invisible

L’Avis des Cylindres :

Évidemment, la Ferrari California n’est pas à la portée de toutes les bourses, néanmoins, Gentleman Driver, sachez que la féfé se montre fiable et moins chère à entretenir que ses pairs. En effet, l’Italienne profite d’une distribution à chaîne et de sa boîte à double embrayage. Tout n’est pas rose et la sportive connait quelques pépins onéreux avec des défaillances du collecteur d’échappement, ainsi qu’un cuir fragile au niveau des sièges et de la coiffe du tableau de bord. À ce titre, la Ferrari California profita d’un entretien gratuit offert gracieusement par Ferrari durant 7 ans, dès 2011.

Bon et combien ça coûte une California ? Cher. La cote reste élevée, car très appréciée. Les versions les plus anciennes avec un kilométrage élevé (environ 60-70 000km) et pauvre en options s’échangent à partir de 71 000€. Les exemplaires, avec moins de kilomètres et les bonnes options, demandent entre 90 000€ et 120 000€. Certaines réclament même plus de 130 000€ avec des équipements ou une configuration rarissime. Le prix du rêve américain ou d’une échappée belle.

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Via Ferrari, Motorlegend

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