Quatorze ans après sa disparition, la BMW Série 6 Coupé renaît de ses cendres en 2004. Cette nouvelle génération fait table rase du passé et envoi aux oubliettes le dessin sobre de Paul Bracq. Ici, pas de museau façon « nez de requin ». Place à des lignes tendues et un improbable couvercle de malle dite « queue de canard » qui va faire hurler les puristes. Redécouverte de ce coupé (et du cabriolet) qui mérite d’être apprécié.
La BMW Série 6 Coupé est de retour !
À la fin des années 1990 se pose la question du remplacement de l’incroyable coupé Série 8. En 1999, la marque allemande dévoile durant le Salon de Francfort le concept coupé Z9. Ce dernier annonce l’arrivée d’un nouveau coupé haut de gamme au sein du catalogue de la marque à l’hélice. Vous l’avez deviné, on parle du futur coupé Série 6 E63. On ne va pas revenir sur le concept, puisqu’il fera l’objet d’un article dédié très bientôt.
Ce concept-car annonce la remplaçante de la Série 8, intercalé entre la berline Série 5 et la limousine Série 7. Le nouveau coupé va prendre la direction d’une voiture de grand tourisme. Le concept annonce la couleur, il va s’agir d’un coupé grand luxe à la ligne originale.
La BMW Série 6 Coupé et cabriolet selon Chris Bangle
Pour l’historique, l’américain Chris Bangle n’est pas un inconnu dans les prises de risque en termes de design. Dans les années 1980, il a signé plusieurs gros projets chez Fiat comme l’atypique Fiat Coupé, mais aussi le duo Bravo/Brava et une proposition refusée pour la Barchetta. En 1992, Bangle quitte Fiat pour aller chez BMW, pour y prendre la tête du design extérieur. Son premier gros chantier accouche de la consensuelle BMW Série 3 E46. Cependant, en 1997, la direction de la marque lui demande de renouveler le design de la vieille marque.
Il n’en faut pas plus à l’américain qui se lâche. La première pierre de ce nouveau projet n’est nulle autre que le détonnant concept BMW concept Z9, animé par un moteur V8 turbo…diesel. Les premiers éléments de design du concept apparaissent sur l’horrible Série 7 E65 de 2001. Avec sa poupe « queue de canard » et son physique… Pas facile. Néanmoins, si la Série 7 est dégueulasse (soyons honnêtes svp), elle a le mérite de conserver les éléments de la marque comme les haricots et le pli Hofmeister. Au point où durant sa période chez BMW, Chris Bangle, voit une pétition demandant sa démission. Il semble que certains ont oublié que la direction de la marque a donné son feu vert pour la production des voitures. Il n’était pas tout seul hein (coucou la gamme actuelle).
Un coupé aux lignes équilibrées
Lors de sa présentation en 2003, au Salon de Francfort, la nouvelle BMW Série 6 coupé provoque un drame. Le coupé est certes élégant, mais la face avant est affublée d’un regard de chien triste (oui on dénonce). Mais qui a finalement extrêmement bien vieilli, sauf pour la Série 7 (non pas toi). L’arrière est remarquable avec ses feux en deux parties et sa malle de coffre toute plate. Surtout pour la première fois, la BMW Série 6 coupé va avoir le droit à une version cabriolet, dévoilée en 2004. La BMW Série 6 cabriolet conserve avec élégance la ligne atypique du coupé et ne prend que 200kg de plus, avec les nouveaux renforts.
La nouvelle BMW reprend à 70% les éléments du concept Z9. Si les grandes lignes du concept sont signées Bangle, c’est Adrian Van Hooydonk, qui finalise la version de série. Il reprend à son compte la poupe « queue de canard » du Z9 et de la Série 7. La voiture se révèle plus fine et équilibrée dans son dessin. L’Allemande bénéficie d’un châssis aux petits oignons et d’excellents moteurs. Surtout, c’est le retour de l’appellation Série 6 qui avait disparu en 1989.
Une BMW Série 5 à 2 porte
Sous sa robe élégante, en cabriolet ou en coupé, la BMW Série 6 reprend les éléments techniques de la Série 5 E60. Cette dernière est apparue quelques mois plus tôt, elle étrenne un haut niveau d’équipements technologiques. De plus, les deux grandes BMW partagent de nouveaux trains arrière multibras, des amortisseurs pilotés, les barres antiroulis actif Direct Drive, ainsi que de nombreux éléments de carrosserie en aluminium.
À son lancement, la BMW Série 6 coupé ne propose que la 645 Ci. Avec sous son capot un V6 4.4l de 333ch. Libre à l’acheteur de choisir son type de boîte de vitesse, car il y en à 3 ! Le nombre de rapports est de 6, mais le constructeur laisse le choix entre boîte manuelles, boîte robotisée mono-embrayage SMG et une automatique ZF. Comble du luxe, la Série 6 est le second modèle à recevoir la molette iDrive déjà aperçue sur la Série 7.
Un intérieur pas à la hauteur du standing…
Une fois à bord, c’est la douche froide. La finition n’est pas à la hauteur du standing voulu par la marque bavaroise. Il ne faut pas trop regarder les assemblages. Ces derniers ont été critiqués par la presse à sa sortie. Malgré tout, l’Allemande réclame un ticket d’entrée relativement salée, à sa sortie : 79 700€ hors options (soit 103 443,77€ de 2023). Heureusement, la dotation de série accuse le coup : Clim bizone, Sono, sellerie en cuir avec réglages électriques, GPS, etc.
… Mais des moteurs diaboliques
En 2004, la 630 Ci rejoint le catalogue avec le nouveau moteur 6 cylindres 3.0l de 258ch. Il permet de faire baisser le ticket d’entrée à 61 800€ (76 353€ actuels). Quelques mois plus tard, c’est l’impressionnante M6 qui élargie par le haut le catalogue. Sous son capot, l’allemand se lâche avec un V10 5.0l de 507ch. Le même moteur que la BMW M5. À la fin de l’année 2005, la version 650 Ci prend la suite de la 645 Ci avec son V8 qui évolue de 4.4l à 4.8l. Ce dernier V8 est fort de 367ch.
En septembre 2007, la BMW Série 6 coupé et cabriolet reçoivent un restylage de mi-carrière, dit LCI (Life Cycle Impulse). Les protecteurs et les boucliers sont redessinés, le couvercle de coffre en plastique intègre le 3e feu stop, la finition intérieure est revue et le multimédia est nouveau. Sous le capot, le 3.0l reçoit une injection directe et la puissance grimpe à 272ch. Il fallait bien un crime de lèse-majesté, la BM’ reçoit un diesel 3.0l biturbo de 286ch, qui prend le nom de 635d. Dans le même temps, la dénomination « C » disparait du modèle.
Trois niveaux de finitions sont proposés : Standard, avec la clim bizone, feux xénon, sièges et volant avec réglages électriques. Luxe, avec cuir intégral, GPS, caméra de recul, ou encore le démarrage sans clé. Exclusive, toit ouvrant (pour le coupé), sellerie sport et sièges chauffants, chargeur de CD, Hifi, etc. La BMX Série 6 coupé et cabriolet prend sa retraite en 2010 après 116 748 exemplaires dont 54 173 décapotables. Pas mal, hein, pour une bagnole conçue en partie par Chris Bangle.
L’Avis des Cylindres :
Voilà un coupé que j’adore ! Mine de rien la ligne est équilibrée et les moteurs, comme le châssis, sont infatigables. Si une version vous tente, les verrions manuelles sont rares, elles sont à privilégier surtout en version V8. Sous le capot les moteurs sont costaud, en effet, ils profitent d’une distribution à chaîne. En outre, l’Allemande est sérieusement construite si elle a bien été entretenue. Les premiers soucis se manifestent à partir de 100 000 kilomètres. On remonte des soucis de bobines, de déphaseur d’arbre à cames, mais aussi des fuites d’huile sur le boîtier du filtre, des joints de couvre-culasse et de carter ou un souci de durites d’admission. Sur le diesel, le turbo est fragile. La pompe à eau fuit et il est difficile d’accès sur le V8. Ce denier subit des faiblesses sur les joints de queue de soupape qui provoque des consommations élevées d’huile.
Pour la boîte RAS, si ce n’est une vidange de la boîte tous les 100 000 kilomètres. La SMG est la plus fragile des trois, et malgré l’annonce de BMW avec une lubrification à vie, il vaut mieux la purifié car elle peut fragiliser l’embrayage. Avant 2007, le GPS peut connaître des bugs, mais des correctifs ont été apportés à partir de la même année.
Côté financier, l’allemande se négocie à partir de 7 000€ pour une 628 Ci avec plus de 200 000 kilomètres. La 630 réclame 10 000€ à kilométrages équivalents. Les plus belles versions atteignent 20 000€ avec moins de 50 000 kilomètres .
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