Avec la Renault Clio Williams, la marque est à mille lieues d’imaginer qu’elle dégaine une icône. Apparue simplement comme série limitée et pour l’homologation de la Clio en rallye. La petite citadine surfe sur le succès en F1 de l’écurie Williams, motorisé à l’époque par Renault. Outre son style reconnaissable, elle distille des sensations dignes de ces ancêtres…
« Vous pouvez rougir de honte, verdir de rage, mais c’est à une Clio que Frank Williams a donné son nom«
La Renault Clio Williams arrive sur le marché en 1993. D’origine, la citadine bleue est une série limitée qui rencontre un succès inattendu. La petite bleue sert premièrement à l’homologation de la version rallye. Ainsi, la réglementation demande 2 500 exemplaires civils pour pouvoir intégrer le championnat. L’occasion va aussi permettre à Renault de fêter le 4e titre d’Alain Prost en Formule 1 avec l’écurie Williams. L’écurie anglaise à cette période roule avec une motorisation au losange. Renault n’imagine pas le succès que va rencontrer la Clio badgée Williams. Outre l’occasion de fêter la victoire de l’écurie Renault-Williams, la bombinette permet d’intégrer la Clio au Championnat du monde des rallyes. La petite Renault vise une intégration du groupe des 2 000cm3.
Les ingénieures de Renault vont faire rentrer le moteur 2,0l au chausse-pied dans la citadine. La Française ne propose pas de moteur supérieur à 1,8l en essence et 1,9l en diesel. Le projet démarre en 1992 et plutôt que de développer un moteur de A à Z, la marque va faire du neuf avec du vieux. Le 2,0l (soit 1 998cm3) être développé à partir du moteur F16 ie (ou F7P) qui équipe la Renault Clio 16S. Le prix de lancement n’effraie pas les acheteurs avec un premier prix à 129 000 F (soit 30 300€ en 2023).
Action, Moteur..
Le 4 cylindres en ligne, dont le bloc est en fonte, voit sa cylindrée passée de 1,7l à 2,0l, l’alésage s’élargit de 0,7mm. Le vilebrequin provient d’un moteur de Clio Diesel, dont le couple peut supporter 175 Nm disponibles dès 4 500 tr/min. Le losange utilise son expérience acquise en Formule 1 pour renforcer les pièces mécaniques. Notamment la culasse trempée et résinée pour supporter la chaleur du moteur. Toutes les modifications sur le moteur portent la puissance du 2,0l à 150ch. Une puissance dingue sur une citadine, au début des années 1990. De plus, la Clio est aidée par une boîte 5 manuelle partagée avec la 16S, dont la 5e vitesse diffère par son rapport allongé.
La Renault Clio Williams profite surtout d’un poids de seulement 990 kilos sur la balance ! Du côté des performances, la Française annonce une V/max à 216km/h. Elle effectue le 0 à 100 en seulement 7,8 sec. Le régime moteur autorise jusqu’à 6 500 tr/min, sachant que l’étagement de la boîte permet les 130km/h en 3e, 160 en 4e et 215km/h en 5e. Le châssis, offre des trains avant élargis et reprend les triangles inférieurs de la 19 16S, tout en ayant des amortisseurs spécifiques. La voiture gagne en stabilité et en précision sur la route. La garde au sol est abaissée par rapport à la 16S.
La voiture est aboutie, malgré une certaine raideur par rapport à la 16S. Elle se montre plus confortable et rassurante dans les courbes, cherchant ainsi des noises à la Peugeot 205 GTI. La direction assistée se montre plus précise que (encore) la 16S. Avec son design, son agrément de conduire ou encore ses équipements attirent une clientèle diverse et variée.
La Renault Clio Williams, une 16S en gendre idéal
La Clio Williams se dévoile à la presse en Corse, durant le rallye du même nom en 1993. Immédiatement, elle se pose comme digne héritière des Renault 8 Gordini, 12 Gordini, R5 Alpine et Turbo et Supercinq GT Turbo. La Clio prépare le terrain pour la future gamme Renault Sport qui apparait en 1995, avec Spider. La Clio rencontre un vif succès à sa présentation…
La version Williams repose intégralement sur la Clio 16 S. Se distinguant par son unique coloris « Bleu Sport Nacré » ainsi que ses jantes Speedline dorées. Pas assez reconnaissable la Williams ? Pas de soucis, on retrouve des stickers « Williams« sur les ailes arrière et sur le coffre, en lettre d’or. En outre, un capot bombé et des antibrouillards signent la voiture. On notera aussi une canule d’échappement chromée.
À l’intérieur, un soin particulier est apporté à la voiture, qui reste proche d’une 16S. À la différence qu’elle reçoit des éléments bleus comme la moquette, le compteur ou encore le levier de vitesses. Les sièges avant se transforment en semi-baquets badgés du logo Williams. Enfin, une plaque numérotée sur la planche de bord vous rappelle que vous êtes à bord d’une série limitée.
Une série limitée pas si limitée
Prévue initialement dans le temps et face à l’engouement du public. La petite Renault Clio Williams va s’installer dans le temps. La sportive bleue intègre le catalogue, dès 1994, au-dessus de la 16S et la production ne cesse d’augmenter. Alors qu’elle était prévue de base à 2 500 exemplaires, la Williams atteint les 5 400 exemplaires.
En 1994, place à la phase 2 avec de nouveaux éléments de design. La face avant est légèrement redessinée et l’arrière reçoit des nouveaux feux arrière bombés. Des badges « 2,0 » apparaissent sur les baguettes latérales. Tandis que le moteur 2,0l reste fidèle à ses 150ch. Du côté de l’équipement, on note l’apparition d’un équipement audio et les rétroviseurs électriques et dégivrants. Comme on ne peut plus parler de série limitée, la plaque numérotée n’est disponible que sur les modèles à l’export ou sur demande du client.
La troisième et dernière série de production de Clio Williams arrive en 1995. La Suisse bénéficie d’une série limitée qui prend le nom de Swiss Champion. Seuls 500 exemplaires sont prévus pour le marché… Suisse et ils seront les derniers. Cette série célèbre la victoire du pilote suisse Daniel Hadorn, au championnat national des rallyes. Les Suisses ont le droit à un bleu différent, le Bleu Méthyle, avec une plaque numérotée de 1 à 500. Le nom Williams s’efface pour « Suiss Champion » sur les ailes arrière et le hayon. De plus, elle bénéficie d’un équipement audio avec haut-parleurs dans la plage arrière spécifique. Renault ajoute de série un poste radio Sony avec commandes au volant et un chargeur CD.
La Renault Clio Williams, une voiture qu’elle est bien à acheter
Tandis que la Peugeot 205 GTI disparait des chaînes de production, la Clio Williams rencontre un vif succès. Au total, la Williams s’écoule à 12 100 exemplaires en seulement 3 ans. Un joli score pour une bagnole dite produite dans le cadre d’une « série limitée ». La phase 1 a été produite à 5 417 exemplaires entre 1993 et 1994. La version 2 s’écoule entre 1994 et 1996 à 5 065 exemplaires. Il faut rajouter 1 618 exemplaires supplémentaires pour la phase 3 vendue à l’export. Dont les 500 de la version Swiss Champion. Finalement la Williams a acquis ses titres de noblesse avant même sa disparition. Rappelons que seuls 2 500 exemplaires devaient initialement être produits et c’est 10 000 exemplaires supplémentaires qui seront produits à travers l’Europe.
L’Avis des Cylindres :
Évidemment la version collector fait partie des premiers 2 500 exemplaires produits dans le cadre de la série limitée. Ensuite, toute version bien entretenue, peu kilométrés et en état d’origine est à favoriser. Encore aujourd’hui, la Clio Williams conserve son image de bombinette sportive et à la bonne image. Malgré un tarif salé à son lancement, les clients ne se sont pas trompés en profitant de son comportement dynamique et joueur. Attention à la corrosion sur le plancher et les ailes. Pour le reste, la Renault Clio Williams est fiable, mais au niveau du moteur, on surveillera le niveau d’huile surtout sur ce type de voiture à vocation sportive.
Les prix grimpent et s’envolent ! Un exemplaire à 200 000 kilomètres demande 25 000€ tandis que les exemplaires qui tutoient les 150 000 kilomètres demandent 28 000€. Les plus beaux exemplaires sous les 100 000 kilomètres et moins demandent 30 000 voire 39 900€.
6 commentaires