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Renault Super 5 GT Turbo : Objectif GTI (1986-1991)

Voilà une citadine que je n’aime pas : la Renault Super 5. Succédant à la mythique Renault 5 apparue en 1972, que je préfère, elle lui laisse la place en 1984. La petite Renault signée d’un grand nom de l’automobile va permettre la transition entre la Renault 5, la Renault 4 et surtout de préparer l’arrivée de la Renault Clio. Mais la Renault Super 5 GT Turbo est une pépite !

Renault Super 5 : une Renault 5 en mode super

En 1984, Renault voit les choses en grand pour sa nouvelle citadine. Lors du salon de l’automobile de Paris, la marque française déploie une maquette géante à l’effigie de la Super 5. La mission de la Supercinq est d’avoir une ligne plus polie et de gommer les défauts que lui avaient reproché les journalistes et les clients de la 5. Grand privilège pour la puce française : François Mitterand conduira l’un des premiers exemplaires de la citadine (il y a pire comme lancement).

Après 13 ans de carrière, la vieille Renault 5 prend sa retraite. Il faut aussi dire qu’après avoir trusté la première place des ventes en France. Elle s’est mangée un mur sur la fin et ce mur, c’est la Peugeot 205. La marque au losange part d’une feuille blanche côté technique. On peut même parler d’un facelift à la Volkswagen : rien ne change quand tout change tout. Ce qui coûtera quelques ventes à la Super 5 qui n’a pris aucun risque esthétique face à une concurrence rude et diversifiée, 205 en tête.

Une ligne simple, trop proche de la Renault 5 de 1972

Gandini derrière la Supercinq

Si la première Cinq est signée par les bureaux internes de l’ex-régie de Boulogne-Billancourt. La nouvelle est dessinée par le créateur de la Citroën BX et surtout de la Lamborghini Countach, Marcello Gandini. Il signe une petite citadine lisse reprenant les grandes lignes de sa prédécesseur tout en étant 100 % nouvelle. Une sorte de surprise quand on connaît les deux autres autos et leur parti pris esthétique.

Si la petit Super 5 plaît, le style est bien trop pépère face à la Peugeot 205 qui s’impose en Europe. Renault va enfiler un jogging à la voiture, gavée d’un turbo et surtout titiller une certaine Peugeot 205 GTI. Nous sommes à une époque dans laquelle chaque véhicule se doit d’avoir une version sur-vitaminée dans la gamme.

La Renault Super 5 GT Turbo surfe sur la mode du turbo qui s’impose chez les constructeurs à la fin des années 1980.

Une Super 5 gavée au Turbo

Pour donner un peu de piment à sa citadine, Renault reprend la recette de la Renault 5 Lauréate Turbo. L’on a sous le capot un 4 cylindres 1,4l turbocompressé qui développe 115 ch, soit 10 de plus que la 205 GTI, disponible dès 3 500 tours/min. Le bloc est connu puisqu’il s’agit du cléon fonte de la 5 Alpine. La Super 5 GT Turbo bénéficie d’un nouveau carburateur et d’un échangeur air-air. Vous obtenez ainsi une Renault Super 5 GT Turbo prête à en découdre avec la rivale de Sochaux.

Dès 1987, la Renault Super 5 GT Turbo voit sa puissance évoluer en passant à 120 ch, s’accompagnant d’un léger lifting. Face à la phénoménale montée en puissance du bloc thermique pour l’époque. Les ingénieurs Renault travaillent sur la rigidité du châssis ainsi que la tenue de route. Bref, elle est prête à mordre l’asphalte des routes françaises.

Une petite R9

La structure de la Super 5 est reprise de la R9 en format de poche. L’architecture est calée sur cette dernière : la traction à moteur transversal, les moteurs, la suspension de type McPherson, deux barres de torsion à l’arrière et la boîte sont partagés avec la berline française. Avec la GT Turbo, les ingénieurs ont travaillé sur la sportivité de la petite citadine : quatre barres de torsions, freins arrières à disques, système d’amortissement durcie ou encore quatre barres antiroulis épaissis à l’arrière.

Un châssis aux petits oignons préparé avec soin. L’équipement n’est pas oublié avec jantes alu, sièges baquets, antibrouillards avant et compte-tours. Au chapitre des options, on note les vitres avant électriques ou encore les pneus larges, surtout que les pneus de 195 était très recommandés car la Super 5 n’est pas toute jeune de par ces éléments et sa technologie anachronique. En effet, le moteur est vif et met à mal le train avant.

Summum du sport, l’instrumentation… rouge/orange

La Renault Super 5 GT Turbo : Une sportive nommée bombinette

Rapidement, la petite Renault sera surnommée la « bombinette », qui se pare de quelques artifices qui vont marquer les amateurs : élargisseurs d’ailes, becquets, jantes aluminiums et train arrière spécifique. La Renault Super 5 GT Turbo va vite être reconnue pour ses qualités de performance, d’agilité et assez puissante pour la catégorie. De plus, la petite française sait aussi recevoir, avec une bonne dose de confort à la conduite pour les passagers. Le but avoué par Renault est d’avoir dans sa gamme une sportive au-dessus du lot et la mission est réussie.

Apparue en 1984, la Peugeot 205 GTI surprend par sa polyvalence, avec sa puissance plus que suffisante et son confort. Renault ne dispose que de la vieillissante 5 Turbo Lauréate qui accuse le poids de son âge. Cependant, la réponse de l’ex-régie arrivera rapidement puisque la Super 5 arrive en la même année et la GT Turbo débarque l’année suivante.

La Renault Super 5 GT Turbo ne connaîtra pas une longue carrière. Elle disparaitra au bout de 5 ans de carrière en 1990, dès l’arrivée d’une certaine Renault Clio. Durant cette courte carrière, la petite Cinq sera un joli succès avec pas moins de 160 000 exemplaires écoulés. Il faut aussi avoir en tête l’incroyable succès de la 205 GTI qui elle a tutoyé les sommets avec 330 000 exemplaires mais sur 10 ans de carrière.

Le Saint-Graal, alias la série limitée Alain Oreille

L’avis des Cylindres

Evidemment, j’ai débuté cette article avec un parti pris contre la Super 5, descendante de la géniale Renault 5. Véritable chaînon manquant entre la mythique R5 et la populaire Renault Clio. La Super 5 fut aussi l’alternative entre la Renault 4 et la future Renault Twingo.

Pour entrer dans la légende, la Renault Super 5 GT Turbo s’illustrera dans de nombreuses courses. Ainsi, entre 1989 et 1990, Alain Oreille remporte plusieurs titres de champion des rallyes en groupe N. Pour fêter cet exploit, Renault commercialisera en guise d’adieu une série limitée Oreille, rarissime recherchée par les collectionneurs. Les prix s’envolent, surtout face à une période 1990 où bon nombres d’amateurs de kit tuning l’ont massacrée.

Comptez 8 000 € pour un exemplaire tuning (à remettre d’origine donc) avec plus de 200 000 kilomètres. Etrangement, un exemplaire avec mois de 150 000 kilomètres ne demandera que 8 500 € avant que les prix ne s’envolent. Un très bel exemplaire avec moins de 100 000 kilomètres d’origine demandera minimum 15 000 € en phase 2. Une phase 1 d’origine avec moins de 100 000 km en 115 ch dépasse les 20 000 €. Mettre la main sur une version Alain Oreille demandera patience et d’exploser votre compte en banque. Nous avons ainsi lu sur Caradisiac qu’un exemplaire s’est vendu plus de 27 000 € en 2019 chez Artcurial.

Du côté des problèmes mécaniques, rien à signaler : la Super 5 subit moins la rouille que sa prédécesseur, mis à part un respect du temps de chauffe et du niveau d’huile, RAS sur la Super 5 GT Turbo.

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