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Renault 4 : La populaire idéale ? (1961-1992)

Renault 4

Voiture emblématique d’une certaine France rurale, la petite Renault 4 fait partie du patrimoine matériel français. Elle a surtout trois points forts : pratique, un châssis moderne et accessible. Elle va rapidement s’imposer dans ses configurations berline et utilitaire. La petite Renault, va ainsi s’affronter à la mythique Citroën 2CV pour le titre de la populaire la plus vendue !

Une voiture bonne à tout faire pour lutter contre le quai de Javel

En 1948, Citroën dévoile la 2CV malgré une allure rudimentaire, le contrat d’une voiture simple et peu chère est rempli. Renault de son côté ne propose que la 4CV et elle ne répond plus vraiment aux critères à l’aube des années 1960. La Renault 4CV est dépassée face à la deudeuche, il s’agit d’une propulsion avec moteur arrière. En 1956, Renault cherche à remplacer la 4CV. Pour cela le constat est simple, la marque doit motoriser la campagne avec une voiture fonctionnel, accessible et traction.

Le constat est fait chez Renault, il faut une 4cv fiscaux, une bonne habilité, un tarif proche de sa concurrente et surtout un style plus moderne que « l’affreuse » 2CV.

Une Plateforme ultra moderne

Dès le début du projet la solution de la traction s’impose. La R4 va être la première berline de la régie à recevoir une plateforme traction après l’Estafette en 1959. Les suspensions seront à barre de torsions, avec à l’avant des barres longitudinales et à l’arrière des barres transversales. Tout comme la Renault 16 ou la Renault 5, le passage des barres parallèle impose un empattement plus grand de 48 mm côté droit.

Au premier plan, un prototype de Renault 4, suivi d’une Fiat 500 ou encore Citroën 2CV

Sous le capot moteur, on recycle ! On reprend le moteur Billancourt 603 cm3 (ou moteur B) de la Renault 4Cv. Il équipe l’entrée de gamme de la Renault 3 et 4, fort de 23 ch. Il est couplé à une boite 3 vitesses pour une V/max à 105 km/h. La puissance de la Renault 4 évoluera par la suite pour atteindre 27.6 ch puis 30 ch du petit 747 cm3, tout comme le 782 cm3 qui fait 30ch. En 1964 arrive le moteur 5CV de 845 cm3 à la puissance de 30 ch. En 1978, arrive au catalogue les versions Cléon-Fonte de 1.1l de 34ch, qui sera par la suite dégonflé à 956 cm3 en conservant les 34 ch.

Pour s’assurer de la qualité de la petite dernière, les tests vont être long : ils commencent en 1959. Les tests seront internationaux, s’étalant de la France, au Sahara et aux Etats-Unis. Au total, ce sont 2.900.000 kilomètres qui seront parcourus par les prototypes.

Un lancement important

Tandis que la Renault 4CV quitte l’usine de Billancourt dès le 6 juillet 1961. La petite Renault 4 prend sa place. Profitant des congés des ouvriers, la régie nationale, met en place les lignes de production.

Voilà un endroit où il fait bon lancer un véhicule, suivant Citroën et le lancement de la GS en 1970. Renault présente à la presse en août 1691 la Renault 4 en Camargue. Le constructeur dispose 25 R4 et seulement 5 Renault 3. Les essais sont publiés quelques semaines avant le salon automobile de Paris. Présentée en grande pompe pendant l’évènement la marque met à disposition 200 voitures pour les essais.

La Renault 3 n’a pas connu le même succès que la 4, trop dépouillée avec l’absence de vitre de custode

Une gamme large

La Renault 4 est disponible dès le lancement en trois finitions : R3, R4 à 4 glaces et la version 4L à 6 glaces (qui est la version Luxe, d’où son nom). La petite Renault est abordable avec des tarifs qui débutent à 4800 frs et 5300 frs (soit 7 702,18 € et 8 504.49€). Des tarifs très proches d’un Dacia Sandero en 2021.

Face à ce succès, la petite Renault 4 évolue dès l’année suivante, la version 4 simplifie sa gamme avec une seule couleur au catalogue, pas d’enjoliveurs ou encore un tube en guise de pare-chocs. Le but ? Que la Renault 4 s’oppose directement à la Citroën 2CV. Quelques mois auparavant, Renault ajoute une nouvelle carrosserie à la gamme : la F4. C’est-à-dire la version professionnelle avec la fourgonnette. Avec sa charge utile de 300 kilos, elle intègre le catalogue en remplacent indirectement la Juvaquatre disparu un an plus tôt.

Dès le mois de mars 1962, la Renault 4 voit sa gamme s’étoffé par le haut avec la R4 Super. L’équipement est complet avec hayon arrière en deux parties, un pare-chocs doublé ou encore des sièges en mousses et une banquette arrière repliable.

La même année Sinpar présente et commercialisé la même année les iconiques versions 4X4.

Le cas Renault 3 :

Lancée en même temps que la Renault 4, la petite R3 qui devait avoir le rôle d’entrée de gamme du constructeur ne séduit pas, pire encore c’est un échec pour la marque. Renault jette l’éponge rapidement face à cette insolente 2CV qui se vend. La petite R3 disparait du catalogue dès 1963 en étant remplacée indirectement par la version « 4 » de la Renault4.

La Renault 4 prend dès 1963, la place de l’entrée de gamme de la marque française. Ayant été modifié l’année précédente la version 4 n’évolue pas. La Renault 4 L, évolue, avec la disparition du chrome autour des feux arrière. Tandis que la Renault 4 Super passe au moteur 5CV. C’est l’Amérique pour la petite Renault avec son « grand » moteur 5 CV tout en perdant le côté luxe en réduisant les coûts, pour être finalement moins luxueuse.

Evolution de la Renault 4

En 1964, la Renault 4 évolue avec un nouveau pare-chocs peint en replacement du fragile pare-chocs tubulaire. Les contre-portes et le pavillon sont enfin garnis ! De son côté le modèle 4L voit son vide-poche ainsi que son chauffage peint en gris et non plus en noir. Les glaces arrière sont désormais coulissantes et les custodes restent fixes.

Le haut de gamme constitué par la Renault 4 Super disparaît à son tour et est remplacé par la version 4L avec en option la possibilité d’avoir un moteur 5 CV. Au passage, c’est l’occasion pour Renault de faire profiter de la Renault 4 de sa première version spéciale : la légendaire Parisienne. En gros, il s’agit d’une Renault 4 Super peinte en noire avec un décor extérieur à motif cannage sur les flancs latéraux et agrémenté d’une sellerie inédite à motif écossais. C’est l’une des premières mini chics.

Le succès est immense pour la Renault 4, qui après 3 ans de carrière, s’est déjà écoulée à 500 000 exemplaires ! Ainsi dès le 3 mars 1964, c’est la fête à l’usine de Flins qui fête ce chiffre impressionnant.

Un (très) grand succès

Pour continuer de surfer sur le succès de la petite populaire, en 1966, Renault modifie la gamme. Ainsi les trois modèles de l’offre et l’appellation Renault 4 disparaissent. L’entrée de gamme débute avec la Renault 4 Luxe équipé de vitres arrière coulissantes, de sièges hamac en tissus ou en simili et la disparition des butoirs sur les pare-chocs. Le cœur de gamme est constitué par la Renault 4 Export qui bénéficie de sièges en mousses et de la possibilité d’opter pour le moteur 5CV en option. La version Parisienne reste la version haut de gamme qui ne subit pas d’évolution mise à part l’adoption d’un monogrammes métalliques.

Le succès est immense pour la Renault 4, qui après 3 ans de carrière, s’est déjà écoulée à 500 000 exemplaires !

En 1967, nouvelle évolution pour la Renault 4 qui voit principalement son intérieur et les détails évolués. La planche de bord est profondément modifiée, ce dernier devient plane et peint en beige. Le volant est lui aussi modifié avec son moyeu rectangulaire et marron. Les monogrammes à l’avant et sur les ailes deviennent métalliques.

Pour 1968, la Renault 4 connait son premier lifting : la face avant est redessinée avec l’adoption d’une nouvelle calandre intégrant les feux. La transmission évolue avec l’adoption d’une boite manuelle quatre vitesses.

Les seventies en Renault 4

Au début des années 1970 la version Parisienne disparaît. Mais quelques mois plus tôt apparait la version conçue par Sinpar : la Plein Air. Hasard du calendrier ou non, mais la Plein Air est dévoilée un jour avant la Citroën Méhari en 1968. Visant plus haut de gamme, tout étant forcément moins pratique, la Plein Air ne rencontrera pas le succès escompté. En avril 1970, la réglementation évolue et la Renault 4 reçoit de série des ceintures de sécurité à l’avant.

En 1971, le moteur 5CV apparaît sur toutes la gamme, en option, sauf pour les versions Sinpar qui n’en ont pas le droit. Tandis que toute la gamme profite du passage au circuit électrique en 12 volts. Seulement après trois ans de carrière, la Plein Air disparait de l’offre après seulement 563 exemplaires. Trop chère et pas assez polyvalente, elle sera vite oubliée par la Méhari.

La deuxième partie des années 1970 sera marqué par l’arrivé de la mythique Renault 5. Pour autant la Renault 4 ne disparait pas au contraire, Renault lui offre un nouveau tableau de bord et un volant noir. La Renault 4 voit aussi l’arrivé d’un pare-chocs arrière en plastique.

L’année 1978, marque une nouvelle refonte de la Renault 4 avec l’arrivé d’une nouvelle face avant. L’évolution est en douceur puisque l’alu laisse la place à du plastique, plus massif. Si cette nouvelle version parait visuellement moins réussie que les précédente, la série 3, suit le mouvement lancé par sa petite sœur la R5 avec ses pare-chocs absorbant en plastique.

20 ans de carrière et encore des évolutions

La Renault 4 voit aussi sa gamme modifiée à l’aube des années 1980 avec l’arrivé des finition TL, qui remplace la Renault 4 Export. Les autres versions sont renommées L et GTL et profite d’un monogramme sur les flancs. La Safari apparaît à son tour avec ses équipements spécifique comme la sellerie ou encore les baguettes et les pare-chocs noirs. La version GTL qui apparait en 1978 profite du 1.1l du Cléon-Fonte.

Le 9 septembre 1977, la Renault 4 franchit l’incroyable barre symbolique des 5 millions d’exemplaires produits ! Approchant en de la retraite la Renault 4 s’offre une dernière version avec la Savane. Tandis que la GTL devient Clan. Elles partageront des jantes à 6 branches.

Très rare : la Renault 4 Plein Air

En 1992, c’est la fin de l’aventure pour la Renault 4. Les nouvelles normes anti-pollution, l’arrivée de la Super 5 tout comme la Renault Clio et surtout l’arrivée imminente de la petit Twingo pousse mémère vers la sortie. C’est désormais une évidence : elle va quitter les chaînes de production de la marque avec une série limitée à 1000 exemplaires numérotés, la bye-bye.

L’Avis des Cylindres :

La Renault 4 à véritablement connue une carrière à rallonge que peu de voiture ne peuvent se vanter. Durant 31 ans de carrière, la petite Renault 4 s’est écoulée à 8 135 424 exemplaires. Sa carrière longue lui a permis de traverser aisément les époques. Ce qui fait que l’on peut encore trouver des Renault 4 en excellente état. Pour conclure c’est un pari réussi pour Renault puisque la domine la 2Cv qui disparait en 1990 après 5 114 961 exemplaires.

Question tarif, on trouve la Renault 4 à tous les prix. Comptez 1500€ pour un exemplaire à rénover. 3000€ pour une version récente mais avec quelques bricoles. Les prix s’envolent pour les plus anciennes dès 7000€ pour les versions des années 1960-1975. Les versions avec les calandres plastiques 1975-1980 sont les moins recherchés les prix varient entre 3990€ et 5900€. Pour les versions plus rare ou plus exclusive sont les plus chères : Sinpar 4×4 et Plein Air, dès 8000€. A vous de trouver la R4 de vos rêves !

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