Vous n’avez pas pu y échapper, la communication actuelle de Citroën en a fait son cheval de bataille : réhabiliter la Citroën GS. En 2020, la GS fête ses cinquante ans et ça correspond au lancement d’un autre véhicule aux grands enjeux pour les chevrons : la nouvelle Citroën C4 qui s’en inspire.
La Citroën GS : ne voiture capitale
Entre 1970 et 2020, il y a eu deux salles, deux ambiances. En effet, avec cinquante ans d’écart, la GS tout comme la nouvelle C4 répondent aux enjeux de chacune des deux sociétés mais avec de grande similitude entre l’arrière-arrière-grand-mère et la petite dernière.
Retournons à la fin des années 1960, chez Citroën, après l’échec du premier projet d’une offre milieu de gamme. Citroën, se rend compte qu’on nouvelle classe moyenne apparait. Cette classe moyenne ne veut pas de la rustique et rudimentaire 2CV, ils n’ont pas les moyens pour une ID et la DS est trop onéreuse. Il faut faire vite, chez Renault on a dégainé la Renault 6. Les chevrons se rendent compte véritablement qu’un trou existe entre ses différents modèles. Alors, je vous vois venir, l’Ami6 et l’Ami8 ? Trop proche de la 2CV pour être considéré comme une véritable offre milieu de gamme (tout comme la C4 Cactus reposant sur le châssis d’une C3).
Il faut combler un trou…
Le temps presse ! Peugeot sort sa 204, sa première traction, tandis que le projet F jugé trop proche de la Renault 16, alors Citroën jette une nouvelle fois l’éponge après l’échec du développement du projet C60. En 1967, la famille Michelin, propriétaire de Citroën, s’impatientent ! Les ingénieurs de la marque ont trois ans pour développer une voiture qui donne le change à Peugeot et surtout à la régie nationale. On lance le projet G et la voiture doit être prête en 1970. Après trois ans pour le développement d’une voiture c’est très court (même si la BMW Z1 est une exception à la règle).
Citroën met les petits plats dans les grands avec un inédit quatre cylindres à plat de 1 litre, 55 chevaux et 150 kilomètres en vitesse de pointe, la critique ne sera jamais satisfaite par les performances médiocres du petit moteur boxer. Dès 1962, le petit boxer passe à 1.2 litres avec 60 ch. En septembre 1979, le boxer passera à 1.3 litres avec la folle puissance de 65 ch. Entre-temps le petit 1 l deviendra 1.2 l en 1977 culminant à 56 ch. On a tous en mémoire l’échec de la version Wankel, avec le prototype GS Birotor. Cette version aurait dû constituer, à termes, le haut de gamme de la future Citroën GS.
Révolutionnaire GS !
Si le moulin n’est pas un foudre de guerre, la petite Citroën GS, a d’autres arguments en sa faveur : une sécurité optimale, des équipements du segment supérieur voire inédit et une certaine suspension hydropneumatique de la reine de la route… sa grande sœur la DS ! La nouvelle compacte offre 4 freins à disques, un Cx (ou coefficient aérodynamique) spectaculaire de 0.30. Dès le mois d’août 1970, les chaînes de productions de l’usine de Rennes – La Janais commencent à produire les premières Citroën GS. D’ailleurs, la marque aux chevrons en profite pour réaliser les essais presse en Camargue pendant que le public découvrir l’auto au salon de Paris de la même année.
Avec son unique 4 cylindres à plats, Citroën propose deux finitions : Confort et la Club. D’un autre côté la vraie surprise est la descente en gamme du système de suspension entièrement repris de la DS et offert en plus grand nombre. Il y a aussi une vraie explication autour du système. L’hydropneumatique coûtant une fortune à concevoir, la marque cherche aussi à rentabiliser l’investissement de la suspension, un seul moyen de réduire les coûts : la GS doit proposer l’hydropneumatique.
La Citroën GS voiture de l’année 1971 !
Dans la grande tradition de la marque, la GS se démarque de la concurrence, tout en répond aux attentes de la clientèle. Elle décroche le titre de la voiture de l’année 1971. Les débuts de la GS sont encourageants pour la marque. Il faut dire que Citroën est abonné aux périodes en dents de scie, évoluant entre faste et dépôt de bilan.
Pour ne pas perdre en intérêt, la Citroën GS est lancée en 1971 en version break. La carrosserie familiale, hérite de la même architecture de gamme que la GS berline. Comprenant leur erreur avec le moteur boxer. L’année 1972, verra l’arrivé du 1.2l de 60 ch. avec un couple plus bas pour obtenir les 60 ch. La Citroën GS ne cessera d’évoluer tout au long de sa carrière.
La GS poule aux œufs d’or !
La Citroën GS vit une carrière calme, pourtant, la situation n’est guère reluisante pour le constructeur. A nouveau dans le rouge en 1974, la marque introduit des nouvelles versions, chacune à l’autre bout de la gamme. Une nouvelle version entrée de gamme : la GSpécial. Enfin commandable avec de nombreuses options car pingre en équipement de série et l’intégralité des motorisations sont disponibles.
Au-dessus de la GS Club, Citroën ajoute la version X2, avec le 1.2 de 65 ch. La nouvelle X2 gagne au passage une calandre noircit et des longues portées. En 1975, la GS revoit sa gamme et on note l’arrivé de la version X. Cette nouvelle version X, reprend la dotation de la X2 tout en étant dégonflée sous le capot avec le 1.2 de 60 ch.
Une GS X peut cacher une Pallas
Tout n’est pas triste chez Citroën, si la gamme s’élargie, c’est le haut de gamme qui va bénéficier d’une version qui va faire rentrer la petite GS dans l’histoire : elle inaugure la mythique finition Pallas. Elle offre une dotation pléthorique, des enjoliveurs chromés, des baguettes latérales et surtout à l’intérieur une moquette plus épaisse. L’arrivé de la Pallas marque l’arrêt de la Birotor.
La Citroën GS va aussi connaître un changement de propriétaire. En 1975, la famille Michelin ne veut plus jeter l’argent par les fenêtres. La marque aux chevrons est rachetée par Peugeot, suite à la pression de l’État français. Rappelons que Fiat était en embuscade pour le rachat de la marque. Il faut dire que la situation était délicate : Citroën est pris à la gorge par le rachat de Maserati et le choc pétrolier de 1973. Ce dernier n’a pas arrangé les comptes de la marque. La SM est la première victime de la crise, suivi de la GS Birotor.
GS Basalte
En 1977, la GS est enfin rafraichie. Le petit 1.0 l est remplacé par le 1.1 de 56 ch. L’année suivante, c’est le tour de la série limitée Basalte qui arrive. Totalement seventies dans son look, elle se déguste avec le 1.2 de la X2 avec ses 65 ch. En 1979, la X3 débarque dans la gamme, il s’agit de la dernière évolution avec la GSA. En 1979, la GS disparait après 1 896 742 exemplaires, l’histoire ne s’arrête pas là… La GSA prend la suite mais ça c’est dans un prochain épisode.
Citroën GS Birotor
En 1973, voulue comme l’offre haut de gamme de la GS, la version Birotor, propose un moteur Wankel développé en collaboration avec NSU, maître en la matière, mais entre-temps Volkswagen a racheté la marque NSU. Citroën est désormais seul aux commandes et propose la GS Birotor avec ses 107 ch. La même année éclate le premier choc pétrolier. Le prix du baril explose, la consommation de la Birotor n’étant pas non plus des plus économique : le planning de la sortie de la GS Birotor ne tombe à pas au bon moment pour la marque. La production de la Birotor est rapidement stoppée après seulement 873 exemplaires produits.
L’Avis des Cylindres :
La GS se trouve dès 1200€. Une anciennes qui reste « abordable » quand les travaux ne vous font pas peur. Attention d’ailleurs à la rouille qui attaque les bas de caisse. Pour le reste une belle GS Spécial, s’échange dès 5 000€, une GS Pallas dès 6 500€. Si vous cherchez la perle rare on trouve des GS Birotor aux alentours de 35/40 000€.