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LAND ROVER Defender : Une légende immortelle (1948-2016)

Land Rover Defender

Vous pensez que Land Rover ce n’est que le Ranger Rover, le Discovery ou encore l’Evoque, cet article est pour vous. L’an dernier, le salon de Francfort a été marqué par la présentation d’un monstre sacré de l’automobile : le Defender II. Avant tout cela, il y a eu un modèle qui a posé les bases de cette marque iconique : le Land Rover Defender.

Le besoin d’un véhicule simple, économique et populaire

Un peu à l’image de la 2CV ou de la Renault 4 en France, Rover signe un véhicule iconique, répondant aux besoins de la sortie de la guerre. Le Royaume-Uni et les autres pays meurtris par la seconde guerre mondial cherchent à relancer leurs économies et cette relance passe par le besoin d’un véhicule robuste, simple et pas cher. En 1947, Rover perdu entre son faste d’antan et son besoin de répondre à la demande des paysans présente le prototype du tout premier Land Rover Defender.

Point d’élégance avec la série 1, c’est un utilitaire

Le Land Rover Defender sous toutes les coutures

Nous sommes à une époque où toutes les matières premières sont réservées à la reconstruction du pays. Concevoir un véhicule à partir d’une page blanche est un pari difficile à relever, c’est pourquoi le Land Rover sera conçu à partir d’un châssis de Jeep Willys. La conception se fera dans le plus grand des secrets dans l’usine cachée ou de « l’ombre » à Solihull, près de Birmingham, qui commencera à produire les premiers prototypes du Land Rover.

Maurice Wilks, qui à l’époque était directeur du département Conception chez Rover était également agriculteur dans le comté d’Anglesey au nord-ouest du pays de Galle. Notre homme se déplaçait en Jeep dans ses champs. Le problème, c’est la difficulté d’obtenir des pièces détachées. Maurice discuta du projet avec son frère Spencer, alors P.D.G de Rover, les deux frères se mirent à travailler sur le projet d’un petit véhicule tout-terrains (on ne parle pas encore de SUV).

Vagabond Terrestre

Rover travaillait déjà dans les années 40 au projet M qui devait concurrencer les 2CV et autres populaires véhicules d’après-guerre. Le projet trop couteux fut mis aux oubliettes et Rover se mit à étudier le projet Land Rover. Maurice Wilks, habitué des Jeeps utilisa ses connaissances pour la conception du prototype. Land Rover signifie en langue de Molière Vagabond Terrestre, vous pourrez ressortir cette anecdote dans votre prochain dîner mondain et impressionner votre entourage. M. Wilks ajouta au châssis la prise de force. Rover se mit en tête de remplir le vide entre la Jeep et les tracteurs.

Land Rover série 3

Land Rover Defender ou série 1 en 1949

Par cette conception entre véhicule de tourisme et utilitaire, le Land Rover offrait une multitude d’usages. Il est un peu à l’image de l’Unimog, développé en Allemagne à la même période. Pour des raisons de coût, Rover fit le choix de concevoir le Land Rover avec un volant au centre, le Center Steer, construit sur un châssis de Jeep avec un moteur et une boîte recyclée d’une berline P3. Cette position de conduite était avant tout économique et pratique.

En effet, elle permettait à peu de frais de vendre le petit 4×4 dans tous les pays possibles. Une idée ingénieuse qui permettait d’éviter le poste de conduite à droite ou à gauche (malin les anglais !) tout en conservant le poste de conduite d’un tracteur. Malheureusement cette idée ingénieuse fut vite abandonnée car pas pratique en tout terrain, un peu comme le Brexit, mais ils n’ont toujours pas percuté…

Tout est bon dans le recyclage

La carrosserie a été façonné à la main avec de la tôle en alliage en aluminium-magnésium nommé Birmabright pour économiser l’acier. La couleur des premiers Land Rover, fut dicté par les excédents de matériels militaires disponibles à l’époque. Le vert clair est récupéré des stocks de peinture des cockpits des avions. En effet, l’usine de Solihull construisait pendant la guerre les avions de l’armée, c’est ainsi que Rover pu avoir cette teinte automne-hiver avant H&M.

Une petite pensée au châssis Jeep, petit ange parti trop tôt, qui sera remplacé par un châssis poutre développé en interne. Face au prix de l’acier, c’est l’aluminium qui sera choisi. Ce dernier sera retenu pour son prix plus faible que l’acier, sa durabilité et sa grande disponibilité.

Rudimentaire ? oui

Land Rover : le véhicule qui se moque des charges lourdes

Les premiers tests mettent en avant une machine polyvalente et facile d’usage. Le Land Rover offrait trois prises de force. Une excellente prise avant sur le moteur, une prise centrale grâce à la boîte de transfert et enfin une prise arrière sur la traverse arrière du véhicule avec une ligne d’arbres démarrant depuis la boîte de transfert. Le Rover était apte à remorquer différentes machines agricoles. Cependant, en arrivant en production, l’aspect agricole fut mis de côté pour plus de polyvalence. La marque se concentra sur une utilisation plus polyvalente afin de séduire une clientèle plus large.

Le Defender n’est pas que vert !

Pour réduire les coûts, la carrosserie est simplifiée, afin de mieux répartir le temps de production. Le moteur Rover P3 est supprimé afin de disposer d’un moteur plus gros et plus puissant. La boîte de transfert propre à Rover est préférée aux pièces Jeep. Les nouveaux prototypes de 1948, n’utilisent que des pièces Rover et non plus Jeep. Au final, le Rover est plus court que le Jeep Willys, mais aussi plus large, lourd et plus rapide avec une meilleure prise de force.

Tout, tout, tout en alu !

La carrosserie en aluminium sera conservée tout au long de sa carrière. Bien que devenant au fils des ans plus chère, le Defender n’abandonnera jamais sa carrosserie aluminium qui offre une garantie de légèreté et d’une grande résistance à la corrosion ainsi qu’à la rouille, dévastatrice sur une carrosserie acier.

« La forme simpliste du dessin du Defender était une volonté de ses designers, les plis des panneaux de carrosserie distingués par quelques galbes était prévue pour être découpé et formés à la main à partir des plaques d’aluminium « 

Toujours sur un plan technique et économique, le châssis échelle était constitué de quatre bandes d’acier soudées de chaque côté. La volonté de Land Rover était de réduire au maximum les coûts.

Initialement prévue pour deux à trois ans de carrière, le temps que la trésorerie et le carnet de commandes à l’exportation se remplissent, Rover ne misait pas du tout sur le petit nouveau. La marque espérait redémarrer dès que possible sa production automobile haut de gamme. A la surprise générale, le Land Rover connu un excellent début de carrière et les carnets de commandes débordaient ! Si bien que Rover ne put se résoudre à mettre un terme au modèle. Les chiffres surpassent les attentes et aussi tous les autres modèles de la gamme.

1983 : Apparition du Defender et Land Rover devient une marque

A partir de 1983, le Land Rover prit le nom de Defender. Le Land Rover Defender commença petit à petit à gagner en indépendance et à s’émanciper de sa maison mère Rover. Le modèle gagna déjà le titre de « marque à part » au sein de Rover et de British Leyland Corporation (BMC). Evidemment le Range Rover y était déjà pour ce changement depuis 1970 mais fût acter avec l’arrivée d’un petit frère en 1989 : le Discovery.

La suite de l’histoire on la connaît, disparition de Rover, rachat de Mini par BMW, et rachat du duo Jaguar/Land Rover par Ford puis Tata Motors en 2008. Le Land Rover Defender aura des petits frères baroudeurs aussi atypiques et charismatiques que lui. Citons le Discovery, le Freelander et surtout les deux stars actuelles de la gamme : l’Evoque et le Velar. Après l’Iconique Range Rover, Land Rover est devenu une marque qui ne cesse de se renouveler.

Tomorrow never die, Demain ne meurt jamais

En 2016, après 68 ans de carrière et 2.000.000 d’exemplaires plus tard, le Land Rover Defender est arrêté. Même si en 2018, le Defender fera un petit retour éphémère dans une série limitée Work V8 avec un prix délirant. C’est réellement qu’en 2019 que Land Rover écrit un nouveau chapitre dans l’histoire riche de son modèle d’après-guerre.

SERIE 1 :

Commercialisé en 1948, le Land Rover était disponible avec un moteur essence de 50Cv. Il sera très vite rejoint par un 2.0l de 52cv plus robuste et aux couples plus faibles. Il s’avère plus fiable et plus disponible que le 50cv qui dérivait du modèle de pré-série.

SERIE 2 :

Dix ans après sa sortie, en 1958, Rover dévoile la série 2 qui subit une importante refonte esthétique et mécanique. Si l’extérieur n’évolue que dans les détails, la mécanique est révolutionnée ! L’arrivée des moteurs diesel élargie l’offre. La puissance de la gamme passe de 50cv et 52cv à 66cv et 77cv.

En 1966, apparait la série 2B qui marque une première vraie révolution au sein du design du Land’. Les feux avant centraux sont déportés sur les ailes pour garantir un meilleur éclairage.

SERIE 3 :

La série 3 apparaît en 1971 en reprenant la recette de la série 2, les feux restent sur les ailes avant cependant, la calandre n’est plus en métal mais en plastique. Le tableau de bord évolue également, plus pratique, il possède en outre un nouveau système de ventilation plus puissant. Mécaniquement c’est un nouveau système d’embrayage, de freinage plus efficace et une boîte de vitesses synchronisé qui arrivent. En 1974, Rover équipe le Land’ série 3 de l’Overdrive (bon en deux rapports mais qui augmente de 28% les rapports). La boite sera disponible en option sur la série 3 mais aussi à la demande pour les précédents modèles. 1981, marque la dernière évolution moteur de la série 3.

Le nouveau Land Rover Defender qui est arrivé en concession depuis quelques mois. Il est disponible avec deux diesels de 200 chevaux et 240, deux essences de 300 et 400 chevaux. Il est disponible en deux carrosseries 3 et 5 portes – les modèles 90 et 110. Avec une transmission quatre roues motrices avec des angles d’attaques digne d’un vrai 4X4 à l’ancienne. Esprit du Defender es-tu là ? La réponse dans la nouvelle décennie.

En 1981, le Land Rover devient Defender et s’offre encore un facelift

L’Avis des Cylindres :

S’offrir un « Def’ », c’est une aventure qui n’appartient qu’à vous. Certaines versions s’échangent à partir de 2 000€, nécessitant une bonne dose d’huile de coude. 6-9 000€ pour une série 2 avec 10 000 kilomètres sans trop de travaux (oui ça existe). Les versions rares et les versions en excellent état dépasse les 10 000€ voire 15000€. Comptez, 20-22 000€ pour un Defender série 2 totalement rénové. Le Defender se trouve à toutes les sauces et à tous les prix. Tourner vous vers les clubs pour trouver votre perle rare et demander conseil sur les points de vigilance.

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