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En 1961, tout le monde n’a de yeux que pour la nouvelle Renault 4. Pourtant dans l’ombre de celle que l’on nommera très vite la 4L, Renault dévoile durant la même période une Renault 3. Si elle est ressortie de l’ombre depuis quelques années, la petite 3 n’a pas eu la même carrière que sa grande sœur.

Il faut dire que la Renault 4 était presque une voiture de luxe comparé à la pauvre (c’est euphémisme), Renault 3 voulue comme la vraie concurrente de la mythique Citroën 2CV. Elle devait être la tueuse de 2CV mais malheureusement les clients ne répondront pas présent.

Renault 3
Très peu de pièces constitue la Renault 3

Le parent pauvre de la 4L

Vous connaissez le conte du Vilain Petit Canard de Hans Christian Andersen ? La petite Renault 3 pourrait très bien être ce vilain petit canard qui se transforme en cygne (désolé du spoil), mais sans en devenir un joli cygne, d’ailleurs c’est le surnom qu’on attribuera à la petite Renault « vilain petit canard ». La R3 sera mal aimée dès ses débuts. Heureusement aujourd’hui elle suscite l’enthousiasme de ses propriétaires qui roule finalement autrement. Alors oui, elle ressemble beaucoup à une R4, mais ce n’est pas une R4, c’est… une R3. Pour tout dire, cette Renault 3 est une licorne dans le monde de l’automobile.

La cible de la Renault 3 n’est nulle autre que la sympathique Citroën 2CV. La petite R3 est née en 1961, elle doit ainsi se placer sous la nouvelle Renault 4 avec quelques sacrifices fonctionnels, qu’esthétiques. On note par exemple, que le ciel de toit est en vinyle, qu’elle n’a pas de garnitures de portes et partage son volant avec la R4 de base et la version utilitaire dit F4.

Renault 3
Renault Classique en possède une

Renault 3 comme 3 cylindres

Sous le capot, la Renault 3 s’équipe du moteur Billancourt qui équipe les citadines de la marque (principalement la 4CV), ce qui la classe automatiquement dans la catégorie des 4 CV fiscaux. Pour y remédier, Renault baisse la cylindrée pour obtenir : 3 chevaux fiscaux. Il ne faut pas faire trop d’ombre à la récente Renault 4. Le 4 cylindres cube désormais à 603 cm3 et développe 22,5 ch. Ce qui lui permet d’atteindre la vitesse de pointe extraordinaire de … 90 km/h à plat, vent dans le dos et… en descente. Du côté de la boîte de vitesse, il n’y a que 3 rapports avec une marche arrière.

Seule le chiffre « 3 » la distingue de la 4L

Dit maman comment on reconnaît une Renault 3 ?

C’est plutôt facile, tout comme la Renault 4 de base, la Renault 3 récupère les sièges tubulaire séparés à l’avant et une banquette arrière. Les sièges sont en tissus tendissiez à motif chevron de couleur rouge (tiens comme le logo de la cible à abattre). Très peu confortable. Il faut dire que la Renault 3 visait majoritairement les sociétés, les agriculteurs et l’administration. Elle perd au passage la ventilation intérieure.

A l’extérieur, la petite Renault 3 perd les custodes arrière du montant C. La calandre est pleine et se limite à une simple grille découpée dans le capot. Les pare-chocs ne sont que des barres en acier et n’a aucun chrome. Elle se passe aussi de rétroviseur extérieur. Finalement la Citroën 2CV fait presque haut de gamme à côté. Comme pour la Ford T, vous pouvez avoir n’importe quel couleur du moment que c’était gris. Côté teinturier trois choix de gris tristounet : Gris Olivier (code 610), Gris Templier (code 618) ou Gris Pyramide (code 635).

Une carrière éclair

La pauvre petite Renault ne va pas faire le poids, mal aimé, sous équipé par rapport à sa grande sœur et surtout sans avoir le charme de sa rivale. Tous les ingrédients sont réunis pour faire une carrière éclair. Le manque d’équipements ou encore de confort ne vont pas l’aider. Côté tarif, une R3 était au même prix que la R4 de base sans avoir le 4 cylindres Billancourt anémique. Après 2 526 exemplaires en deux ans, l’ex régie nationale jette l’éponge et stop la production de la Renault 3.

L’Avis des Cylindres :

Trouver une Renault 3 relève du miracle. Il y a eu tellement peu d’exemplaires que les seules survivantes sont précieusement conservées. On en recense encore 20 en circulation (selon news d’anciennes). Il faut dire que sa vocation utilitaire du rare nombre de propriétaires ne l’ont certainement pas ménagée, ni même sauvegardée.

Alors ne comptez pas sur nous pour vous donner un ordre de prix, il n’y en a pas ! Pour les défauts ce sont les mêmes que pour sa sœur la 4L : la rouille du plancher ou des ailes.

GALERIE

VIDEO

Sources : News d’Anciennes, L’Automobile Ancienne

Guillaume Pina

Passionné par l'automobile depuis tout petit, j'adore l'automobile ancienne, mais aussi les plus récentes. Je m'intéresse tout particulièrement au design des voitures, les anecdotes autour de leur conception et encore plus quand elles ont fait un flop !