Depuis déjà un bon moment j’ai envie de parler de la Suzuki Cervo. Ce petit coupé est revenu à la lumière en 2016 avec le lancement du petit SUV urbain, l’Ignis. À sa sortie, Suzuki n’hésite pas à comparer la Cervo à l’Ignis avec sa ligne originale, dont certains éléments de style sont un clin d’œil à l’aînée. La Cervo va d’ailleurs être une arme de conquête et de séduction du marché européen, en connaissant un succès d’estime.
Une Kei car au pays du soleil levant
Pour nous européens, le segment des Kei-cars (comme on les surnomme) nous est inconnu. Les Keijidosha, sont des petites voitures réduites en dimensions au strict minimum. De plus, elles profitent de nombreuses aides pour pousser les Japonais à les choisir, surtout en milieu urbain. Elles sont d’ailleurs très peu à avoir traversé l’océan pour venir sur notre marché. Notons Daihatsu qui au début des années 2000 a commercialisé le petit coupé-cabriolet Copen, avant de quitter le marché européen. Pourtant, au début des années 1980, Suzuki fut l’un des premiers à importer une Kei-car chez nous : le coupé Suzuki Cervo SC100. Suzuki a réussi la prouesse de proposer un coupé long de seulement 3,40m.
Suzuki est une marque à part dans le monde de l’automobile. Démarrant comme industriel dans le matériel textile, l’histoire de la marque croise celle de l’histoire de l’automobile. Pour débuter, le japonais commence avec des deux-roues avant de venir à l’automobile à partir de 1954. La première kei-car et de la marque au S est la Suzulight SF, copie de la Lloyd 400. En 1962, s’en suit la version Suzulight LT dite Suzulight 360, avec un moteur bicylindre de 360cm3.
En 1965, la gamme s’enrichit d’un nouveau modèle qui prend la suite de la Suzulight : la Fronte (LC10). La gamme Fronte va donner naissance en 1971 à un petit coupé qui prend le nom de Suzuki Fronte Cervo et dessiné par Giugiaro. À l’origine, la Fronte coupé ne possède que deux places, dès l’année 1972, la Fronte Cervo propose 4 places, malgré son format minuscule. La législation japonaise évolue en 1976, imposant des normes antipollution plus contraignantes, imposant à Suzuki d’arrêter la Fronte Cervo.
La Suzuki Cervo est dans la place
À la fin de l’année 1976, la Suzuki Fronte Cervo revient sur le devant de la scène avec une nouvelle version : la 7S (SS10). Avec une nouvelle motorisation moins polluante. En 1977, la Suzuki Cervo devient un modèle à part entière et remplace le coupé Fronte. On prend les mêmes et on recommence, la nouvelle Cervo n’est au final qu’une amélioration de la Fronte coupé qu’elle remplace. Le châssis reste le même, seuls quelques menus détails vont changer sans bouleverser la recette. La voiture conserve aussi sa ligne atypique avec des éléments de carrosserie orignal comme les fausses ouïes/stries du vitrage latéral arrière. Le moteur, quant à lui, reste placé à l’arrière.
La carrosserie est reprise de la précédente Fronte coupé à l’exception de la nouvelle calandre qui s’allonge de quelques centimètres, des pare-chocs plus grands et des nouvelles optiques rondes. Seules deux finitions sont au programme : l’entrée de gamme prend le nom de CX-L avec des pare-chocs et enjoliveurs noirs ou encore des freins à tambour et l’absence de chrome. Le haut de gamme est représenté par la CX-G avec de nombreux éléments chromés et des freins à disque à l’avant.
Un coupé pas vraiment sportif
Sous le capot point de V6, ni de moteur turbocompressé, mais un petit moteur trois cylindres deux temps de 539cm3 forts de 27ch (soit une perte de 10ch entre la Fronte coupé et la Cervo) et 53Nm. Le petit trois cylindres se place en position arrière. Pour l’Europe, la petite Suzuki Cervo a le droit à une mécanique plus puissante avec un trois cylindres de 970cm3 de 47ch. La V/max de la version 27ch atteint la vertigineuse vitesse de… 120km/h. Grâce à un étagement de la boite 4 rapports plus courte que sur les précédentes versions. La version 970cm3 et sa boîte 5 rapports peut atteindre en V/max 143 km/h.
En 1978, la petite Japonaise va connaitre une carrière en Europe, avec une première arrivée de son constructeur. Ce sont prioritairement les marchés anglais et hollandais qui vont profiter. D’autres marchés profiteront de la Suzuki Cervo, au compte-gouttes. Sur le marché britannique, la Suzuki Cervo prend le suffixe de SC100. Le petit coupé va être disponible pour la conduite à gauche pour uniquement deux marchés principaux : le Chili et les Pays-Bas.
En 1982, la Suzuki Cervo prend sa retraite. Une nouvelle génération au style proche prend la suite, cette fois avec le moteur qui migre à l’avant. En Europe et dans le monde, la Suze’ s’écoule à 9 395 exemplaires, dont 4 696 exemplaires au Royaume-Uni, 3 400 exemplaires aux Pays-Bas. On ignore le nombre d’exemplaires vendus sur son marché domestique. La Cervo continuera sa carrière au Japon. La 4e génération connaitra à nouveau une carrière européenne sous le nom d’Alto. Plus proche de nous, l’Ignis s’inspire des lignes du petit coupé. Preuve que Suzuki derrière son image sage, c’est proposer des voitures originales, à l’image du X90.
L’Avis des Cylindres :
Elle est mignonne cette petite Japonaise, on pourrait penser qu’elle sort d’un manga. Après avoir fouillé les annonces et les sites anglophones, peu d’info concernant les critiques de la voiture. Comme toujours avec les Suzuki, la fiabilité prime ! Pour le reste, attention à la rouille qui grignote la voiture, comme les longerons, le châssis ou encore la carrosserie. En outre, trouver les pièces sera bien plus compliqués que de trouver la voiture.
On trouve des exemplaires principalement en Angleterre et en Hollande pour des prix qui se situent aux alentours de 5 000€. Enfin, des exemplaires rénovés se dégotent pour seulement 6 500€. Vous pourrez toujours répondre que vous avez un Cervo, si on dit que vous êtes bête.
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Via Nosweb, Jalopnik
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