Le printemps revient, ce qui signifie le retour de la Mazda MX-5 sur nos routes. Apparue sur l’asphalte du monde entier à l’aube des années 1990. Le petit roadster japonais applique avec succès, la recette toute britannique de la voiture plaisir hédoniste. Durant la période des années 1980, le constat est simple : la plupart des marques qui ont popularisées les petits roadsters, en Europe, ont simplement mis la clé sous la porte à l’image de Triumph ou se meurt comme MG.
Un passionné derrière le projet
Dès le mois d’avril 1979 l’américain Bob Hall, journaliste et conseiller dans le domaine de l’automobile. Il imagine un petit roadster dans le bureau du responsable du service Recherche et Développement du constructeur japonais. Bob est un grand amateur et nostalgique des petits roadsters britanniques des années 1960-1970.
Bob Hall connait très bien ce segment qui allie légèreté, prix abordable et propulsion. Tout en oubliant la fiabilité et le manque de renouvellement de l’offre. Il a évidemment en tête le succès des Triumph TR 4 ou Spitfire voire, de la MG B. Kenichi Yamamoto, interpellé par le dessin de l’américain est séduit par l’idée de produire un petit véhicule fun dans la gamme du japonais.
Personne n’a cru dans le projet en 1979. Le segment étant en train de se réduire à peau de chagrin il est tombé dans l’oubli. Il faut aussi souligner que les petits spiders européens et surtout les roadsters anglais sont en voies d’extinctions. Les principales critique étant le manque de sécurité et des normes antipollution toujours plus drastiques ; ces petits véhicules ne sont plus rentables. D’ailleurs à l’époque on imagine déjà, que l’Alfa Romeo Spider serait le dernier représentant de son espèce. De ce fait, considérer déjà comme collector. Kenichi Yamamoto, devenu directeur de Mazda en 1984, est convaincu qu’une lueur d’espoir est possible. La conception de la MX-5 est relancé la même année sous le code P729.
Une recette anglaise
Les deux hommes convaincus par le projet posent rapidement les bases : il doit être simple, avec des éléments techniques modernes et surtout démontrer la fiabilité de la marque d’Hiroshima. Pour respecter la tradition des petits roadsters amusant, la nippone sera une propulsion. Le développement du projet est confié au bureau californien, après avoir remporté en 1984 la mise en concurrence interne.
Le développement technique est confié à un jeune ingénieur de la marque, Toshihiko Hirai, qui révèle toute l’ingéniosité de la petite puce japonaise. Le châssis de la Mazda MX-5 est spécifique. C’est un autre japonais qui s’en charge, Taka Kijima, avec comme règle : respecter le budget limité. Si la Mazda MX-5 doit être abordable, elle ne doit pas être conçu au rabais.
Pour parvenir à ses fins, Mazda se sert dans sa banque d’organes pour faire baisser le développement du petit roadster. La Mazda MX-5 ce n’est pas qu’une voiture à l’économie : elle profite aussi de solutions inédites notamment développé sur ordinateur (nous sommes au début des années 1980, c’est le futur).
Esprit Mazda Expérience (mambo) 5
En 1985, le premier prototype roulant est construit. L’année suivante c’est un modèle complet qui est réalisé et présenté à un groupe de client test en 1987. L’enthousiasme est de mise et face au succès que suscite le prototype, la mise en production est validée immédiatement. Tout va très vite pour la Mazda MX-5. En 1988, la marque construit 12 prototypes pour finaliser les derniers essais.
La petite Mazda MX-5 tire son nom du choix du prototype sélectionné : Mazda eXperiment Project Number 5. Le roadster adoptera un patronyme qui sera utilisé aux États-Unis non moins mythique : Miata. Point culture : Miata provient de l’ancien allemand et signifie « récompense ». Enfin, ce melting pot culturel, se conclu au Japon, car c’est là-bas que la petite Mazda MX-5/Miata sera assemblé directement dans l’usine d’Hiroshima. De plus, au pays du soleil levant la Mazda MX-5, n’est pas une Mazda mais Eunos Roadster, feu la marque premium du japonais.
La Mazda Mx-5, un surprenant roadster
La Mazda MX-5 va s’imposer dans le monde grâce à sa bouille, ses performances sportives bien aidé par son petit 4 cylindres 1.6 l 16 soupapes de 115 ch. Ce dernier accepte sans problème d’aller au-dessus de 4000 tr/min. Le petit roadster à un argument de poids… Son poids précisément ! La Miata, est un poids-plume avec seulement 955 kilos.
En somme, la MX-5 est bien né, son comportement routier est irréprochable, grâce à sa répartition des masses idéale : 50/50. A la conduite la petite nippone se révèle précise et capable d’aller se mesurer à des autos plus puissantes, comme les Mercedes-Benz SLK ou encore la Fiat Barchetta.
Mais revenons à l’essentiel, la dernière marque qui produisait des roadsters abordables, MG, jette l’éponge et ne produit plus que des pâles clones de Rover dès 1988, Triumph a disparu en 1984, tout comme Austin, laissant le champ libre à Mazda. La marque vise juste, elle dispose désormais d’un boulevard devant elle. En 1989, lors du salon automobile de Chicago la petite Miata est officiellement présenté.
Le japonais reconnait ouvertement que la Lotus Elan a été la source d’inspiration pour la création de la Mazda MX-5. Pour les japonais, la petite anglaise évoque avec la douceur par ses lignes simples. D’ailleurs, les jantes alu adoptent un dessin proche d’un célèbre modèle, que l’on retrouve sur de nombreux modèles sportif anglais : les jantes Minilite.
Une esthétique Fish & Sushi
Sur le plan du style, la petite japonaise qui évoque les grandes heures des roadsters anglais, adopte un dessin sobre, simple et élégant. La face avant intègre des phares escamotables de la même manière que sa grande sœur, le coupé RX-7. Tout évoque discrètement le sport empreint d’une élégance toute britannique. L’arrière est doté de gros feux qui signe les côtés de la voiture. Les feux sont tellement soignés qu’une paire de feux est aujourd’hui conservé au Moma (musée d’art moderne de New-York), preuve de l’audace de la petite Mazda MX-5.
Le design va faire mouche, les jeunes cadres dynamiques, vont choisir le cabriolet pour se montrer. Avec sa bouille, la japonaise va faire fureur chez l’Oncle Sam avec pas moins de 7000 ventes par mois. Le succès est immédiat : l’usine d’Hiroshima ne peut pas suivre la cadence, une liste d’attente se met en place. L’usine de Mazda ne peut que produire 3500 exemplaires par mois.
Face à la vague Miata, la France a dû ronger son os car la MX-5 ne sera lancée qu’au millésime 1991 soit un an après le lancement américain de la Miata. Chose incroyable mais les petits roadsters avaient pratiquement disparu et perdu son public. La Mazda MX-5 a su séduire à nouveau les amateurs du genre.
1994 : un facelift qui annonce la nouvelle génération
En 1994, la petite Mazda bénéficie d’un léger facelift qui porte principalement sur un nouvel agencement intérieur et de la disparition de son unique 1.6l de 115 ch remplacé par un 1.6l de 90 ch et l’adoption d’un puissant 1.8l 16 soupapes de 130 ch qui sur la balance porte le poids de la Miata à 1173 kilos. Pour les sensations fortes, un kit de conversion BBR Turbo est disponible dès 1990 en Angleterre, qui porte la puissance du 1.6l à 150 ch et une vitesse de pointe à 210 km/h. En 1998, arrive la Mazda Mx-5 NB.
L’Avis des Cylindres :
Pratiquement 40 ans après la proposition ou le flair de Bob Hall et Kenichi Yamamoto. La petite Mazda MX-5 est un succès qui ne se dément pas. En trente ans de carrière plus d’un million d’exemplaires écoulés et surtout la petite Mazda est entrée dans le Guinness des records, en étant le roadster le plus vendu de tous les temps. Mécaniquement la MX-5 est d’une robustesse à toutes épreuves. Pas de problème significatif sur la Mimix mis à part les premiers exemplaires qui possède une courroie de distribution qui demande une procédure horlogère. On signale une faiblesse du faisceau d’allumage.
Le plus gros point faible de la Mazda MX-5 dite NA est la corrosion. Si la carrosserie ne posera pas de problème (vu le nombre d’exemplaires produits), c’est principalement le plancher et les éléments de structure qu’il faudra surveiller. Comme pour la carrosserie, les pièces détachées se trouvent sans aucun problème.
Pour vous offrir ce petit bijou, les prix débutent dès 2500€ avec 200 000 kilomètres et des réparations lourdes à prévoir, pour une belle version avec moins de 200 000 kilomètres c’est au minimum 7900€. Les versions avec moins de 100 000 kilomètres les MX-5 débutent aux alentours de 10 000€. Attention la côte monte, avec son joli minois la MX-5 à toutes les raisons de vous faire craquer, comme votre compte en banque.
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