Parfois la vie est faite d’inattendus, de surprises et même de petits bonheurs. Durant notre week-end en immersion parmi les Lotus Esprit, nous avons eu le plaisir de découvrir la récente et dernière Lotus thermique. La Lotus Emira, de son petit nom, remplace d’un coup les Lotus Elise, Exige et Evora. Jamais deux sans trois, comme dit le dicton. Découverte de l’ultime Lotus à moteur à explosion de l’histoire.
Coup de balai chez Lotus
Comme un signe de renouveau depuis bientôt deux ans, la mythique Lotus Elise s’est éteinte en même temps que ses sœurs Exige et Evora. Le nouveau propriétaire, Geely, sûrement soucieux de bien faire, comprend que la marque part d’une feuille blanche et change de voie : il inaugure alors un nouveau patronyme. Donc, si l’une des trois berlinettes vous fait frissonner et que vous voulez absolument du neuf, il faut alors se tourner vers l’Emira. En voilà un bien drôle de nom quand on pense aux Lotus Esprit, Elan ou encore Elite. Que des noms commençant par un « E » qui ne justifient pas un patronyme aussi pompeux. Devinez qui ne va encore pas avoir une réponse de la part d’un service com ? C’est bibi.
Depuis plusieurs décennies, on s’habitue aux changements de cap illogiques pour la firme d’Hethel, les années 2010 étant l’apothéose avec l’ère Bahar et sa mégalomanie. Les années 2020 s’orientent plutôt vers le tout électrique et donc la fin du light is right de Chapman. Mais avant que je me prenne à mon tour un coup de balai, revenons à notre émir… euh pardon : Emira. Avec elle, c’est toute une nouvelle génération de Lotus qui débarque après le premier SUV de la marque, l’Eletre. Place à la berline 4 portes, l’Emeya. Dans la réalité, la Lotus Emira prend plutôt la suite de l’Évora (produite de 2009 à 2021).
La Lotus Emira se prend pour une Ferrari
Maintenant que la mythique philosophique « Light Is Right » (la légèreté, c’est mieux CQFD) est enterrée avec les époux Chapman et les projets de Dany Bahar, découvrons l’Emira. La berline joue les lignes sculptées avec précision pour s’affranchir des flux d’air. Le design de la Lotus s’éloigne de la simplicité de la ligne des autres Lotus pour un trait sportif, musclé et presque caricatural.
A la manière d’une Ferrari, le dessin se montre démonstratif, loin de la simplicité de la Lotus Elise ou même d’une Elan, plus ancienne. On est donc plus proche d’une GT format de poche. Le profil est plongeant, le capot est creusé de deux écopes et inspiré de l’Evija. Le regard s’inspire suffisamment de la gamme sortante. Pour le reste, la GT s’offre des jantes 20 pouces et la poupe reçoit des feux arrière très fins. Le bouclier creusé, quant à lui, accueille deux sorties d’échappement. Enfin, on remarque les ailes galbées et marquées par des ouïes au-dessus du train arrière.
Quoi qu’il en soit, les amateurs de la marque de Colin Chapman font le tour et compare la GT sino-britannique avec leur Lotus Esprit. Ils s’étonnent et s’interrogent au sujet de l’OVNI. Respecte-t-elle la philosophie de la marque ? On peut l’affirmer, avec seulement 1 405 kilos sur la balance, soit un poids très proche de l’Évora. C’est plutôt par ses dimensions que le doute s’installe : quand les anciennes Lotus frôlent les 4 mètres (soit autant qu’une Renault Clio), la Lotus Emira s’étale sur 4,41 m pour 1,90 m de large ⏤ des dimensions plus imposantes qu’une Alpine A110 ou une Porsche 718 Cayman.
Une présentation statique
A bord, on découvre un intérieur dans l’air du temps, avec une sellerie en alcantara accentuée de cuir et de surpiqûres. La sportive est bien dans son temps avec une panoplie technologique complète : combiné numérique et surtout écran tactile de 10,25 pouces. L’Emira s’éloigne de l’aspect spartiate des précédentes montures avec son condensé de technologie et de raffinement. Pendant ma découverte de la sportive, je m’aperçois que certains passionnés font la moue devant l’intérieur technologique. Très clairement, la sportive s’éloigne complètement du côté basique d’une Elise voire d’une Esprit. On perd aussi le côté siège beurre frais et la ronce de noyer caractéristique des voitures anglaises. L’atmosphère à bord s’habille d’un noir tranchant avec l’aspect chaleureux des Esprit voisines.
Sous le capot, la Lotus propose deux motorisations. La première est un 4 cylindres 2.0l d’origine Mercedes-AMG qui propose 364 ch et 430 Nm de couple et expédie le 0 à 100 km/h en 4,2 secondes. Pour la vitesse max, Lotus annonce 283 km/h. Geely respecte l’ADN de la marque (coucou GM) avec une puissance envoyée aux roues arrières. Moins traditionnelle, la transmission passe pour une boîte automatique double embrayage à 8 rapports.
Pour les allergiques au 4 cylindres, Lotus propose sur l’Emira un moteur V6 de 3,5l provenant de chez Toyota avec 400 ch et 420 Nm de couple. La vitesse de pointe atteint les 290 km/h et le 0 à 100 est annoncé pour 4,3 secondes. Pour la transmission, Lotus laisse le choix entre une boîte automatique à 6 rapports et à contre courant de la tendance actuelle, une boîte manuelle 6 vitesses !
L’Avis des Cylindres :
Certes, elle est jolie, mais il manque un supplément d’âme dans les lignes de l’Emira. Il manque un je-ne-sais-quoi pour rendre la GT plus dans l’Esprit Lotus. On reste sur notre faim malgré une plastique attrayante et sportive. Toutefois, Geely respecte l’ADN de la marque sur bien des points, bien mieux que l’ère General Motor. Il semble plutôt que l’Anglaise cherche à titiller l’Alpine A110 et la Porsche 718 Cayman, voire le segment supérieur avec sa ligne. Heureusement, on apprécie la sonorité du V6 japonais qui permet de rendre attirante la britannique. Pour les intéressés, la Lotus Emira réclame 96 815 € avec le bloc V6. Pour l’instant, le site français de Lotus ne comprend pas la version 4 cylindres AMG.
GALERIE
VIDEO
Via le Club Lotus France
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