Vous pensiez que Citroën avait eu le nez creux avec sa C3 Pluriel ? Bah non. Une décennie plus tôt, un certain Walter Treser, ayant déjà travaillé avec Audi par le passé, imagine une Polo « improbable » : la Volkswagen Polo GT Treser. Pas de cabriolet dans la gamme Polo ? Pas de souci avec Walter, on va tronçonner le toit et voilà ! L’atypique citadine allemande se transforme au choix en coupé, en cabriolet ou en targa. Vous trouvez votre Polo fade ? Alors, nous avons la voiture qu’il vous faut !
De l’Audi Quattro à Polo GT
Walter Treser n’est pas un inconnu dans le monde automobile. L’homme, qui nous a quittés en 2021 à l’âge de 81 ans, s’est fait un nom en tant que pilote essayeur pour Pirelli avant de commencer sa carrière d’ingénieur chez Audi en 1977. À son arrivée chez Audi sport, il participe au développement d’un monstre de l’automobile : l’Audi Quattro. En 1981, Walter prend la tête d’Audi Sport, s’occupant du programme Rallye. L’année suivante, il fonde la société Walter Treser GmbH à Hofstetten près d’Ingolstadt où il transforme la Quattro en cabriolet. Par la suite, il se spécialise dans la transformation d’Audi en véhicule inédit et spécifique. Au début des années 1990, il rejoint Opel où il participe à nouveau au développement de l’Opel Calibra en version quatre roues motrices pour le DTM.
La même année, notre homme, qui sort de l’échec du projet TR1 (une voiture de course), décide de découper au scalpel la petite fourmi de Volkswagen : la Polo. Notre homme ne perd pas le Nord et fait d’une pierre, deux coups. La petite Polo de deuxième génération, dite 2F (1990-1994), va devenir un coupé-cabriolet qui allie le concept du coupé targa et du cabriolet. Voici donc la Volkswagen Polo GT Treser, une transformation atypique.
Volkswagen Polo GT Treser, mi-cabriolet, mi-targa
Parfois, le plus simple c’est de ne pas choisir. Treser choisit de ne pas choisir, produite durant seulement deux ans, entre 1991 et 1993. La Volkswagen Polo perd ses places arrière, mais aussi sa ligne désuète de petit coupé pour être plus dynamique avec sa forme tricorps. Toute la partie haute à partir du montant B est supprimée. Adieu donc les places arrière et bonjour le coffre pour y glisser les éléments du toit. Enfin presque, car la Polo devient une 2+2 mais, comme toujours, les places arrière servent plutôt de dépannage. De plus, les arches épaisses (le montant B) permettent de stocker le toit ouvrant, transformant l’allemande en targa. La Volkswagen Polo GT Treser réclame entre 16 000 et 22 500 marks de l’époque pour transformer sa Polo coupé et ses 55ch (ou 75ch) en un superbe véhicule de grand tourisme. À ce prix, il faut rajouter le prix de la citadine allemande. L’un des objectifs de Walter Treser était d’avoir une base solide et plutôt fiable pour en faire un véhicule plaisant au quotidien mais aussi pour le week-end — petite pensée pour la C3 Pluriel, au passage. Le second objectif du projet, c’est d’avoir un véhicule réputé basique et construit en assez d’exemplaires pour avoir les pièces.
Treser ne se complique pas trop la vie et ne touche pas à la partie mécanique de la fourmi. Au choix, l’acheteur peut apporter une Polo coupé en variante 1.3l 55 ou 75ch avec une boîte 5 rapports. Très peu puissante, il semble que très peu de versions motorisées par le 55ch ont été construites. Vu le prix, le client qui a le budget peut se permettre la version plus puissante. On ne sait pas trop si Treser est débordé par les commandes, mais seuls dix exemplaires sont construits directement chez Treser à Ingolstadt avant qu’un contrat ne soit passé avec une société partenaire en Autriche.
Volkswagen Polo GT Treser coûte le prix d’une Mercedes SLK
Toutefois, le prix est difficile à avaler car il s’approche de très près de celui d’une Mercedes SLK, qui démarre à 46 000 marks en entrée de gamme. Mais à ce prix, vous disposerez d’un modèle de jante en alliage atypique et exclusive (des Treser Design original), proche du modèle Aero de chez Saab. Outre les jantes, les pare-chocs et le toit, Treser modifie la calandre de la petite allemande avec un ajout peu gracieux qui transforme la rectangulaire calandre en naseaux (ou moustaches). On ignore si Volkswagen a été séduite par le projet. Néanmoins, elle approuve le projet en conservant la garantie des différentes Polo Treser GT, preuve de la rigueur et du sérieux de la société de Walter Treser.
En fin de carrière, la Treser Polo GT disparaît en 1993 après 290 exemplaires. L’année suivante, la Volkswagen Polo 2F disparaît à son tour pour une nouvelle génération. Avec sa réputation fiable, la Polo n’a pas peur du temps et semble plutôt bien vieillir. Alors, si vous voulez surprendre votre monde au prochain rasso VW du parking du Super U de votre ville, voilà l’engin qu’il vous faut pour épater la galerie.
L’Avis des Cylindres :
Pas grand chose à dire à son sujet, c’est une Volkswagen. Attention plutôt à l’état du système du toit targa et de la carrosserie. Bref, sachez qu’elle a été principalement vendue en Allemagne et en Autriche et que sa cote actuelle se situe entre 7 000 et 11 900 €. Que le sort vous soit favorable, si vous en dénichez une.
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Via Auto Motor Und Sport