Version à l’essai : Leapmotor T03 – électrique de 109ch – autonomie de 280 km – à partir de 25 990€ (hors bonus de 5000€)
La déferlante des voitures chinoises arrive ! Tremblez constructeurs européens, car voilà les petits poucets du marché chinois qui débarquent en France. Après MG, BYD, Aiways, voici l’un des plus petits d’entre eux qui arrivent : Leapmotor. Durant le Salon Automobile de Lyon, nous avons pu nous mettre derrière le volant de la Leapmotor T03, qui bat le fer avec la Renault Twingo Z.E, la Fiat 500e et surtout avec la plus chinoise des Roumaines : la Dacia Spring.
Leapmotor, un petit acteur qui veut jouer les alternatives
Avec la Leapmotor T03, le constructeur chinois vise les automobilistes urbains avec une citadine ultra compacte et spacieuse pour quatre personnes. Le terrain de jeu favori de la petite citadine sera la ville avec ses 3,62 m de long, soit autant qu’une Peugeot 104 ou Fiat 500e. La Dacia Spring se montre plus longue de quelques centimètres à 3,73 m. Si le constructeur chinois a vu le jour en 2015, une rencontre inopinée avec la T03 s’est faite durant le Salon de l’automobile de Lyon par une discussion avec une équipe toulousaine très sympa, qui prend le temps de nous présenter la voiture. Ainsi, l’idée d’un essai, ou plutôt une prise en main, naît. Alors, direction sur le parking découvrir notre destrier de quelques instants !
Le constructeur ne joue pas des coudes avec la concurrence puisque seuls le groupes Stellantis (Fiat 500e) et Renault (Twingo ZE E-Tech et Dacia Spring) proposent une offre électrique sur le segment des microcitadines. Les Volkswagen e-Up et Skoda Citigo ont quant à elles pris leur retraite depuis quelques mois. Il n’y a guère d’autres proposition sur le marché, si l’on met sur le banc de touche le trio Citroën Ami/Opel Rocks-e/Fiat Topolino et la Microlino de Micro (orienté voiture sans permis, même si Micro propose une version avec permis). Bref, vous l’aurez compris pour les mêmes prestations, il faut monter en gamme vers la MG 4 voire beaucoup plus cher avec les Renault Megane E-tech, Fiat 600e et Peugeot e-208.
La Leapmotor n’a presque pas de concurrente
La concurrence n’a pas vraiment saisi l’opportunité d’une électrique véritablement taillée pour la ville. Alors, en attendant les Citroën Ë-C3, Renault 5 E-Tech et surtout la Volkswagen ID.2, Leapmotor a le temps de s’installer dans les rues de nos centres-villes avec sa petite T03. Bon… vous nous connaissez, on est plutôt orientés Youngtimers et Newtimers, mais l’occasion était trop belle et nous l’avons saisie. Passons à son style et derrière son volant.
Un style très classique pour la T03
La Leapmotor T03 n’affiche franchement pas une ligne exotique à couper le souffle. Toutefois, elle n’est pas non plus laide à mourir. L’avant se montre plutôt jovial avec ses feux globuleux et sa calandre pleine, celle que beaucoup d’enfants vont (certainement) nommer Peppa (oui, oui on vient de faire une référence au célèbre cochon du dessin animé). La voiture fera le bonheur des plus petits surtout si l’on opte pour sa teinte rose. La petite voiture chinoise propose en plus une palette de couleur façon Twingo mk1 et fera à coup sûr se retourner les badauds dans les rues. D’ailleurs, notre exemplaire bleu me fait immédiatement penser à la palette de la Fiat 500 thermique.
Si le profil fait dans la douceur, se signalant par sa carrosserie 5 portes (comme sur la Twingo), elle possède un avantage non négligeable par rapport à la Fiat 500e (uniquement 3 portes ou 3+1). Cependant, on ne peut pas en dire autant avec l’arrière qui donne un effet un peu haut sur patte (notamment à cause de l’intégration du pack de batterie dans le plancher). Au vu du tarif, on ne va pas se plaindre, le porte-à-faux est réduit au maximum pour le milieu urbain et les roues placées aux quatre coins de la citadine sont signes d’un comportement routier serein. Surtout avec son design très lisse et épuré, la marque ne suit pas du tout les codes actuels avec des formes torturées.
Sur la route : le grand saut de l’électrique
Petit jeu de mots pour les anglophones avec Leap, qui se traduit par un saut. La petite voiture se montre déjà confortable pour ses passagers avec un bon maintien lombaire. On trouve plutôt facilement sa position de conduite et surtout, l’avantage de la petite citadine par rapport à la concurrence est d’offrir une très grande visibilité avant, latérale et arrière. Un bon point pour nos agglomérations qui diversifie ses modes de transports entre piétons, trot’ et vélos.
Les commandes pour la BVA se situent comme sur une Mercedes avec une commode à l’arrière du volant. On profite tout de même d’un démarrage sans clé. On démarre doucement pour sortir de notre place et on profite d’un léger sifflement pour avertir les piétons. La direction se montre plutôt douce et profite d’un grand rayon de braquage. Les informations de la chaussée remontent plutôt bien, un bon point pour une citadine. On est surpris par le léger manque de gaz au démarrage, très vite rattrapé lors des accélérations. Sur la route, la T03 se montre plutôt agréable à mener et satisfait les déplacements d’un point A à un point B. Dès qu’on lâche l’accélérateur, le freinage régénératif prend le relais.
On remarque que dès qu’on la cherche un peu trop, l’ESP intervient rapidement pour corriger la trajectoire et tente par tous les moyens d’effacer un peu la prise de roulis. Malgré des roues aux quatre coins, la Leap n’est pas un kart. Pour s’amuser un peu sur notre boucle de 5 kilomètres, on active le mode sport qui permet un peu de s’amuser avec. Certes, elle ne devient pas une Twingo RS, mais cela permet d’avoir quelques sensations avec mettant l’ESP en PLS à chaque courbe. Comme de nombreuses autres voitures électriques, la T03 propose trois modes de conduites : Standard, Confort et Sport.
Pour les performances, la Leap’ T03 offre 109ch grâce à la batterie lithium-ion qui offre 41,3 kWh amplement suffit. Du côté des accélérations, du classique là aussi avec un 0 à 100 effectué en 12 secondes. Pas besoin de plus pour faire de la vile voire, un peu d’extra-urbains. La voiture à vide pèse un peu plus de 1400 kg avec son pack de batterie. Sur la fiche technique, la petite Leapmotor T03 annonce 280 kilomètres d’autonomie en cycle mixte (faisant mieux que la Twingo ZE et ses 190 km en cycle mixte et 270 km en urbain). Le représentant de la marque nous annonce même 417 km en ville avec une conduite urbaine (des chiffres à vérifier lors d’un vrai essai).
Pour le reste, la voiture possède un équipement classique avec son écran tactile, qui gère tout le fonctionnement du véhicule (comme l’allumage du plafonnier, par exemple), les rétros électriques ou encore 4 vitres électriques.
Cinq kilomètres : est-ce suffisant pour se faire un avis ?
La réponse est… non. Nous avons pu nous faire une première idée de la petite voiture électrique et elle est plutôt bonne. L’équipement basique reste suffisant pour faire de la ville et n’a pas à rougir face à la concurrence du segment. À ce titre, notons la caméra de recul haute définition avec vision nocturne pour la nuit. De plus, la voiture offre quatre vraies places pour le quotidien et le coffre, bien que profond, n’est guère large et l’accès plus étroit convient pour les courses de la semaine. Bref, une alternative suffisante comme seconde voiture.
Du côté de l’écran tactile, le système d’exploitation n’a pas montré de défaut particulier ni de temps de latence. Nous sommes sur une voiture plutôt bien finie, qualitative et confortable. Du coup, si l’on n’est pas trop regardant sur la provenance de la voiture et que l’on se moque du nom, la petite Leapmotor T03 se montre comme une vraie alternative aux marques traditionnelles.
GALERIE
Via Leapmotor, qu’on remercie au passage pour leur accueil.