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Alfa Romeo 156 GTA : papa est pressé (2002-2006)

Alfa Romeo 156 GTA

En 2002, le franc disparait tandis que chez Alfa Romeo trois autres lettres font leur retour. Pas n’importe lesquelles : GTA ( pour Gran Turismo Alleggerita ou Grand Tourisme Allégée en Français). La première voiture à rependre ses trois lettres mythiques sur sa calandre est la berline Alfa Romeo 156 GTA. Ces trois lettres ont connu leur heure de gloire durant les 1960 avec la catégorie Tourisme. Retour sur une berline qui a participé au retour de la marque dans les années 2000 et apprécié par les papas pressés.

GTA : trois lettres devenues mythiques

Les voitures badgées GTA à partir de 1965, ont véritablement marqué leurs temps durant la décennie 60. Les trois lettres désignaient, alors, les Alfa Romeo Giulia Sprint GT de compétition. GTA en référence à leur perte de poids et leur préparation pour la catégorie tourisme. Adulé à l’époque par le public. Le département Autodelta participe activement à la gloire de la marque en développant les Giulia Sprint en jogging. Tandis qu’au début des années 2000, la marque au trèfle renoue avec la gloire et le succès. L’apothéose intervient avec le retour des trois lettres sportives sur la berline 156 en tenue de sport.

Crédit image : Stellantis

L’Alfa Romeo 156 une séduisante berline

À travers l’histoire de la mythique marque au Biscione, de nombreux modèles ont été des miracles commerciaux, comme la berline 156. Apparue en 1997, la berline italienne brille par ses qualités et sa robe. Tout d’abord, sa ligne légère signée Walter Da Silva séduit instantanément. Elle respect et magnifie la lignée des berlines Alfa avec un zest d’élégance et sportivité. La berline bénéficie de liaisons au sol spécifiques et soignées, faisant oublier son châssis modifié de Fiat Tipo (alias sapin de Noël). De plus, elle a le droit à une double triangulation à l’avant et un essieu arrière multibras. Au passage, c’est la gamme 156 qui inaugure la technologie Common rail dans le groupe Fiat. Face à son succès, la marque lui concocte des versions spécifiques, à l’image de l’Alfa Romeo 156 GTA. Preuve de la bonne santé de la marque, la 156 propose également un break.

La berline permet une incroyable renaissance à la maison italienne. La gamme s’élargit (et rajeunie) grâce à l’argent frais qui rentre dans les caisses. Début 2000, la gamme couvre presque tous les segments, du C à E, avec des véhicules de niches comme le séduisant coupé GT. La famille 156 fait oublier des années de disettes et de problèmes de rouille et de fiabilité. Très loin des soucis de jeunesse de l’Aflasud.

L’Alfa Romeo 156 GTA, une dévoreuse de bitume

Avec la 156 GTA, c’est donc le retour d’un patronyme sportif qui avait disparu depuis plusieurs décennies. La berline sportive prend son premier bain de foule durant le Salon de Francfort 2001. L’objectif : faire comprendre aux Allemands que la sportive n’est pas là pour faire de la figuration. Sous le capot, la berline profite de l’ultime version du « V6 Arese » du nom de la ville où il était construit. L’Italienne revendique un poids à vide annoncé à 1410 kilos, un peu éloigné de son patronyme « allégé ».

Le moteur provient de la grande berline 166, dont les ingénieurs ont fait de subtiles modifications. Le V6 24 soupapes atmosphériques se voit réalésées de 3.0l à 3.2l de cylindrée, passant ainsi de 220ch à 250ch. Le couple est disponible à bas régime dès 4 800 tr/min. Le moteur se montre ainsi toujours aussi mélodieux et encore plus ravageur. Le constructeur milanais annonce une V/max à 250km/h et expédie le 0 à 100kmh en à peine 6.3sec. Le départ arrêté sur 1000m s’établit en 25.9sec. Les journalistes et les propriétaires saluent les sensations de conduite plutôt que les chiffres. L’Italienne est qualifiée comme moins aseptisée que les Allemandes, tout en mettant le sourire à son conducteur. L’Alfa s’annonce clairement comme une voiture plaisir en famille et décalée par rapport à la concurrence.

L’Italienne reçoit un pare-chocs avant spécifique avec de larges entrées d’air et deux antibrouillards ronds. Les ailes galbées d’origines soulignent les mythiques jantes dites téléphone de 17 pouces. Les bas de caisse arborent d’imposantes jupes et le pare-chocs arrière gagne un spoiler et un diffuseur avec deux sorties d’échappement chromés. Une tenue très peu discrète donc, qui s’éloigne du style fin de la berline classique.

L’Alfa Romeo 156 GTA, formule entrée, plat, dessert

Sous sa robe ostentatoire, l’Italienne se rapproche du missile sol/sol que de la banale berline sport « line » comme la mode actuelle le veut. Car l’assiette est rabaissée de 20 mm, l’ensemble des amortisseurs durcissent pour gagner en efficacité, bien aidée par l’ESP de série et l’antipatinage. La direction se montre plus rapide, malgré quelques remontées de couple. Tandis que le constructeur milanais installe deux barres antiroulis plus épaisses. Du côté des freins, ils se voient renforcés, avec 305mm à l’avant aidé par des étriers Brembo à quatre pistons.

La marque italienne laisse le choix pour la transmission entre manuelle et robotisée. Pour la première, il s’agit d’une boîte manuelle à 6 rapports plutôt souple, avec une conduite plus douce, permettant des filets de gaz. Son avantage de douceur permet de belle accélération sans taper dans le rupteur. La transmission du moteur Arese passe par une boîte robotisée séquentielle à mono-embrayage Selespeed. La boîte faisant écho à la technologie que l’on trouvait sur une F1 à l’époque.

L’intérieur à l’image de l’extérieur

À bord, l’Alfa Romeo mise sur des courbes, un brin rétro, et des matériaux qui mêlent cuir, plastiques et faux aluminium. Profitant dès le lancement de la nouvelle planche de bord de la phase 2, elle gagne l’ordinateur de bord au-dessus de la console centrale. Un habillage façon alu’ recouvre la console centrale avec les trois témoins de températures, d’essence et l’horloge au centre. La finition n’est pas exemplaire, mais reste bien réalisée, mais pas à la hauteur des Allemands. Niveau équipement, l’Italienne propose de série la sellerie cuir, l’autoradio CD, la climatisation automatique bizone et l’ordinateur de bord. Point positif, les aspects pratiques sont conservés à bord, comme le volume du coffre avec une contenance de 360l à 1180l pour la SW (bon avons que ce n’est pas énorme non plus). Idéal pour le quotidien et les vacances.

L’Alfa fait cependant l’impasse sur la transmission intégrale, différentielle à glissement limité et l’amortissement piloté réservé à la discrète Lancia Delta II HF, construite sur la même plateforme. L’addition de la diabolique italienne va faire mal avec un ticket d’entrée à 40 300€ (soit 54 517€ de 2023). Ce qui n’empêche pas la presse et surtout les puristes de l’apprécier. L’Italienne disparait dès 2005 et les derniers exemplaires sont livrés en 2006. Ni la berline ni le break n’auront droit à une phase 2 extérieurement. Au total, l’Italienne s’écoule à 4 651 exemplaires, dont 1 668 breaks. Des chiffres qui en font déjà un collector !

L’Avis des Cylindres :

Pour débuter, c’est probablement le point faible de l’Alfa Romeo 156 GTA : son penchant pour l’alcoolisme de sans-plomb. L’Italienne se montre bien plus gourmande que la concurrence avec une consommation entre 12l et 15l (soit autant que vous oncle à tous les repas de famille). C’est tout de même 1.0l de plus que la BMW M5 (E39) et son V8 de 400ch. Une version GTAm avec un V6 3,5l de 300ch, dont un prototype existe n’atteindra pas les chaînes de production.

Il faudra surveiller la courroie de distribution qui demande à être remplacée tous les 5 ans (et 2 500€ chez votre concessionnaire Alfa préféré). Certaines pièces de carrosserie et d’habitacle ne sont plus fabriquées. Pour le reste, l’Alfa vieillit bien et se montre plutôt fiable.

Abordons ce qui fâche : le prix. Après avoir compris que votre meilleur ami va être le pompiste, on trouve Alfa Romeo 156 GTA à tous les prix. Le break avec plus de 150 000 kilomètres demande minimum 17 000€. La berline quant à elle demande 19 000€ pour plus ou moins le même kilométrage. Passer les 20 000€ on trouve des exemplaires sous les 100 000 kilomètres voire, même des exemplaires à moins de 70 000 kilomètres. Pas de grosse différence de prix, entre les boîtes manuelles et la boîte robotisée. Attention, comme pour la Xantia V6 Activa, la côte monte…

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Via Stellantis, Quattroruote

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