BMW trois lettres qui font rêver le commun des mortels. Alors quand la marque imagine un roadster, ses équipes de design regardent forcément vers le passé et vers le futur. Les bases de la future BMW Z1 ou Zukunft ein. Au milieu des années 1980, l’allemand n’offre pas la gamme aussi vaste et riche que l’on connaît actuellement. La gamme se résume à de sages berlines et coupés en démarrant à la série 3, jusqu’à la série 7 puis plus tard à la série 8.
Un regard vers le passé…
On parle d’une décennie qui a vu s’éteindre les constructeurs anglais. Eux, créateurs de petit roadsters accessibles en allant au luxueux et performant. On est loin de la période fructueuse des Coupé Cabriolet voire des tentatives d’innovations ratées comme la C3 Pluriel. La période est morose pour un segment de niche en pleine disparition. Il faudra attendre 1989 pour que le roadster, dans sa forme la plus traditionnelle, revienne sur le devant de la scène avec la désormais mythique : Mazda Mx-5.
… Et l’avenir
Au milieu des années 1980, BMW vient d’inaugurer son nouveau centre de recherche Forschung und Technik. Pour fêter l’évènement, les équipes de R&D vont travailler sur un projet décalé par rapport à la gamme. Ils vont surtout profiter de la désaffection des constructeurs anglais pour réinvestir le segment des roadsters.
Ne cherchons pas (trop) longtemps, quand on parle de BMW, on ne pense pas forcément au roadster mais plus… M3 ou encore M5. Deux missiles sol-sol qui font la réputation de la marque à travers le monde. Aux USA, l’histoire est toute autre, c’est grâce à un roadster que la marque allemande à conquit le pays de l’oncle Sam; se sauvant de la faillite par la même occasion. La BMW 507 va entrer dans le cœur des américains avec Elvis Presley, conducteur d’un des exemplaires du rarissimes roadster (254 exemplaires seulement !). Elvis va faire un énorme coup de publicité à la marque à l’hélice.
Le Roadster : une véritable vitrine du savoir-faire
Comme dans le cas de la 507, le projet de Liberté à quatre roues – notre futur Z1, va amener la réflexion d’une voiture « vitrine technologique et technique » du savoir faire allemand.
« Mot d’ordre : innover, surprendre et séduire ! »
Ulrich Bez, patron de la marque confie un projet fou à Harm Lagaay, nom de code : Liberté à quatre roues. On retrouve un cahier des charges relativement simple et complexe en même temps. Derrière un projet qui se nomme comme le dernier roman de Guillaume Musso, se cache en effet un savant dosage à trouver pour créer le roadster du futur avec comme mot d’ordre : innover, surprendre et séduire ! Mais en dehors du fait qu’il s’agisse d’un roadster, la marque cherche à surprendre d’avantage. Dans notre cas, point de toit en dur escamotable comme sur une Mercedes-Benz CLK ou sur la Peugeot 206 CC, les ingénieurs vont décider de surprendre en tout sur l’architecture de la voiture.
D’ailleurs, quitte à être décalé du reste de la gamme autant y aller à fond ! Sur le papier les premières idées imaginent un petit cabriolet sans toit ou sans pare-brise. Deux architectures vont rapidement s’opposé chez l’allemand. On propose une version à moteur central arrière à quatre roues motrices ainsi qu’une version à moteur central avant et propulsion.
1000 jours de conception
Pour le développement complet d’une voiture, il faut généralement compter environ 3 ou 4 ans voire 5 ans si vous n’êtes pas pressés. Les ingénieurs de BMW ont conçu la Z1 en seulement 33 mois. La structure de la voiture va être imaginée autour d’un squelette en apparent. Ce choix à été validé autour d’une question : Quels raffinements techniques apporteriez-vous à une voiture ignorant les contraintes de la fabrication en série ? La réponse n’est pas un distributeur de Curry Wurst ou de bière fraîche.
C’est seulement en 33 mois que la future BMW Z1 est développée c’est parce que BMW va faire le choix de l’économie. Pour ne pas faire exploser le l’enveloppe du budget de conception, ni mettre à mal la marque, les ingénieurs vont se servir dans la banque d’organes disponibles. On retourne ainsi sous le capot le moteur 2.5 l M20 de la BMW 325i (E30) avec 170 chevaux. Ce dernier placé de position central avant tout juste derrière l’essieu avant.
BMW Z1 sur la route
Dans notre décennie une voiture de seulement 170 chevaux, ca en devient classique voire… dépassé. Imaginez en 1988 ! C’était déjà considéré comme léger, sur la balance la petite BMW Z1 est un poids plume : 1250 kilos. La vraie nature de la Z1 est de se savourer à faible allure en étant vu. Dans le cockpit, on retrouve une BVM 5 rapports et un mur du son jamais atteint.. Evidemment pour l’époque les tours montent et la vitesse maximale est de 220 km/h. Joli score pour une auto de seulement 170 chevaux.
Une précision allemande
La rigueur allemande n’est plus à présenter, encore moins l’excellence de BMW. La répartition des masses est presque parfaite : 49 % à l’avant malgré la présence du moteur et de 51% à l’arrière.
La marque à réfléchi au meilleur moyen de réduire les flux d’air à l’intérieur de la voiture. BMW réussi à réduire l’emprunte aérodynamique de la voiture avec des tests en soufflerie, au sein même du BMW Teknik. Comme souvent avec les allemands, le plus gros du travail n’est pas forcément visible. Le plus gros des recherches se situe sur le châssis, avec un soubassement qui canalise les flux d’air vers l’arrière du véhicule.
Avec sa structure squelette, on note des détails aérodynamiques intéressant : un capot moteur concave pour avoir la plus faible résistance au vent possible dont la fonction est de renvoyer les pressions de l’air grâce à un pli de carrosserie latéral… Le Cx qui ressort des tests de soufflerie est l’un des plus bas de son époque : 0.36 et 0.43 décapoté.
Vous pensiez que BMW n’allait que travailler l’aérodynamique au détriment du reste ? Que nenni ! La marque réfléchit à des portières qui glissent sous la voiture. C’est ce détail qui va faire rentrer la voiture dans l’histoire. En effet, la Z1 est la seule voiture de série à avoir disposé d’un tel système. Finalement, ce système est plutôt pratique puisqu’il offre un accès très aisé à la voiture. Enfin, comme le plastique c’est chic, pour gagner encore en poids, la carrosserie de la petite BMW est en plastique (lire : Rover Métro Scout).
L’extérieur en surprend plus d’un ! L’intérieur sera sans fioriture. L’atmosphère sombre est conforme à l’idée d’une BMW avec du cuir et des finitions soignées. La seule excentricité sera des sièges baquets.
Z1 : Victime de succès
Lors de sa présentation en 1988, la voiture provoque une véritable bombe ! Exclusive et moderne, elle n’a pas encore déposé les pneus en concessions que la voiture s’arrache à prix d’or. Elle connait une véritable convoitise en occasion. Prévu en série limitée, le petit roadster allemand, dont la production initiale devait être de 5.000 exemplaires à terme, va finalement être revu à la hausse. Dès 1991, la BMW Z1 dépasse la barre des 8.000 exemplaires, au total il y aura 8 012 exemplaires de produits. Face à ce succès et craignant pour l’exclusivité du modèle, l’allemand met un terme à la carrière de la Z1.
L’Avis des Cylindres :
La Z1 est à part dans l’histoire de BMW, ni le roadster 507, ni le Z8 ou encore plus récemment la i8, n’aura marqué comme la Z1. Les designers ont conçu une voiture atypique et une véritable vitrine du savoir-faire de la marque des années 1980. Après vérification, la moins chère des BMW Z1 avec 90.000 km est affichée 44 900€. La plus ancienne avec seulement 11.000 km est affiché en prix d’ami à 70 000€.
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