La voiture de collection est avant tout un plaisir du week-end, on la bichonne, elle brille, on en profite les beaux jours, on l’entretient et parfois on l’emmène à des rassemblements avec d’autres passionnés. La voiture de collection c’est le petit plaisir de chacun qui nous rappelle de bons souvenirs. Sauf que votre vieille voiture pollue et on ne veut plus d’elle en ville, conséquence voilà que la vignette « collection » apparaît, on fait le point.
Permission de rouler en liberté
Cette semaine, le sénat a discuté de la légalisation d’une nouvelle vignette automobile à destination des voitures de collection. Ne répondant à aucune norme de pollution actuelle. Nos chères voitures de collection sont mal vues, polluant trop. Cachez ce pot d’échappement que je ne saurais voir ! Afin de nous permettre de continuer de circuler avec, place à une nouvelle vignette dite Crit’Air, de la même manière que sur votre Renault Clio 4 ou votre Peugeot 308 II.
Evidemment, l’argument mis en avant est de ne pas confondre voiture de collection et poubelle. Le but de la mesure est d’avant tout de mettre rapidement au rebus les voitures qui sont trop récentes pour la vignette collection et surtout trop âgées pour obtenir leur précieux sésame : la vignette Crit’Air. Les normes de plus en plus contraignantes et la poussée quasi obligatoire voire dictatoriale vers le tout électrique pousse les politiques français et européens à faire disparaître les vilaines voitures diesel et essence d’avant 2006 et 1997. Alors qu’on fait la chasse à l’obsolescence programmée de nos appareils l’électroniques voilà qu’on nous demande d’échanger nos voitures d’une dizaine d’années contre une occasion plus récente voire une neuve.
N’oublions pas au passage qu’une voiture de collection fait partie du paysage français et mondial et qu’elles s’offrent une paisible retraite dans nos garages. Dépassées mécaniquement par les différentes nouvelles normes, les fameuses normes Euro, dont la première version est apparue en 1992. Ces dernières sont de plus en plus restrictives pour la protection de l’environnement et de sécurité. Du coup, votre vieille Renault 4 et Citroën GS ne sont plus les bienvenues dans nos grandes villes françaises.
« Il faut donner un cadre législatif à cette passion, afin que ce passé si riche ait un avenir, car si ces véhicules ne peuvent rouler, ce patrimoine s’étiolera avant de disparaître »
Gérard Longuet (LR)
Un projet de loi compliqué
Après un premier avis défavorable du gouvernement et de l’Assemblé Nationale, une petite lueur d’espoir nous est apparue avec la validation par le sénat du projet de loi. Peu de chance que le texte soit validé par l’Assemblé Nationale. De plus, les adversaires au projet dénoncent que d’autres voitures en profiteraient pour y échapper.
Le texte, adopté à main levée en première lecture malgré un avis défavorable du gouvernement, aurait toutefois peu de chances de prospérer à l’Assemblée nationale. Les adversaires de l’idée opposent que, sous couvert de collection, des voitures de standing pourraient rouler en contournant la loi.
Dans ce méli-mélo incroyable et grâce à un gouvernement attentionné souhaitant « protéger » ces véhicules et les laisser circuler, comme l’affirme le ministre chargé des Transports Jean-Baptiste Djebbari. Le ministre décharge le gouvernement en renvoyant la balle vers la Fédération française des véhicules d’époque (FFVE) pour mieux définir une voiture de collection. Notre ministre des transports a souligné que les zones à faibles émissions (les fameuses ZFE) « prévoient toutes les dérogations ».
Une passion élitiste ?
En France on compte 250 000 collectionneurs, qui n’ont rien d’élitiste, mettant aussi en avant la défense d’un « patrimoine industriel ». Car oui, on rêve tous d’une Jaguar Type-E dans son garage ou encore d’une Porsche 911 au flat six mais il y a aussi des petites populaires comme les Peugeot 205 ou encore les Renault 5. Après tout un député a cité le prix « modique » d’une Renault 4CV. Effectivement nous n’avons pas tous 25 000 à plus de 100 000€ à mettre dans un véhicule.
La voiture de collection vers le Rétrofit ?
Eloignons-nous un peu du sujet, et si la solution était le rétrofit ? Demain verrons-nous la Citroën 2CV électrique, une Renault 4 ou 5 électrique, sans Cléon-fonte ou deux pattes, et bien d’autres modèles propulsés par un moteur électrique ? Bien des questions dont je n’ai pas les réponses. Pourtant c’est bien par le rétrofit que l’on pourrait, pour finir, transformer les voitures de collection. Avec une petite batterie et permettant de faire aisément 100 kilomètres.
La vraie réponse que je vais vous donner c’est qu’on nous prend pour des imbéciles. Je ne suis pas forcément contre l’idée d’une vignette surtout quand on habite auprès d’une grande métropole et qu’il devient compliqué de circuler avec une voiture de collection. On détourne le problème d’une solution pour les plus récentes. Nous n’avons pas tous le budget pour une électrique ou encore une hybride et le bonus ne fera rien, on ne vend pas sa voiture de collection pour une voiture neuve. De plus, une voiture de collection selon une étude récente ne parcourt pas plus de 1000 kilomètres à l’année (lire : Rétrofit). Y a-t-il un intérêt à une vignette pour des voitures qui circulent peu ?
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