Version à l’essai : Toyota Aygo X Collection – Thermique 72 ch – à partir de 20 890€
Conçue en collaboration avec PSA Peugeot-Citroën, devenue Stellantis, la petite Aygo est apparue en 2005, est un succès dans toute l’Europe. En seulement deux générations, la mini citadine japonaise a été écoulée à plus d’un million d’exemplaires. Tandis que les jumelles françaises Peugeot 108 et Citroën C1 ont disparu en juin 2022. Toyota fait de la résistance et renouvelle la sympathique mini-citadine qui devient pour l’occasion un crossover. Ne prononcez pas X, mais cross.
Une voiture (presque) sans concurrence
Il n’y a pas si longtemps, tous les constructeurs proposaient une offre voire, deux sur le segment A. Une porte ouverte sur un savoir-faire, un nom ou simplement une offre économique. La plupart des constructeurs offraient une réponse à la demande de véhicules citadins avec des voitures pratiques. Parfois avec un usage polyvalent et surtout pas cher. Dans cette optique, on peut noter la géniale première génération de Renault Twingo (1993-2006), l’infatigable Fiat 500 (2007-…), la petite Fiat Panda (1980-…) et biens d’autres.
A partir de 2017, les choses ont changé avec les nouvelles normes et l’arrivée des normes antipollution plus sévères. Il faut vivre ou mourir, ainsi les Opel Karl et Adam, Ford Ka+, VW Up! et ses jumelles ont disparues, les dernières à nous avoir quittés sont les Peugeot 108 et Citroën C1. Cette année la Twingo va aussi disparaitre du catalogue Renault. Laissant la Toyota Aygo seule. En 2022, la petite Nippone devient un crossover en adoptant un « X » dans son patronyme (prononcez Cross).
Alors toute seule la petite Aygo ? Non, la Fiat Panda et 500 thermique sont toujours là et la nouvelle 500 est devenue électrique et ses tarifs se sont envolés. Du côté asiatique, on retrouve les récentes Kia Picanto et Hyundai i10, sans oublier la Dacia Spring.
L’Aygo X, pour Cross
Toyota fait désormais cavalier seul pour la nouvelle génération de Toyota Aygo. La citadine gagne 24 cm en longueur pour atteindre 3.70m mais aussi en largeur avec 1.74m (soit 13cm de plus) et gagne 6cm en hauteur à 1.52m . La ligne générale de la génération sortante est conservée mais adopte des attributs de crossover. Côté esthétique, toutes les Aygo X reçoivent des jantes de 17 pouces en série et même du 18 pouces sur les versions haut de gamme. Les ailes sont plus marquées et habillées de plastiques peints en noir. Selon les finitions, le montant C est de la même couleur que les ailes. Les feux avant évoluent avec un nouveau design proche de pince de crabe et de série full LED. L’arrière reprend le dessin de l’ancienne génération avec un coffre vitré et ses feux en hauteur.
Bien que construite en République Tchèque, le châssis est en partie partagé avec les récentes Yaris en Yaris Cross fabriqué en France. La plateforme TNGA-B permet avant tout à la Aygo de prendre du poids tout en garantissant une meilleure rigidité. Sous le capot c’est le bien connu 3 cylindres atmosphérique de 72ch qui fait battre le coeur de la Toyota. Point d’hybridation pour le moment, trop cher selon le constructeur.
De la citadine au SUV
Ne l’appelez plus Aygo mais Aygo Cross. Le service marketing de Toyota s’est amusé avec nos nerfs, il y a la Yaris Cross avec le mot Cross, puis il y a la Aygo Cross qui s’écrit juste avec un « X ». L’option JBL, grignote un peu d’espace dans le petit coffre de seulement 260l de la citadine. A vous de choisir entre les courses et le dernier Aya Nakamura. Notre seul point noir concerne la connexion sans-fil Carplay (compatibilité Apple), est un défi : si le système détecte deux Iphones en simultané, la voiture n’arrive pas à se connecter en sans-fil, ni en Bluetooth. Il faut donc désactiver l’un des deux téléphones. Pour le reste, la résolution de l’écran est de bonne qualité tout comme la vision sur les compteurs.
Sur la route : une citadine à l’aise en ville
Notre version d’essai, Aygo X Collection peinte en bicolore beige Gimgembre et en noir, équipée d’une boîte manuelle à 5 rapports. A travers les ruelles de la ville, le petit 3 cylindres se montre à sa place, il est à la fois discret et roque lors des accélérations. Quid du 18 pouces sur une citadine ? Une tenue de route correcte et surtout une remontée sans désagrément de la déformation de la route. La première bonne impression : le levier de vitesse est à la bonne hauteur et les changements de vitesse sont fluides.
La marque a retravaillé le petit moteur d’un litre pour faire baisser les émissions de Co2, avec des rapports certes plus longs à partir de la quatrième vitesse. En sortant de la ville, la Toyota Aygo X, nous fait vite comprendre qu’elle n’a pas vocation à jouer à la sportive et prend du roulis dans les virages, sans être alarmant. Réactive, la Japonaise s’apprécie aussi bien en ville que sur de l’extra urbain. Sans avoir le pied lourd, la Aygo affiche durant notre essai une consommation mixte entre 5.5 et 6.7l/100.
Et l’intérieur ?
Avec cette nouvelle génération, l’équipement pour la sécurité active et passive fait un bond en avant. On retrouve pêle-mêle : lecture des panneaux, régulateur et limiteur de vitesse ou encore le maintien de la voie. L’intérieur est joliment dessiné avec un écran de 9 pouces pour notre version haut de gamme. Le coeur de gamme passe en 8 pouces et l’entrée de gamme opte pour un écran de 7 pouces. Bien que les plastiques soient durs, l’assemblage est bien réalisé et fini.
Les sièges offrent un bon maintien et sont confortables. A l’avant, la voiture offre une bonne impression d’espace, tandis qu’à l’arrière, l’espace est réduit surtout si le conducteur est grand. Les surfaces vitrées l’arrière sont proche des meurtrières et conviendront à des enfants (pas claustrophobes). Il faut dire que Toyota assure l’espace arrière avec l’argument qu’il s’agira d’une première voiture pour un actif citadin voire, la deuxième voiture d’une famille.
Conclusion : seule ou presque
La petite Toyota Aygo X avait été annoncée en 2020 par le concept-car Prologue, le style respecte le concept avec une ligne moderne et anguleuse. Si le style est réussi, l’aspect pratique est respecté malgré quelques petits défauts. L’unique moteur atmosphérique de 72ch répond présent tout comme l’équipement de confort et de sécurité. Ce dernier est digne de la catégorie supérieure et plus que suffisant pour les trajets citadins.
Toyota en profite pour mettre de la couleur dans les rues avec cinq couleurs au lancement. On retrouve en plus du blanc, des couleurs inspirées des épices : Vert Cardamome, Beige Gingembre, bleu Genièvre et le Rouge Piment. Quatre couleurs qui rappellent le lancement de la petite Renault Twingo. Les tarifs débutent à partir de 15 690 € et dépassent très vite les 20 000€ comme pour notre version Collection. La Toyota Aygo X est bien placée face à la vieillissante Fiat Panda, beaucoup moins chère que la Fiat 500e et surtout face à sa voisine, la Suzuki Ignis.