En 1999, le constructeur français nous gratifie d’une remplaçante à la Renault Clio Williams. Non content d’avoir fait un petit missile sol-sol à l’occasion de la victoire en F1 avec l’écurie. Le losange se tourne vers son département sportif pour transformer sa sage citadine en un monstre, amusant à conduire, polyvalente et surclassant les autres GTI. Voici donc la Renault Clio 2 RS (pour Renault Sport).
La Renault Clio devient badasse !
Apparue en 1998, la seconde génération de la Renault Clio adopte à son tour le biodesign. Avec ses formes rondouillardes, son regard batracien et sa ligne molle, la Clio est bien dans son époque. La Française séduit rapidement le public, bataillant vigoureusement avec la Peugeot 206. Pour prendre la suite de la Renault Clio Williams, qui conserve un grand nombre d’amateurs, Renault demande à son département sportif, Renault Sport, de développer littéralement un missile pour répondre aux différentes GTI.
Au Salon de Genève 1999, les amateurs de petites sportives tombent sous le charme du dérivé sportif de Renault. Car lorsque l’on regarde la fiche technique, elle met l’eau à la bouche. Déjà sa plastique s’offre un kit sportif spécifique avec un pare-choc avant spécifique, des jupes latérales, des jantes OZ de 15 pouces et des ailes élargies. Sous le capot, les magiciens de Viry-Châtillon officient pour faire sortir du 4 cylindres en ligne de 2.0l et 16 soupapes, la bagatelle de 172 ch.
La citadine devient une vraie voiture « grand tourisme » grâce à sa polyvalence n’hésitant pas entre sportivité et raffinement. Un aspect novateur qui nous manque actuellement dans la gamme Renault. Pour le reste, la Renault Clio 2 RS propose comme le reste de la gamme une qualité de vie à bord, le plaisir de conduire et un supplément de piment. Le prix ? 21 550€ (28 565€ de 2023).
Un kit carrosserie discret, mais sportif
En termes de design, la Renault Clio 2 RS opte pour un style radicalement… discret. La Peugeot 206 RC fera pire dans la définition de la sportive discrète. Le design deviendra beaucoup plus voyant au facelift de 2004. À l’avant, le pare-choc adopte des ouvertures sous les phares. Les entrées d’air se font plus larges pour refroidir le bloc et abandonne le look rondouillard de la Clio classique. Il y a presque un air de Renault Argos dans le bouclier avant.
Les rétroviseurs gagnent une capsule couleur carrosserie, les ailes sont plus larges et les bas de caisse adoptent des jupes. La Clio 2 RS opte pour un look plus musclé et l’arrière gagne un nouveau pare-choc qui s’adapte aux ailes élargies et un becquet. Les roues remplissent complètement les arches et la voiture abaisse son assiette. Renault misant encore sur l’innovation propose une architecture sportive qui offre un grand espace de vie à bord.
Un intérieur Renault Sport touch
À bord, la sensation sportive passe par l’utilisation de matériaux nobles : cuir en peau retourné pour le volant et le soufflet du levier de vitesse. Les sièges baquets sont recouverts d’une sellerie mixte cuir et Alcantara tandis que le pédalier et le pommeau du levier de vitesse adoptent l’aluminium. La planche de bord et les bacs de porte adoptent une peinture Soft touch couleur « alu ». Sans que le reste du mobilier évolue. La presse va regretter la finition perfectible… économie oblige. Au restylage de 2004, peu d’éléments évoluent si ce n’est la coiffe du tableau de bord, la sellerie, les surtapis ou encore la moquette qui deviennent bleus.
Heureusement pour le reste la dotation en équipement se montre riche avec par exemple, l’ABS, 4 Airbags, la climatisation, etc. On regrettera une position de conduite pas forcément en faveur d’une conduite sportive et sa finition pas à la hauteur des prétentions sportives.
Action, Moteur, Renault Sport !
Sous le capot en aluminium, la Renault Clio 2 RS accueille une savoureuse préparation Renault Sport du moteur « F4R » à calage d’admission variable. Il s’agit d’un bloc 4 cylindres en ligne de 16 soupapes 1998 cm3 que l’on retrouve sous la Renault Laguna. Dans la berline familiale, le sage moteur atmosphérique délivre 140 ch, mais alors quand les sorciers de Renault Sport s’en mêlent, le moteur gagne 32 ch pour atteindre 172 ch. Puissance disponibles dès 6 250 tr/min avec 200 Nm accessibles dès 5 400 tr/min. La Française est une fusée avec une V/max fixé à 214 km/h et un 0 à 100 expédié en 7,5 secondes.
La presse, encore elle, regrette le manque de sonorité du moteur mais apprécie le côté fougueux de la motorisation que l’on cherche dans les tours avec son grand couple. Dernier regret, la boite aux derniers rapports trop longs… Ce qui donne une conso moyenne de 7,9l/100 avec un poids de 1 125 kilos.
Pour plus de fiabilité la sportive s’équipe d’une distribution à linguets à rouleaux afin de réduire les frottements, d’un arbre à cames tubulaire pour un gain de poids et un allumage statique via des bobines crayons. Face à la Peugeot 206 S16, mais aussi les Peugeot 306 S16, BMW 323 Ti, la Clio RS les surclasse en termes de performances. La tenue de route est aux petits oignons (grâce à des barres antiroulis) et fermement suspendue. La direction est d’une précision chirurgicale, mais la Clio n’apprécie que peu les chaussées mouillées. Heureusement, la bombinette française freine fort avec un freinage spécifique. Renault Sport retravaille le châssis pour offrir le maximum de sensations derrière le volant.
L’heure du facelift en 2003 et une surprise en 2004
À l’automne 2003, la Renault Clio (RS2) passe au bistouri pour gagner en caractère face au look stylé de la Peugeot 206 (la guéguerre entre les deux est sans fin). Au passage, la Clio RS phase 2, gagne davantage de caractère sans que la recette évolue véritablement. Les phares avant désormais triangulaires accompagnent la nouvelle calandre à deux moustaches faites d’un grillage noir mat avec une fine, mais large prise d’air en dessous. Le bouclier avant en trois parties disparait. La Clio RS nouvelle cuvée inaugure la mythique teinte jaune Sirius (de la Renault Spider). En 2004, la RS3 se remarque à l’arrière avec un extracteur d’air et surtout une double sortie d’échappement pour les 182ch.
Côté technique, Renault Sport revoit les faiblesses de la puce. Tout d’abord la tenue de route est corrigée et tutoie la perfection. Le train avant supporte enfin la puissance et se montre encore plus précis et soudé à la route, sauf que la Clio RS se transforme gremlins au contact de route mouillée. Clin d’œil à la compétition, la Renault s’équipe d’une petite lumière indiquant le changement de rapport. La même année, le constructeur au losange ajoute à la gamme une série limitée Clio RS Jean Ragnotti à 300 exemplaires, plus exclusive. Cette dernière perd du poids et le centre de gravité baisse de 3 mm. La Clio Jean Ragnotti gagne des voies élargies, des jantes à déport plus important et se connait à sa teinte bleu malte.
182 ch pour 2004, en attendant la relève
En 2004, pour contrecarrer l’arrivée de la Peugeot 206 RC et ses 177 ch, la Renault Clio gagne 10 ch pour atteindre les 182 ch. Cette troisième version prend le surnom de RS3. Mettant à nouveau sur la touche la lionne. Les trains roulants sont corrigés, avec l’arrivée de l’option châssis sport (ou Cup). Les jantes passent à 16 pouces et conserve les doubles sorties d’échappement, nouvelle signature de la future gamme Renault Sport. La Clio dispose de nouvelles couleurs, dont le vert Orion. Les deux teintes en option réclament 1 524€. La Renault Clio 2 RS prend sa retraite en 2005 après plus de 50 000 exemplaires. Un joli score face à ses concurrentes.
L’Avis des Cylindres :
La Renault Clio 2 RS est un petit jouet pour adulte (3,81m), qui a rendu le segment des citadines énervées de nouveau attirant. Pas trop exubérante, très bien armée puisqu’elle a été l’une des sportives les plus puissantes de son temps. Avant un concours de zgeg avec Peugeot pour la course à la puissance. Trop tard pour la lionne, la petite Française s’est installée confortablement dans son segment. Les différentes évolutions affinent la recette.
Si l’on cherche une version rare il faut alors se concentrer sur les rares Jean Ragnotti et PS2 (oui, oui Play Station) voire les RS3 avec l’option châssis Cup. On déconne, la perle rare est la Clio RS Trophy avec 50 exemplaires pour la Suisse et 500 pour l’Angleterre (ah ces maudits Anglais ! – merci Benoît) produit uniquement en 2005 lors de l’arrêt du modèle.
Mais du coup Jamy, que surveiller ? Tout d’abord la boite, fragile et qui ne supporte pas d’être « brutalisé ». Lors d’un essai, il ne faut pas hésiter à tester la synchro entre la vitesse 3 et 4. Attention au roulement de boite, qu’on entend en décélération. On fera le tour de la carrosserie pour faire voir si la corrosion n’a pas fait son œuvre. On fera attention principalement aux ailes arrières, le châssis et les trains roulants. Côté mécanique rien n’a signalé mise à part la poulie de déphasage.
Bon et ça coûte combien ? Avec plus de 200 000 kilomètres, votre exemplaire ne sera pas frais, mais demande entre 5 000€ et 8 000€. Oui les prix piquent, je ne vous avais pas prévenu. À 150 000 kilomètres, les prix s’échelonnent entre 7 500€ et 12 000€. Les plus beaux exemplaires, avec moins de 100 000 kilomètres, demandent entre 9 800€ et 20 000€ ! Les séries limitées PS2 ou Jean Ragnotti demandent sobrement 20 000€. La Trophy près de 25 000€, est importé de Suisse. Le prix d’accès à la première Renault Sport de série.
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