Imaginez vous avez une Volkswagen Cox et elle ressemble trop à une Cox et ça vous énerve ! Alors pourquoi ne pas la convertir en Nova Sterling ? Partons à la découverte de cette drôle de voiture vendue en kit par la société Automotive Design and Development, fondée par Richard Oakes et Phil Sayers. Dont l’histoire va nous faire voyager entre l’Angleterre, la France et les États-Unis.
La Nova Sterling voit le jour en Angleterre
Sterling, une marque automobile qui ne doit pas vous dire grand-chose; en effet la marque voit le jour en 1971. Elle est commercialisée en chez l’Oncle Sam entre 1987 et 1992 sous le nom d’ARCONA, acronyme d’Austin Rover Cars Of North America. L’objectif principal de la société est d’importer la Rover 800, dérivée de la Honda Legend. L’idée est d’offrir une voiture à la fiabilité japonaise avec le charme de l’Angleterre pour l’intérieur. Malheureusement en 1988, un rapport J.D Power la place dernière en termes de fiabilité. Ce qui provoque la chute de la marque. En août 1991, George Simpson, P.D.G. de Rover, annonce la fin de la marque aux États-Unis. Mais la marque a eu une autre vie bien avant Rover…
En effet, lors de sa création en 1971, la marque est construite de toute part par la société ADD Limited. À la tête d’Automotive Design and Development, on trouve Richard Oakes et Phil Sayers qui partent du constat que les voitures de sport coûtent chères. Les deux compères veulent développer une voiture sportive à prix raisonnable. L’atelier des deux anglais, basé à Southampton dans le comté d’Hampshire en Angleterre, va concevoir un kit-car aux lignes futuriste. Ces derniers vont prendre un malin plaisir à devancer pas mal de monde avec son design spatial. Avec le nombre croissant des commandes, l’atelier déménage en 1973 à Accrington, dans le Lancashire jusqu’en 1975.
Un kit-car mondial…
Dans le même temps, une première licence est vendue en France, c’est à Lille que la société DEFI va construire les premiers kits jusqu’en 1996. L’atelier français va en construire 110 exemplaires. Une seconde licence va voir le jour en Californie pour le compte de California Component Cars de 1973 à 1982, puis par Red Head et Solid Sterling entre 1985 et 1995. Chez l’Oncle Sam, elle existe aussi sous le nom de Sovran. Mais ne croyez pas que la voiture à ensuite disparue, elle sera encore construite par Sterling Sport Cars entre 1995 et 2018.
Malheureusement la société ADD ne va pas se remettre du premier choc pétrolier et du départ de Phil Sayers. Dès 1975, la petite entreprise est déclarée en faillite puis placée en liquidation. Pendant quatre ans, Richard Oakes et Phil Sayers on construit près de 180 exemplaires. Clap de fin ? Non ! Les droits de la Nova sont rachetés par Vir Elam en 1978. Il fonde la société Nova Cars à Mirfield, dans le West Yorkshire. Jusqu’en 1990, la société va produire la voiture. Par la suite, la société est revendue à Nova Developments qui l’a produit jusqu’en 1996, année où la société est à nouveau vendue à Aerotec Nova, basée en Inde.
… Jusqu’en Afrique !
La petite voiture britannique va connaître un certain succès avec d’autres licences. Puisqu’elle va prendre le nom de Purvis Eureka en Australie et Scorpion en Nouvelle-Zélande. Tout comme en Autriche où elle devient la Ledl, en Italie sous le nom de Puma et Totem. Les Suisses vont aussi avoir leur version avec la Gryff. Plus surprenante, la voiture va connaître son petit succès sur le continent africain. Une première version voit le jour en Afrique du Sud sous le nom d’Eagle, avant d’avoir une petite sœur au Zimbabwe avec la Tarentula. Pour conclure, la Nova Sterling a connu de nombreuses copies sans licence dotée de portes papillon ou de phares escamotables.
La Nova Sterling est un ORNI*
*Object Roulant Non Identifié
Lorsque la Nova Sterling débarque au début des années 1970, sa ligne de coupé est à couper le souffle. En réalité, il s’agit d’un coupé 2 places ultra futuriste. Richard Oakes et Phil Sayers ont conçu une voiture aussi originale que créative. Pour le design de la voiture, c’est Oakes, âgé de 23 ans, qui signe son dessin au fond de son garage. Preuve s’il le fallait que les Anglais ne manquent pas d’idées dès qu’un véhicule à des roues. Les deux compères vont se tourner vers Volkswagen pour la partie technique. Point d’éléments extravagants, c’est la mythique Volkswagen Coccinelles qui va être utilisée. On y retrouve le châssis, mais aussi les suspensions. Libre à l’acquéreur de choisir la motorisation qui animera le petit coupé.
C’est principalement sous le nom de Sterling que va la voiture va traverser le temps. La Nova Sterling va connaitre une longue commercialisation aux États-Unis sous le nom de Sterling Sports Cars LLC et surtout avec Austin Rover Cars Of North America (ARCONA). Nous revenons au début de notre article (la boucle est bouclée !). Avec ce patronyme, la voiture garde ses origines anglaises. Mais les patrons de la société Sterling vont tomber sur os : en effet, le nom de Nova avait déjà été déposé par General Motors.
Entre 1973 et 1982, la Nova est vendue sous le nom de Sterling et produite par California Component Cars. À partir de 1985 à 1995, la société Red Head et Solid Sterling prennent la suite. En 1995, Sterling Sports Cars LLC récupère la fabrication de la voiture et dévoile la version RX la même année. En 2018, la société annonce la version GTX qui ne sera jamais commercialisée.
Parlons peu, parlons Nova Sterling !
Maintenant que les bases sont posées, abordons l’esthétique de la voiture. Apparue dans une période où les voitures sont rondes et classiques, la Nova Sterling brise les codes. À la recherche du meilleur coef aérodynamique, la voiture mise sur un style novateur et minimaliste. Quel que soit l’angle, elle transpire la sportivité, à l’image des hypercars qui apparaissent durant la même période. Finalement, le dessin de ce kit-car n’a pas pris une ride, traversant les époques sans problème.
Conçu pour être légère, fiable et peu chère à produire. La Nova Sterling repose en majorité sur le châssis de la Volkswagen Cox, bien que proposé avec un châssis tubulaire maison. À son arrivée en atelier, la structure de la Volkswagen subit des modifications. Pour recevoir la carrosserie du kit-car, la hauteur de caisse est rabaissée, tout comme le système de fixation de la carrosserie, la direction et la transmission.
La carrosserie en fibre de verre de la Nova Sterling s’habille en plusieurs couleurs dont principalement le rouge, mais aussi en jaune, bleu ou gris. Accéder à la voiture, tout le haut se relève, on parle alors de « porte dôme » voire, de porte bombée. Il s’agit d’un toit uni aux portières d’une seule pièce. Le toit s’ouvre alors vers le haut et bascule vers l’avant du véhicule pour laisser libre à accès à son habitacle. Aucune autre voiture ne se permet une telle excentricité.
Des moteurs aussi excentriques que la voiture
Le moteur prend place à l’arrière. La Nova Sterling n’a pas de motorisation standard, c’est au choix du client. Quel que soit le type de motorisation, c’est en position arrière qu’il prend place. De base, ADD avec l’accord de Volkswagen, installe le moteur de la Coccinelle dans différentes versions : 1200, 1600, 170 ou 2000cm3. Il n’est pas surprenant de découvrir que l’Anglaise soit pourvue du 2.0l de la Porsche 914, mais également du 3.0l Flatsix de la Porsche 911 et bien d’autres moteurs. Il a par ailleurs, existé des versions à moteur de moto voire, des moteurs électriques. Selon son constructeur la voiture ne pèse que 750 kg, assurant de belles performances, quelle qu’en soit la motorisation.
Un cockpit de course
À l’intérieur, la Nova Sterling, accueil deux personnes ; bien qu’une version 2+2 existe. Pour s’installer à bord, le conducteur doit retirer le volant. Tandis que la majorité des éléments en plastique moulé à bord sont peints en noir. Le propriétaire pouvait via en options opté pour des éléments de couleurs comme la sellerie en skaï, le volant ou encore les tapis de sol. Certains modèles ont bénéficié d’une sellerie en velours, voire, en cuir. Le coffre à l’avant possède une faible capacité, du fait de l’occupation de la roue de secours. Au final, chaque Nova Sterling est unique selon les choix de son propriétaire.
L’Avis des Cylindres :
Voilà 47 ans que la Nova Sterling roule sur nos routes et elle reste un véritable ORNI. Dans notre pays, seuls 110 exemplaires ont été construits, mais on ignore le nombreux complet dans le reste du monde. Depuis 2018, la production de la voiture a cessé, mais un particulier possède la licence et revend les pièces de rechange pour tous les collectionneurs.
Côté tarif, il est difficile de vous donner une autre d’idée, la rareté faisant le prix… Néanmoins, une Nova Sterling sur base Volkswagen avec la motorisation de Cox s’échange au alentour de 15 000€. Pour les versions à châssis tubulaire, les prix démarrent vers 30 000€. Pour le reste, les prix dépendent aussi du puissant moteur installé dessus.