Site icon Les Cylindres

Lotus 340R : Lotus pète les plombs (1999-2000)

Lotus 340R

Ayant frôlé le dépôt de bilan, Lotus respire à nouveau grâce à son nouveau propriétaire, Romano Artioli. Le coup de génie de l’Elise permet à la marque de développer de nouveaux projets et de faire rentrer de l’argent frais. Avec la Lotus 340R, la marque d’Hethel veut montrer que la puissance n’est rien. Le leitmotiv de la marque est respecté et va même plus loin.

La Lotus 340 R, l’Ultra Light Is Right

Reposant sur le châssis de la Lotus Elise, le châssis 111 va être connaître une nouvelle utilisation et pas des moindres : une Lotus des plus extrêmes. La marque renoue avec les performances et la légèreté pour un bon prix. Tout en faisant oublier l’Élan M100 de l’ère General Motor. En 1996, la marque est en pleine relance : l’Elise rencontre un grand succès et les carnets de commandes débordent. Conquis par le châssis en alliage aluminium/epoxy, ce dernier se montre prodigieux et la clientèle en veut plus. Tony Shuttle, ingénieur du projet, refuse de céder à la course à la puissance qui s’installe chez les constructeurs.

Selon lui, pour mieux exploiter les qualités du châssis, il faut alléger la voiture. Avec seulement 740 kilos sur la balance, la petite Elise se montre très légère. Entre-temps, la marque dévoile la Lotus Elise Sprint avec un saute vent, qui restera à l’état de prototype. Cependant, dans le plus grand secret, la direction donne son feu vert pour une version extrême. Malgré la demande des clients, Lotus ne touche pas à la puissance du moteur Rover. La firme d’Hethel va faire plus simple : virer ou presque les panneaux de carrosserie.

Nom de code 340R

La Lotus 340 R conserve en réalité son nom de code. Le nom évoque le rapport poids puissance à l’anglaise en ch/tonne. Le premier prototype construit propose 500kg avec une puissance de 170ch. Le poids est finalement sous-évalué, car la voiture ne descendra pas sous les 658kg. La 340R annonce 701 kg avec le plein, soit 130kg de moins que la l’Elise 111S. La britannique annonce tout de même un rapport poids/puissance de seulement 3.9kg/ch.

En finalité, le patronyme désignera le nombre d’exemplaires produits : 340 si vous n’aviez pas compris. Le moteur K sort sur la Lotus 340R 177ch, soit 32ch de plus que la 111S. Une puissance identique à la Lotus Exige. La Lotus 340R se montre pour la première fois en août 1999. La production débute quant à elle en décembre 1999 pour une commercialisation sur la seule année 2000. Dès sa présentation 65% de la production trouvent preneur soit 221 exemplaires.

Passons au style, pour gagner du poids, Lotus ne fait pas les choses à moitié. Le toit ? Supprimé, les équipements de confort comme l’autoradio ou le chauffage : supprimé. Les portières ? Superflues. Puis la carrosserie aussi, ont du se dire les ingénieurs. Les ailes sont gommées et les roues reçoivent à la place un carénage avec des garde-boues, le look de la voiture se rapproche d’un ovni voire, d’un buggy drop-in qui désigne sauter à l’intérieur en français. En fait, la voiture s’approche d’une moto comme l’idée de base de l’Elise.

La Lotus 340R est un hybride entre moto et (Mario) kart

Le coffre jugé trop inutile est lui aussi dans les portées disparues. À la place, on peut admirer l’ensemble de l’échappement. Enfin, les jantes en aluminium, trop lourdes, laissent la place à du magnésium signé Technomagnesio. L’arceau d’origine se voit remplacé par un double arceau en forme de croix. La carrosserie quasi monobloc s’étire vers l’arrière et se termine par un immense aileron pour mieux appuyer au sol le train arrière de la bête.

L’ensemble donne l’impression d’une moto posée sur 4 roues quand la presse n’évoque pas un profil de kart. En tout cas, l’Anglaise détonne, voire surprend son monde. On n’attendait pas une telle folie, mais quand on est Lotus on peut tout (ou presque) se permettre. L’avant fait la filiation avec le reste de la gamme avec 4 feux avant. Malgré tout, le style évoque la récente Lotus Exige.

Un habitacle réduit au maximum

À l’intérieur, si on peut le qualifier ainsi, le tableau de bord profite d’éléments en aluminium. Le frein à main profite d’une belle pièce usinée dans de l’aluminium. Comme évoqué plus haut, la barquette ne dispose d’aucun équipement de confort, seuls les compteurs de vitesse, compte-tours ou encore la pression d’huile sont présents. Pour la partie « confort », la Lotus 340R accueille deux baquets avec une sellerie mixte alcantara/cuir. D’ailleurs, les baquets se montrent confortables malgré leur aspect spartiate.

La 340R fait confiance au moteur K

Sous le capot de l’ORNI on retrouve l’indéboulonnable moteur K de chez Rover et qui se retrouve sur la Elise ainsi que l’Exige. Le 4 cylindres en ligne affichent une cylindrée de 1.8l pour 177ch produits chez Powertrain, filiale de Rover. Le moteur arbore une préparation spécifique de course nommée VHPD (Very High Performance Derivative). Prévue initialement pour la Rover 200 CUP puis pour être mis sous le capot de la MG F. Son développement va être stoppé net à la suite de la reprise de BMW en 1994. Achevé à 90%, il est vendu à qui le veut. Caterham puis Lotus se portent acquéreurs.

Le 1.8l est bien connu des amateurs par sa complexité et sa fiabilité aléatoire. On en a parlé sur l’article de l’Elise et la MG, de par sa position centrale arrière, il souffre d’un accès complexe, de surchauffe et d’un joint de culasse fragile. Pour remédier à ce souci, la marque installe un radiateur d’huile qui réduit le phénomène de surchauffe. Dans une moindre mesure, il existe également l’option du refroidissement de l’eau. De base, le 1.8l offre 190ch, Lotus réduit la puissance à seulement 177ch. Cependant, le 190ch fut proposé sous la forme d’un kit au Royaume-Uni. Pour permettre une telle puissance, le moteur reçoit à la différence de l’Exige, un plénum d’admission inédit, des pistons forgés, et un vilebrequin traité à la nitrocarburée. La Lotus 340R reçoit au passage une admission d’air, des poulies ACC et un ECU encore différents.

La Lotus 340R un joujou extra !

Produite à 340 exemplaires, la Lotus se présente comme un joujou extra et ultra rare. D’ailleurs selon nos recherches, il n’en aurait (à prendre au conditionnel) qu’une vingtaine en France. Radicale et pure en termes de sensations, la 340R affiche une plastique sculpturale qui la rend rare sur le marché de l’occasion. En 2000, une Lotus 340R se vendait neuve à 350 000 F (74 800€ de 2023).

L’Avis des Cylindres :

Avec un peu plus de 300 exemplaires encore sur les routes du monde, il va falloir prendre son mal en patience. Actuellement en France, deux exemplaires sont actuellement en vente. Bonne nouvelle, pas grand-chose à surveiller sur la 340R à part l’état du châssis. Ce dernier doit être parfait. Si le châssis a subi un accident, il en est fini de la voiture. La carrosserie en fibre de verre a disparu des chaînes et il faudra un spécialiste pour la réparer ou la remplacer, ce qui peut coûter cher.

Enfin, la cote de la Lotus 340R s’approche doucement de son prix de l’an 2000, en moyenne l’Anglaise va réclamer 50 000€. En outre, certains exemplaires peuvent atteindre des sommets avec des prix qui dépassent les 70 000€. Pour mémoire, la Lotus se place deuxième meilleure voiture du monde en 2009, derrière la Pagani Zonda.

D’ailleurs, la première Lotus 340R construit est actuellement en vente : juste ici. Pour l’essai, on vous conseille l’essai de Hoonited.

Crédit image : EbayUK

GALERIE

VIDEO

Quitter la version mobile