Au salon de Genève 1982, le directeur de Ford International, un certain Bob Lutz, partage l’idée d’une barquette qui pourrait séduire le public à moindres frais. Il convainc Don Kopka, le directeur du design de Ford USA et Filippo Sapino, directeur du style chez Ghia. Les trois hommes vont travailler ensemble pour présenter dès le Salon de Francfort 1983, un petit roadster biplace et de la produire.
La Ford Barchetta sur base de Fiesta
Le nouveau concept du constructeur américain va profiter de la base de la Ford Fiesta XR2 en cours de développement. Sapino, ne cache pas son enthousiasme de travailler à partir de la petite sportive de la marque. Ce dernier cherche aussi à rendre le projet le plus viable possible. En utilisant le maximum de pièces et autres matériaux les plus économiques possibles. En outre, au niveau du style, Sapino, regrette que les roadsters sur le marché soit sous-dimensionnés au niveau des roues. Ce qui déséquilibre la ligne, il part du principe que plutôt de changer le diamètre des roues, il faut réduire la taille du véhicule.
Les équipes du design suivent les recommandations de Sapino et réduisent le porte-à-faux avant. Pour cela, ils s’inspirent de la Ford Probe IV avec le positionnement du radiateur monté à l’arrière. Chez Ghia, on bosse dur sur le véhicule avec l’exploitation d’une zone, sur le cabriolet, toujours sujet aux turbulences aérodynamiques : l’arrière. Sauf que l’idée fait son chemin avant d’être abandonnée. Notamment par ce que le passage du radiateur à l’arrière, exige la suppression de l’arceau de sécurité et d’une capote souple, compliqué à caser.
Un succès lors de sa présentation
L’année suivante, en 1984, la Ford Barchetta Concept est présentée au Salon de Francfort. Comme initialement prévue par nos trois protagonistes. C’est une réussite, le public apprécient le bolide. En effet, les roues sont repoussées aux quatre coins de la carrosserie, la ligne est futuriste et l’arrière est tronqué. Des prises d’air apparaissent sur les ailes avant et surtout l’avant s’inspire grossièrement de la Fiesta. Durant le salon allemand, Bob Lutz tente par tous les moyens de convaincre les dirigeants de Ford Europe puis de Ford USA, de produire la Ford Barchetta. Malgré un charme certain et l’engouement du public, Ford ne donnera pas de suite au roadster. Mais le concept va connaître un retour inattendu…
Il faut lutter contre la Miata
Bob Lutz, quitte Ford pour rejoindre le japonais Mazda. En 1984, avec l’accord de Kenichi Yamamoto, Bob commence à développer le projet P729 et qui va devenir la Mazda Miata MX-5. Ford Australie, prend connaissance du projet et fait pression au siège, aux États-Unis, pour avoir son propre roadster. Ce projet est finalement accepté par le siège. La base n’est plus la Fiesta XR2 – non vendue en Australie – mais de la Ford Lazer, elle-même dérivée de la Mazda 323.
À cette occasion, le carrossier Ghia, ressort des cartons son concept de la Ford Barchetta et l’adapte à la nouvelle plateforme. Le châssis étant plus long, le futur roadster devient une 2+2 places. Malheureusement, le style de la voiture a vieilli et l’apparition de phares sous une trappe n’arrange pas le style du véhicule. Ford met en compétition Ghia face à Giugiaro et ItalDesign, ce dernier perd la compétition du style extérieur, mais va s’occuper de l’intérieur. Surement par nostalgie, le projet final va prendre le nom de Ford Capri aux États-Unis, Lazer en Australie. Le lancement prévu en 1989, en même temps que la Mazda va connaître un nouvel imprévu.
De la Ford Barchetta à la Ford Lazer
Entre temps, Ford USA veut aussi sa version pour la marque Mercury. Pour les besoins des normes US, il faut que la voiture soit dotée d’un Airbag, ce qui va dénaturer l’intérieur signé ItalDesign. Ce n’est pas tout, le développement va prendre du retard et la version définitive n’arrive en concession qu’en 1991. À chaque nouveau millésime, la voiture va connaitre des améliorations avec notamment avec un équipement enrichi ou encore de nouveaux enjoliveurs.
En 1993, la Ford Capri connait une grosse modification avec de nouveaux boucliers et de nouveaux feux arrière. Mais le mal est fait et les ventes déclinent sans réussir à la relancer. Finalement, en 1994, Ford jette l’éponge après seulement 66 279 exemplaires vendus. Il faut avouer qu’en face, la Miata s’est déjà écoulée à plus de 300 000 exemplaires.
GALERIE
Via Car Design Archives ; Wikipédia.
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