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L’association entre Renault et Heuliez a souvent donné des créations surprenantes, voire, inhabituelles. Le carrossier des Deux-Sèvres, a été consultant pour le compte du constructeur français. Heuliez a parfois oeuvré dans des créations complètement dingues ou sur des concept-cars sur base Renault, comme la Renault Safrane Long Cours.

La Renault Safrane Long Cours : du croquis au concept

En 1988, Patrick Le Quément prend la tête du style du constructeur Renault. Sa première mission consiste à concevoir le futur haut de gamme du losange. Durant le salon de Genève 1993, un collaborateur du constructeur Renault remarque sur le stand d’Heuliez un surprenant croquis réalisé sur la base de la nouvelle Renault Safrane. Plaisant, le constructeur fournit un exemplaire de Safrane Biturbo pour réaliser ce projet à l’échelle 1. Ce croquis combine la puissance d’un coupé, le prestige d’une limousine et surtout la commodité d’un break. Avec l’accord de Renault, Heuliez expose sur son stand, lors du Mondial de l’Automobile 1994, la Renault Safrane Long Cours.

Renault Safrane Long Cours

La Renault Safrane Long Cours n’est pas une simple version break

Par rapport à la Safrane Biturbo d’origine, Heuliez modifie bons nombres d’éléments, dont le montant du pare-brise et le pare-brise, le bouclier avant, les portes arrière et surtout l’arrière. Ce dernier, intégralement redessiné, adopte avec de nouveaux blocs optiques dont le rôle est d’alléger visuellement la voiture, ils sont en deux parties. Les bas de caisse sont repeints en gris aluminium pour davantage alléger pour l’ensemble et d’abaisser visuellement la voiture. D’ailleurs l’arrière aurait très bien pu inspirer une autre française du début des années 2000 : la Citroën C5 break de 2001. Les jantes proviennent de la version Safrane Biturbo. Étrangement, la Biturbo ne dispose pas d’une boîte automatique, mais le concept-car oui. Alors vraie ou fausse Biturbo ? Nous n’avons pas la réponse. En tout cas on parle d’un bloc V6 Turbo sous son capot. Le concept est probablement à l’image de la Peugeot 607 Pescarolo : le plumage plutôt que le ramage afin de faire des économies.

L’intérieur est traité dans une atmosphère haut de gamme avec une sellerie mixte tissu-cuir teinté d’un camaïeu de bleu et de pourpre. Les éléments en bois de série sur la Safrane laisse la place à des éléments en aluminium. Avec quatre sièges séparés et réglables avec un équipement de prestige pour l’époque. Par exemple, les accoudoirs sont fixés directement au siège et non sur les portes. Autre équipement original, une vitre de séparation électrique installée entre l’habitacle et le coffre, sépare au besoin les compartiments. Une tablette permet de cacher le contenu du coffre. Enfin, une installation dédiée à la télécommunication complète l’équipement aux places arrière. L’intérieur baigne dans une lumière naturelle grâce à l’ajout d’un immense toit en verre fixe.

Un concept sans suite

Évidemment la Renault Safrane Long Cours ne connaitra pas d’industrialisation. La Safrane étant apparue en 1993, les délais auraient été trop courts pour proposer un break dans la gamme de la grande berline française. Son style servira plus tard pour le futur break de la Renault Laguna deuxième du nom.

Renault Safrane Long Cours
Sellerie pourpre et immense toit ouvrant fixe signent l’intérieur

Redécouverte avec la vente Artcurial

Le break a eu son moment de gloire dans les années 1990, avant de rejoindre les collections du carrossier Heuliez. À la fin des années 2000, Heuliez fait faillite et la collection, mise en vente, on redécouvre ainsi la Peugeot 405 coupé mais aussi le pick-up Talbot Wind. Le 7 juillet 2012, toute la collection passe aux enchères, organisé par Artcurial dont notre exemplaire de Renault Safrane Long cours. En excellent état et au demeurant unique, la voiture est de plus, roulante. L’estimation de vente se situe entre 30 000 et 50 000€, elle se vendra à 22 636€. Selon certaines sources, il semble que la voiture est désormais au Luxembourg, dans une collection privé.

GALERIE

Via : Renault, Artcurial, André Le roux

Guillaume Pina

Passionné par l'automobile depuis tout petit, j'adore l'automobile ancienne, mais aussi les plus récentes. Je m'intéresse tout particulièrement au design des voitures, les anecdotes autour de leur conception et encore plus quand elles ont fait un flop !